Il s'agit d'un ouvrage d'Eric DE ROSNY, un jésuite français vivant au Cameroun depuis 1957, date à laquelle il commence à travailler dans un collège à Douala dont les jésuites prennent la direction ; dès 1975, il est envoyé à l'Institut des Jésuites affecté au développement économique et social (INADES) d'Abidjan ; il est alors amené à beaucoup voyager, ce qui lui permet d'observer et de comparer la façon dont est traitée la guérison dans plusieurs religions et sociétés africaines. Ce livre est en fait un recueil d'articles écrits par lui entre 1975 et 1991, auxquels s'ajoutent quelques nouveaux textes.
Cet ouvrage, écrit par homme d'Eglise, constitue en fait un véritable travail anthropologique ; DE ROSNY a en effet beaucoup fréquenté le milieu des nganga, ces médecins de la tradition africaine ; il a également observé la façon de soigner des nouveaux mouvements religieux africains. Sa présence longue sur le terrain en fait ici un ethnologue idéal ; pour autant, il remarque, en devant prendre du recul par rapport au terrain étudié dans le but de rédiger ces articles, de la difficulté de se poser en observateur extérieur.
Le grand thème de ce livre, comme l'indique son titre, est la guérison. Elle est en effet au cœur des préoccupations des acteurs du système médical camerounais.
Ce texte se divise en deux grandes parties, que l'auteur appelle « Le versant de la tradition » et « Le versant chrétien ». Dans la première partie, après avoir énuméré et expliqué les différents types de médecine à l'œuvre en Afrique, DE ROSNY, partant de l'expérience d'un nganga camerounais, expose les principes de la médecine dite traditionnelle. Ensuite, dans la seconde partie, il dresse un panorama de ce qu'on appelle les Eglises indépendantes africaines, et montre la façon dont elles envisagent la guérison, et comment elles l'obtiennent.
Nous nous attacherons ici à mettre en valeur les grandes idées développées par DE ROSNY en adoptant une approche comparative, car il nous semble que l'ouvrage de DE ROSNY a pour but de confronter les différentes visions de la guérison qui existent au sein des sociétés africaines, et ici plus particulièrement au sein de la société camerounaise, en proie à de nombreuses transformations jouant elles-mêmes sur la façon d'envisager le médical.
[...] Cet ensemble de textes nous offre donc un panorama assez riche du système de soins en Afrique, de ses protagonistes et de leurs relations complexes. Tout d'abord, nous pouvons remarquer à quel point il s'agit d'un système complexe, mais dont le cœur est toujours la guérison. On comprend ici l'intérêt de l'anthropologie de la santé comme discipline et branche à part de l'anthropologie : aujourd'hui, l'Afrique est l'objet de nombreux programmes de développement, opérés le plus souvent par des organismes occidentaux. [...]
[...] Ici, il faut aussi remarquer le lien entre la religion et la guérison. DE ROSNY met particulièrement bien en valeur ce lien, à travers l'exposition de cas tels que celui du Renouveau ou du Bureau Lumière Le Christianisme a investi, d'une façon proprement africaine, le champ de la santé. Là aussi, il s'agit d'un élément qu'on doit prendre en compte dans l'étude des évolutions des systèmes de santé, et surtout lorsque l'on étudie la façon dont les gens voient la guérison et les soins. [...]
[...] Ici, les méthodes traditionnelles de Ngea (herbes, écorces, breuvages ) ont peu de place. CHAPITRE 6 : LA CHOSE DE DIEU Une divination harriste à Abidjan Afin d'illustrer le compromis existant en Afrique entre tradition et modernité, DE ROSNY étudie la façon dont travaille Madeleine APO, qui exerce la divination à Abidjan, alors qu'elle se réclame en même temps du mouvement harriste ( mouvement indépendant ivoirien). Madeleine APO rencontre ce jour-là Louise LOBO et sa fillette ; Louise est enceinte et s'inquiète pour son bébé, qui pourrait être la cible de sorciers. [...]
[...] Le grand thème de ce livre, comme l'indique son titre, est la guérison. Elle est en effet au cœur des préoccupations des acteurs du système médical camerounais. Ce texte se divise en deux grandes parties, que l'auteur appelle Le versant de la tradition et Le versant chrétien Dans la première partie, après avoir énuméré et expliqué les différents types de médecine à l'œuvre en Afrique, DE ROSNY, partant de l'expérience d'un nganga camerounais, expose les principes de la médecine dite traditionnelle. [...]
[...] Au cœur de la transe se trouve la possession : la personne se transforme comme si quelqu'un d'autre était en elle, comme si son esprit avait momentanément disparu. L'esprit en elle ne peut être Dieu ; il s'agit d'un génie, d'un ancêtre . La transe a toujours été considérée comme démoniaque par l'Eglise occidentale, contrairement aux Eglises africaines. Les dirigeants du Renouveau sont cependant craintifs devant la transe. Tout d'abord, ils ont hérité de la méfiance occidentale à son égard ; ensuite, elle fait concurrence aux rites des religions africaines traditionnelles. C'est pourquoi divers mouvements lui sont hostiles. [...]
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