L'évolution de la pauvreté dans les années 1990 à Philadelphie (5 millions d'habitants en 2000) rend compte des modifications sociétales, des formes de régulation proposées par les pouvoirs publics et des conséquences que prennent ces phénomènes sur l'espace urbain et métropolitain. Confrontés à une paupérisation accrue de plusieurs quartiers, les élus ont tendance à minimiser le problème et à répondre à la déprise par un appel vers le haut (gentryfication) plutôt que vers le bas. Depuis 1992 et l'élection d'une municipalité démocrate et inter-ethnique, la pauvreté et la marginalité sont partie prenante de la politique urbaine municipale et métropolitaine
[...] Il semble que du renforcement des processus de relégation découle une re- catégorisation de la population pauvre vivant dans ces quartiers de l'exclusion : l'urban underclass. Cette dernière présente à Philadelphie un profil de plus en plus étroit composé principalement de foyers monoparentaux pour la plupart issus groupes ethniques noirs et hispaniques. La structure par âge de la pauvreté à Philadelphie témoigne d'un renversement de tendance. Si le taux de pauvreté pour les plus de 65 ans amorce une forte décrue, celui des mineurs tend à se maintenir à un niveau élevé. [...]
[...] Ce programme privilégie dans son approche le traitement de l'urbain à celui du social. Il est appelé à inaugurer des modes de partenariat contractuel entre agences municipales et associations d'habitants. Des questions foncières et patrimoniales handicapantes Les urbanistes municipaux partent du constat que les friches et les terrains vagues sont à penser comme autant d'opportunités pour le développement de ces quartiers. Traiter les quartiers pauvres consiste à redonner de la densité et de la cohérence à un tissu urbain squelettique. [...]
[...] Les vides interstitiels: recomposition paysagère et encadrement social Spontanément depuis les années 1970, des associations d'habitants investissent des terrains vagues afin de les reconvertir. La forme la plus courante de réaffectation communautaire concerne les jardins potagers (700 jardins en 1998). Ces reconversions font rapidement l'objet d'un encadrement plus large. La municipalité intègre la gestion de ces espaces communautaires à sa politique des quartiers. Pour les élus, ces opérations améliorent le sens de la propriété, de la fierté locale et participent à la stabilisation de ces quartiers. Grâce au verdissement des friches et des terrains vagues, on recompose des paysages longtemps dévalorisés. [...]
[...] Les responsabilités de l'aide sociale sont désormais dévolues aux Etats qui se sont livrés une course vers le bas dans le domaine de l'aide sociale, rompant avec le principe de solidarité nationale en vigueur depuis le New Deal. A l'échelle métropolitaine, la réforme a creusé les disparités entre ville- centre et comtés suburbains. Ainsi des allocataires de Pennsylvanie se concentrent à Philadelphie contre 38% en 1996. Le gouverneur de l'Etat, en outre, multiplie les décisions populistes en défaveur de l'aide aux populations urbaines. [...]
[...] Entre 1990 et 1998, les banques de Philadelphie ont rejeté 37% des demandes émanant de foyers afro-américains contre 12% pour les foyers blancs à revenus similaires. Les institutions bancaires se justifient en raison de la housing chain : quartiers sains + environnement stable = valeur immobilière stable. Marginalité sociale, marginalité spatiale: les sans-abri Dans ces conditions de raréfaction de logements abordables, le développement de sans-abri a été justificatif : en en 1991 et en 1998. En 1982, la municipalité prend une mesure simplifiant les mécanismes de donation résidentielle des logements abandonnés. [...]
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