L'auteur commence par rappeler quelques attributs de la mondialisation, en en définissant les grandes lignes et en pointant les idées reçues qui peuvent nous induire en erreur. Ainsi, le terme même de mondialisation est trop peu défini, et beaucoup trop utilisé, et nous n'en avons que trop souvent une vision exclusivement économique et politique. Carroué le définit lui comme un « processus historique d'extension progressive du système capitaliste dans l'espace géographique mondial » (p. 4) ; avant de souligner que ce capitalisme a pris une dimension mondiale au XVème siècle, lors des Grandes Découvertes. Cette « globalisation » ou cette « économie-monde » a selon lui commencé à prendre la forme que nous lui connaissons aujourd'hui dans la seconde moitié du XXème siècle. Elle est aussi très hiérarchisée, car il faut un leader capable d'imposer son modèle, et pour cela il faut un état fort.
Cette mondialisation repose aussi sur une logique qui tend à créer un rapport inégalitaire entre des régions de l'espace mondial.
[...] Basé sur des rapports de proximité géographique et culturelle, il génère 447 milliards de dollars et 212 millions d'emplois dans le monde en 2000. Là encore, les facteurs géopolitiques (instabilité politique, terrorisme) et une certaine dérive (tourisme sexuel en Asie) ternissent le tableau. Dans certains états et régions littorales, le tourisme assure le développement local ; mais il pose aussi des problèmes graves à long terme, comme les questions environnementales ou d'aménagement. ∀Dans un cadre de plus en plus concurrentiel, le tourisme dépend de certains potentiels (climat, paysages, passé culturel et historique ) mais aussi de certaines valorisations (infrastructures, sécurité ) ; tandis qu'apparaissent de nouvelles formes de tourisme (trekking en Himalaya ou croisière dans les Caraïbes IV. [...]
[...] Bien connectées aux réseaux industriels mondiaux, elles attirent de nombreux sous-traitants, de firmes transnationales. Rarissimes dans les années 1960 (existence seule de la Shannon Free Trade Zone irlandaise), elles se multiplient depuis les années 1970, sous des formes variables : on en compte environ 850 à l'heure actuelle, et on estime qu'elles emploient 27 millions de salariés. Le nombre d'États qui en disposent est à hauteur de 80, sur tous les continents. Leur statut dérogatoire s'étend parfois même à la totalité du territoire : c'est le cas à l'Île Maurice par exemple, ce qui y a attiré la marque textile Ralph Lauren ; c'est un des effets de la logique de concurrence exacerbe dans laquelle se trouve la plupart des états disposant de ZFP, qui leur permet de polariser une grande part des investissements étrangers manufacturiers. [...]
[...] Autre effet pervers de cette mondialisation c'est que sa force économique déstabilise aussi les États de ce monde. Ainsi, la monnaie qui de tout temps a été la représentation la plus tangible de la souveraineté d'un pays, ou plus simplement encore de son existence comme tel, cette monnaie-là est soumise aux lois de ces marchés financiers. À l'échelle mondiale, c'est le dollar qui domine. Les banques centrales lui attribuent 66% de leurs réserves, tandis qu'elle est la référence pour 60% des monnaies de 104 pays, du Royaume-Uni à la Thaïlande, en passant par la Malaisie. [...]
[...] Ce marché est, de plus, interconnecté, et s'ouvre de plus en plus de nouveaux horizons économiques. Ces nouveaux horizons, qui sont autant de nouveaux marchés qui s'ouvrent, se sont territorialisés, s'incluant ainsi dans des dynamiques régionales, ce qui, ajouté à leur dimension mondiale, crée des rapports de forces entre les différents lieux économiques. Le fait que ces places financières soient interconnectées participe de cette mondialisation. Ainsi, des places boursières ont réglé leurs horaires d'ouverture/fermeture sur celle de la bourse de New York. [...]
[...] On assiste donc à une mise en valeur des spécialisations nationales. Ainsi, dans les pays de la Triade, la spécialisation est surtout d'ordre du savoir, de la technologie et de la production de produits de luxe. Pour le Moyen Orient et les régions d'Asie, comme pour une petite partie de l'Afrique, il s'agit de l'apport en matière première, tandis que les NPI asiatiques se sont fait une spécialité de la puissance manufacturière. Toutes ces spécialisations créent une interdépendance (décelable grâce à l'impact des cycles américains). [...]
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