Il s'agit d'un texte de François POUILLON, anthropologue et directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), paru en 1990.
POUILLON se propose ici de remettre en cause l'idée selon laquelle les sociétés pastorales seraient touchées par une stagnation technique ; pour démontrer cela, il s'appuie sur un cas d'étude, celui des Peul du Nord -Sénégal. L'auteur justifie ce choix en expliquant qu'il y a une littérature abondante sur cette population, et que celle-ci couvre plusieurs périodes, ce qui permet d'appréhender au mieux les évolutions touchant cette société. Son étude porte principalement sur la période débutant dans les années 5o (période de colonisation).
Il utilise principalement des sources bibliographiques ; les textes cités ont été écrits à des époques diverses, ce qui lui permet de se rendre mieux compte de l'évolution de la société Peul et des changements qui la concernent.
[...] Par ailleurs, la nouvelle gestion de l'espace n'a pas que des avantages : la maladie des forages décime le bétail victime de carences alimentaires, la sécheresse des années 70 va toucher de plein fouet les pasteurs fixés et incite les autres à partir, la rupture avec les agriculteurs empêche le complément de revenus parfois bien utile et entraîne des pertes économiques importantes. La seconde est la révolution des fourrages ; elle est liée à l'afflux d'aide internationale sous forme de fourrages lors de la sécheresse. [...]
[...] Cela était donc une véritable évolution du système économique des pasteurs. Malgré l'échec de la SODESP, les échanges marchands se sont développés, sur un marché noir notamment. Les Peul ont ainsi, grâce à cette acquisition régulière de monnaie, pu accroître leur niveau de consommation productive (qui était nul auparavant). Pour autant, POUILLON explique que cela ne remet pas totalement en cause l'organisation économique pastorale. Une certaine souplesse était en effet nécessaire pour que ces groupes puissent subsister dans un environnement hostile, cela ne veut pas dire qu'ils aient totalement renoncé à leur mode de vie : on n'observe ainsi ni sédentarisation, ni consommation abusive Ainsi, l'idée centrale du texte est la suivante : les sociétés pastorales, contrairement aux préjugés qui existent même parmi les anthropologues, ne sont pas immobilistes, et adaptent leur système technique et économique à chaque fois que l'environnement dans lequel elles évoluent l'impose. [...]
[...] POUILLON explique bien, au début de son texte, que ces préjugés sont liés à une sorte d' ethnocentrisme dont font part les sociétés industrialisées. Celles-ci ne considèrent les modes de production pastoraux que par rapport à leur propre mode de production ; ainsi, le mode de production pastoral semble irrationnel par rapport au mode de production capitaliste censé être fondé sur la rationalité parfaite. Il remet en cause non seulement la stagnation technique, mais aussi l'idée d'isolement et l'idée de nomadisme ou de sédentarité pure. [...]
[...] Pour montrer la capacité d'adaptation et la non stagnation de ces sociétés, il s'appuie, après avoir exposé le mode de vie traditionnel des Peul de cette région, sur deux grandes révolutions les ayant touchés : la création de nouveaux points d'eau par le colonisateur et la mise en circulation de fourrages. Faisons un rapide tour d'horizon des conclusions auxquelles POUILLON arrive. Tout d'abord, POUILLON expose l'organisation économique et sociale traditionnelle de ces groupes. Il montre qu'il y a déjà longtemps, les sociétés pastorales fonctionnaient en interaction avec les autres sociétés : elles pratiquaient ainsi l'agriculture, la chasse ou la cueillette pour s'assurer des revenus complémentaires ; ce n'est que plus récemment que les sociétés pastorales se sont concentrées sur le troupeau et se sont spécialisées, ce qui a par ailleurs entraîné une plus grande précarisation. [...]
[...] Pouillon François, Sur la stagnation technique chez les pasteurs nomades : Les Peuls du Nord-Sénégal entre l'économie politique et l'histoire contemporaine extrait de Cahiers des Sciences Humaines Il s'agit d'un texte de François POUILLON, anthropologue et directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), paru en 1990. POUILLON se propose ici de remettre en cause l'idée selon laquelle les sociétés pastorales seraient touchées par une stagnation technique ; pour démontrer cela, il s'appuie sur un cas d'étude, celui des Peul du Nord -Sénégal. [...]
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