En 1989, Francis Fukuyama annonçait la « fin de l'histoire » et celle des conflits. Le monde serait unifié politiquement et économiquement. Les réseaux denses de transport et de communications marqueraient la fin des frontières.
Mais les conflits en ex-Yougoslavie ont rapidement démenti cette thèse. En 1993, Samuel Huntington accorde une place importante à la conflictualité dans son article « Le choc des civilisations ». Le cloisonnement de l'espace géographique réapparaît donc à une nouvelle échelle : celle des civilisations. Le 11 septembre met définitivement fin à l'optimisme de l'après-guerre froide.
[...] Ces cartes indiquaient les courants, les passages dangereux et les récifs. Elles jouaient un rôle dans la concurrence entre les royaumes pour la conquête de nouveaux ports de commerce. Elles étaient secrètes et il arrivait qu'on donne de fausses cartes à l'adversaire (voir le roman d'Erik Orsenna, L'Entreprise des Indes). Ici, la carte est un outil au service de la conquête d'un territoire. B. De la carte d'état-major au GPS, évolution de la cartographie, évolution des conflits Au XIXe siècle, se développent les cartes d'état-major. [...]
[...] Il ne faut pas oublier l'espace, les territoires et les échelles des conflits en s'intéressant qu'aux acteurs. Les échelles sont spatiales et temporelles : les origines des conflits étudiés doivent être connues. REPÈRES De la géopolitique à la géographie critique : à quel prix le conflit peut- il être un objet scientifique ? La géopolitique, selon Yves Lacoste, est l'étude des rivalités de pouvoir et d'influence pour le contrôle de territoires et des populations qui y vivent. Elle se rapproche de la géographie politique, qui est l'étude des cadres territoriaux du pouvoir, politique ou administratif. [...]
[...] La carte d'Israël : redessinée au fil des conflits : p Concernant Israël et les territoires palestiniens, la carte proposée par l'ONU en 1947 a été modifiée au fil des guerres : première guerre israélo-arabe en 1948, guerre des Six Jours de 1967, guerre du Kippour en 1973. Il s'agit d'imposer un nouveau tracé pour revendiquer une nouvelle carte. Les cartes sont à la fois des supports d'information, des objets de conflits et des éléments de discussion ou de propagande. Source : Lettre d'accompagnement sur la question « Géographie des conflits ». [...]
[...] Par crainte de multiples conflits, elles n'ont pas été contestées lors des indépendances. Les États membres de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) ont décidé d'un commun accord que ces frontières ne devaient pas être remises en cause. II. La carte, un discours conflictuel La carte a un auteur et un message (souvent décidé par l'autorité politique). A. La carte, un discours en actes Les cartes sont utilisées par la propagande comme armes idéologiques. Pendant la guerre froide, l'URSS était représentée comme un monstre agressant l'Europe et les États-Unis comme une pieuvre jetant ses tentacules sur l'Europe. [...]
[...] Sous la dynastie des Han (IIIe siècle av. J.-C.) apparaissent des cartes topographiques à l'échelle. Il s'agit de permettre au souverain de mieux connaître son empire pour pouvoir le contrôler. En France, Louis XV fait la même démarche lorsqu'il demande à César-François Cassini, de réaliser une cartographie précise du Royaume de France. La tâche est achevée par son fils Jean-Dominique Cassini. Les cartes marquent la propriété royale sur des provinces au statut récent et fixent le tracé des frontières avec les autres royaumes européens. [...]
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