Nourrir la planète, Marc Griffon, Révolution verte, respect de l'environnement, souci d'équité entre les hommes, argument malthusien, protection phytosanitaire
La question que pose le livre est extrêmement simple en apparence : il existe aujourd'hui 800 millions de personnes sous-alimentées qui vivent principalement dans les pays en voie de développement. D'ici à 2050, la planète comptera 3 milliards d'habitants supplémentaires. Sur la base de cette prévision, comme allons-nous faire pour nourrir la planète ?
Mais cette question, a priori très simple, est selon Marc Griffon l'une des questions les plus difficiles auxquelles la recherche pour le développement durable est confrontée, et ce livre tente de la poser dans toute sa complexité. Elle est complexe, car les situations sont très différentes d'une région de la planète à l'autre, mais aussi parce que des prévisions entrent en ligne de compte (et qu'il faut donc à chaque fois choisir la plus probable, tout en prenant en considération les autres), parce que des effets tels que les changements dans les habitudes alimentaires doivent être pris en considération (ce qui est extrêmement complexe), parce qu'enfin, les solutions ne peuvent souvent être jugées que d'un point de vue théorique.
[...] Tentons de résumer dans un premier temps les principes de ce que l'on appelle la Révolution doublement verte : comme la Révolution verte, il s'agit à la fois d'une nouvelle technologie et d'une nouvelle politique agricole. - Une nouvelle technologie : les techniques de production sont fortement inspirées par le fonctionnement de la nature elle-même. La connaissance du vivant offre en effet un très grand nombre de possibilités d'imitation des phénomènes naturels. On peut dès lors les utiliser en substitution des techniques de la Révolution verte fondées sur l'utilisation d'apports chimiques ou l'utilisation de fortes quantités d'énergie. Le fondement de cette technologie est l'écologie scientifique et, d'une manière générale, les mécanismes du vivant. [...]
[...] Toutefois, Marc Griffon concède que cette Révolution doublement verte, selon les projections qui ont été réalisées, pourrait malgré tout ne pas suffire à réaliser les objectifs à l'horizon 2050. Elle doit s'accompagner d'autres mesures, dont la plus importante est sans doute sociale et politique : c'est en effet la pauvreté des paysans dans le monde qui constitue l'un des nœuds du problème, si bien qu'il faudrait avant tout en finir avec ce qu'il appelle les biais économiques antipaysans dans la formation des prix agricoles. [...]
[...] C'est donc aussi une politique d'incitation à changer de technologie afin d'améliorer la qualité environnementale de l'agriculture et à devenir productrice de services écologiques aux sociétés. La stratégie est donc d'utiliser d'une manière plus intensive et plus complète les écosystèmes en accroissant autant qu'il est possible les flux constitutifs sans altérer le fonctionnement de l'ensemble. La production reste alors inscrite dans le cadre physique du fonctionnement normal des écosystèmes eux-mêmes, ce qui limite les risques de dégradation et de pollution. [...]
[...] Enfin, la baisse des rendements est également liée à l'augmentation des prix des engrais. De plus, la Révolution verte pose également de sérieux problèmes d'environnement locaux : on peut penser au surpompage de l'eau des nappes phréatiques qui entraîne une rapide baisse des niveaux de nappe (de l'ordre de 60 m en Inde du Nord, dans l'Haryana par exemple), ainsi qu'aux pollutions dues aux engrais, par les nitrates et les phosphates surtout. Enfin, dans le cadre de l'élevage, Marc Griffon évoque le risque de pandémie accru par la présence de grands élevages intensifs de volaille en Asie de l'Est et du Sud surtout. [...]
[...] VI) Une nouvelle difficulté historique : l'accélération des phénomènes Deuxième Partie : La Révolution verte : un grand élan productif, mais désormais du passé VII) La Révolution verte comme réponse aux inquiétudes des années 1960 quant aux famines et pénuries futures VIII) L'interrogation des années 1970 : la Révolution verte pourra-t- elle réellement réduire la pauvreté ? Quel sera le rôle des réformes agraires ? IX) L'ajustement structurel des années 1980 et 1990 : un coup d'arrêt à la révolution verte Malgré l'abandon du soutien à la révolution verte, la production alimentaire mondiale semble continuer à s'améliorer XI) Dans le monde actuel, une personne sur sept ne dispose pas assez d'aliments, elle est pauvre, pourquoi ? [...]
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