Les sociétés coloniales à l'âge des empires : Afrique, Antilles, Asie, années 1850 - années 1950, Singaravélou, géographie coloniale, Afrique occidentale française, usages politiques et militaires, géographie tropicale
Selon Paul Claval, pour bien comprendre la dynamique qui a fait passer de la géographie de l'exploration à la géographie coloniale puis à la géographie tropicale, il faut tenir compte de trois ensembles de facteurs : les contacts avec les groupes étrangers qui évoluent ; les cadres dans lesquels s'insérait la représentation des ailleurs géographiques se sont systématisés ; durant la plus grande partie de la période, la géographie était une science en devenir.
Tout d'abord, la colonisation repose sur des savoirs géographiques qui sont la somme de connaissances mobilisée par une société sur la terre, sur l'environnement où elle vit et sur la manière dont les relations sociales s'ordonnent dans l'espace. Ainsi, on distingue différents types de savoirs géographiques, ceux dits « vernaculaires » qui sont développés par une société qui ne communique que par le geste et par le verbe (toponymie), les savoirs géographiques des sociétés de l'écrit (plans puis cartes grâce à un carroyage géométrique (méridiens et parallèles) établissant une cadastration du sol) et les savoirs géographiques académiques dont l'essor s'est opéré grâce au progrès des connaissances géographiques collectées par les administrations. Ainsi le géographe peut appréhender l'espace d'un coup d'œil vertical et voir de quoi il se compose.
[...] II/ Le médecin colonial, acteur parmi d'autres de la colonisation En théorie, le médecin colonial arrive sur le terrain avec une certaine idée de ce qui l'attend. Il adopte une approche particulière du colonisé et de son milieu (ex : Albert Schweitzer prend garde à ne pas concurrencer le guérisseur). Il s'adapte aux mentalités indigènes, mais la principale difficulté reste la barrière de la langue et le manque d'éducation médicale selon Jean-Marie Lorrain. III/ Le médecin colonial, un observateur d'exception C'est un observateur privilégié des mœurs de ses patients. [...]
[...] La thèse retenue par l'auteur porte sur la Nouvelle-Calédonie et traite du sol, du climat et de la vie (flore, faune), de l'homme (race et genre de vie des Canaques, découverte et prise de possession, valeur économique, colonisation pénale). A noter que A. Bernard n'a jamais vu de ses yeux cette contrée lointaine et s'est appuyé sur des ouvrages parus précédemment. On remarque qu'il y a une volonté d'exhaustivité sur cette œuvre de géographie régionale. Enfin, à travers le chapitre sur le genre de vie des Canaques, A. [...]
[...] La curiosité pour ce qui est exotique a toujours compté parmi les motivations occidentales. Les Européens ont toujours entretenu des relations avec ce monde oriental qui fascinaient, mais qui s'inscrivait dans la continuité de ce qui était déjà connu. La découverte de l'Amérique pose problème, car on y trouve des gens nus et cannibales dans certains cas. Nombre de romans décrivent les mœurs étranges de ces peuples tantôt en les diabolisant, tantôt en les idéalisant (mythe du bon sauvage et stéréotypes). [...]
[...] Chapitre 3 : La Société de géographie de l'Afrique occidentale française (1907-1908) : un modèle périmé ? (E. Sibeud) La Société de géographie de l'Afrique occidentale française (SG-AOF) est fondée en mars 1907 à Dakar, capitale de la fédération de l'Afrique occidentale française (AOF). Ses adhérents sont impliqués dans la gestion de la domination coloniale et son objet, l'AOF, est défini à partir des structures même de la domination. Pourtant, elle cesse son activité en 1909, ce qui est surprenant, car le contexte lui semblait plutôt favorable. [...]
[...] Cet imaginaire occidental est nourri d'œuvres telles que celles de Defoe, Swift ou encore Camus. Les géographes féministes soulignent le caractère masculin du discours de la découverte qui se traduit par l'érotisation des paysages coloniaux (ex : l'explorateur pénètre un espace). L'idée même d' exploration et de découverte est eurocentriste pour les géographes post-coloniaux car cela présuppose que ces espaces lointains n'existaient pas avant l'arrivée des Européens. La critique post-coloniale a été nuancée par les travaux de chercheurs comme Daniel Clayton qui a montré que les géographes post-coloniaux négligeaient les savoirs vernaculaires. [...]
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