Dans cet article, Didier LASSALLE s'est intéressé à la question de l'appartenance ethnique dans le recensement britannique de 2001. Cette question fut instituée dès 1991 sous la pression des autorités qui voulaient mesurer l'intégration des minorités ethniques. Les organisations ethniques y étaient elles-mêmes favorables car elles y voyaient l'avantage de pouvoir faire pression sur les autorités pour être mieux prises en compte. L'article présente la mise en place de cette question et ses principaux résultats.
[...] La question sur la religion (facultative) a aussi fait son apparition dans le recensement de 2001. Cependant, elle apparaît elle aussi comme ayant un intérêt politique. Elle met toutefois en avant les discriminations subies par certains groupes religieux, et notamment les musulmans. Selon Didier LASSALLE, trois enseignements principaux peuvent être extraits de ce recensement. Tout d'abord, l'apparition des Métis. Selon l'auteur, cette population est un marqueur positif de l'intégration Cependant, nous pouvons nous interroger sur ce que signifie le terme de métis En effet, ces derniers devaient jusqu'à présent faire un choix entre Blancs et les autres catégories. [...]
[...] "Question ethnique et question religieuse dans le recensement de la population britannique de 2001. Polémiques et enseignements" de D. Lassalle Mots-clés : Statistiques ethniques, Recensement, Royaume-Uni, Origine ethnique, Minorité, Religion, Discrimination, Intégration. Auteur : Didier LASSALLE est professeur à l'Université d'Orléans. Il est spécialiste du Royaume-Uni, et notamment de l'intégration des immigrés et des minorités ethniques dans ce pays. Parmi ses principaux ouvrages, nous pouvons citer Les minorités ethniques en Grande-Bretagne (Paris, Ellipses, 1998) et Les relations interethniques et l'intégration des minorités au Royaume-Uni (Paris, l'Harmattan, 2002). [...]
[...] Enfin, le recensement britannique de 2001 met en lumière des contrastes socio-économiques entre les catégories ethniques. Certaines sont très représentées parmi les professions élevées (c'est le cas des Africains, des Indiens, et des Chinois) tandis que d'autres (Pakistanais et Bangladais en particulier), sont davantage concentrés dans les emplois les moins qualifiés. Certaines minorités, en particulier les Asiatiques, sont fortement concentrées dans la catégorie des travailleurs indépendants. Mais, globalement, les chiffres confirment la discrimination puisque l'on constate une faible représentation des minorités parmi les postes élevés dans la hiérarchie des entreprises (l'auteur s'appuie cependant parfois sur des chiffres antérieurs au recensement de 2001). [...]
[...] Mais il revient sur le contexte électoral dans lequel ces dernières sont parues. Ainsi, l'auteur rappelle, même s'il n'insiste pas, que les statistiques dites ethniques ont parfois un but politique. Elles consistent bien souvent à faire peur aux électeurs avant les élections, mais aussi avant de mettre en place des réformes, de façon à ce qu'elles soient mieux acceptées. La question ethnique a évolué entre le recensement de 1999 et celui de 2001. La principale différence se trouve dans l'apparition de nouvelles catégories de population, et notamment des Métis. [...]
[...] Rappelons que les problèmes d'intégration sont d'abord et avant tout des problèmes de la société d'installation. Ainsi, les statistiques ethniques peuvent servir à connaître et combattre les discriminations et à aider à l'intégration. Or, il apparaît visiblement qu'elles ont aussi un intérêt politique au Royaume-Uni, sur lequel l'auteur n'insiste pas assez. Ces statistiques pourraient donc aussi être détournées de leur rôle initial et servir à la maîtrise de l'immigration. Nous pouvons donc nous interroger sur le fait qu'elles s'installent de façon institutionnelle, et sur les dérives qui pourraient en découler. [...]
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