"Géopolitique du Mexique" d'Alain Musset (éditions Complexe, 1996)

Résumé du document

Le Mexique est un pays de 90 millions d'habitants répartis sur une superficie d'environ 2 millions de km². La densité est d'environ 46 hab/km². Le territoire est divisé en 31 États et un District fédéral situé au cœur de l'État de Mexico.
Le Mexique est un pays de transition entre l'Amérique du Nord et l'Amérique latine. Le pays est lui- même partagé en deux : le Nord, plus industrialisé et dynamique et le Sud, plus indigène et agricole. La métropole mexicaine est un mélange de tradition hispanique et d' « American way of life » : c'est un pays tiraillé entre ses deux frontières (politiques et culturelles).

Au Nord, la frontière actuelle s'étend sur 3000 km, elle a été imposée militairement par les Etats-Unis, ceux-ci ayant annexé les états du sud-ouest (des Etats-Unis) appartenant au Mexique jusqu'au XIXe siècle. Ils ont construit un mur, la barda (ou linea) marquant matériellement la frontière entre les 2 pays. Cette limite à la fois politique, culturelle et économique, est un sujet de rancœur entre les 2 pays.
La "Mexamérique" est un vaste ensemble transfrontalier constitué des états du Nord mexicain et l'intérieur des territoires Sud des États-Unis. Les principales villes de cet ensemble sont, au Nord, Los Angeles et Albuquerque, et au Sud, Monterrey, Ciudad Juàrez et Tijuana. Il y a 40 millions habitants dans cet ensemble transfrontalier. Cette frontière est un « catalyseur d'énergie », en effet, le Mexique du Nord fournit aux États- Unis ( notamment la Sun Belt ) de la main-d'œuvre, des idées, un marché de consommateurs et pour le Mexique, c'est un moyen de montrer qu'ils peuvent accéder au monde de la richesse et de la technique.
La barda est pour les Mexicains, soit un objet de fascination ou de répulsion pour les États-Unis.

Extraits

[...] Cependant, les indicateurs socio-économiques peuvent être améliorés (santé, éducation, secteur industriel Grâce à son dynamisme et à son identité culturelle, elle échappe en partie au contrôle de Mexico (comme la frontière Nord et l'Occident), capitale du Mexique, se situant dans le Centre. Un centre tout puissant Cette région est constituée des Etats d'Hidalgo, Mexico, Morelos, Puebla, Querétaro et Tlaxcala. Elle représente du territoire et 27 millions d'habitants y vivent, soit un tiers de la population mexicaine. poids du centre. Le Centre contient 40% de la population urbaine du pays. Il connaît les taux de fécondité les plus bas du pays, ce qui prouve l'influence évidente des Etats-Unis. [...]

[...] Les mythes fondateurs Le pivot essentiel du culte de la nation est l'école laïque, gratuite et obligatoire. Le choix d'un nom Autrefois, le Mexique se nommait la Nouvelle –Espagne (lors de la conquête espagnole) mais il n'existait pas de mots pour désigner ses habitants. Ceux-ci alors se nommèrent eux-mêmes mexicains (pour les Aztèques et les habitats de Mexico). Son nom est le résultat d'une conjonction d'intérêt entre des puissances étrangères (dont la France) et des Créoles mexicains qui refusaient de garder le nom de Nouvelle-Espagne pour marquer leur indépendance vis-à-vis de l'Espagne. [...]

[...] Les Etats du Nord attirent plus de migrants. L'analphabétisme est supérieur à la moyenne dans le Sud du Mexique, et les infrastructures de transport sont peu développées. Terres basses et hauts plateaux Il existe un contraste entre les hauts plateaux tempérés et les terres basses tropicales. L'étagement des climats (régions chaudes et humides de la côte et zones froides de l'intérieur) permet une agriculture très diversifiée : plantations de bananes et d'agrumes au Veracruz, champs de blé et d'agave dans l'Etat de Mexico, le café de la sierra Madre orientale et la canne à sucre du Morelos. [...]

[...] Celui- ci rompit alors en 1930 toute relation diplomatique avec l'URSS par crainte d'autres soulèvements du même genre. En 1940, Trotski se fait assassiner au Mexique par un stalinien ce qui a entraîné le renforcement de la méfiance des dirigeants mexicains à l'égard du stalinisme. Mais cependant, la fascination pour le socialisme persiste, ce qui explique les liens de sympathie qu'entretient le Mexique avec la Havane. syndrome de Cancùn Dans les années 1970, le Mexique devient le porte-parole du Tiers-Monde. [...]

[...] L'un des enjeux primordiaux de la géopolitique interne du Mexique est de lutter contre la pauvreté et contre la marginalisation. La population connaît un bouleversement lors de la conquête espagnole. En effet, les populations indiennes sont chassées de leurs sols et repoussées sur les sols peu ou pas fertiles tandis que les espagnols fondent de vastes haciendas. Une hiérarchie socio-raciale inavouée. La société coloniale était organisée en castes ce qui entraînait soit un désir ou un angoisse du métissage qui permettait de monter ou de descendre la pyramide sociale, les Blancs se situant en haut de la pyramide et les populations indigènes au bas. [...]