Exclusion urbain : GOIRAND Camille, 2000, La politique des favelas, Paris, éditions Karthala, 373 pages

Résumé du document

Présentation de l'ouvrage :

Intitulé La politique des favelas de l'auteur Camille Goirand, ce livre de 373 pages a été publié en 2000 à Paris par la maison d'édition Karthala. Camille Goirand est maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Lille. Elle est spécialiste du système brésilien et travaille notamment sur le populisme, le clientélisme, la démocratie et, actuellement, sur la question de la violence en politique. Le livre d'étude est le fruit d'une longue enquête menée à Rio de Janeiro donnant la parole aux habitants des bidonvilles : les favelados. Comment ces hommes et ces femmes s'organisent-ils ? Comment voient-ils la démocratie ? Comment font-ils de la politique ? L'ouvrage est organisé en trois grandes parties que nous allons respecter. En premier lieu, l'auteur aborde la pauvreté et les exclusions en particulier dans les favelas de Rio de Janeiro. En second temps, nous verrons les luttes sociales dans ces favelas. Et enfin, nous répondrons à la question : « La démocratie impossible ? ».

Extraits

[...] L'objectif premier est non pas de s'intégrer dans la ville, mais de construire un lieu structuré par rapport à la ville. A la fin des années 80, des associations de quartiers vont être vecteurs de mobilisation. Ce fut un tournant décisif pour les associations qui vont être légitimées et institutionnalisées progressivement. Au départ, elles avaient un cycle revendicatif, elles se consolident au fur et à mesure au cours de l'ouverture du régime politique et sont reconnues puis passent dans la routine. Elles sont plus devenues des sources électorales pour les autorités politiques. [...]

[...] Cela a remis en cause les plus riches de l'importance de cette population pauvre trop nombreuse. Pendant les périodes d'élection, les favelas font l'objet de grand projet. L'amélioration de leur condition de vie se fait sentir. Mais malheureusement, après les élections tous ces projets en construction restent inachevés Les favelas à l'heure des élections Volontaire et informelle, la relation patron-client se greffe sur un réseau constitué de personnes au statut économique et social inégal. Sous le régime militaire, le clientélisme traditionnel était de mise. [...]

[...] Il nous permet de voir combien la pauvreté et l'exclusion fragilisent le lien social et politique, et comment face à cela la population s'organise. Personnellement, j'ai trouvé ce livre très intéressant et il m'a passionné, car les favelas, dans les médias par exemple, ne font pas l'objet d'enquêtes et d'étude, ce monde est méconnu et reste tabou en quelque sorte. Par la lecture de ce livre, j'ai pu mieux comprendre le fonctionnement politique et social brésilien et les répercussions que cela pouvait avoir sur les populations les plus pauvres. [...]

[...] Alors que dans les années 70, les Latino-Américains ont valorisé les mouvements sociaux comme une possibilité de changement politique, désormais leur rôle est à la baisse. Ce phénomène a donné naissance à des rivalités personnelles, des clivages politiques extérieurs. L'apport des mouvements sociaux à contribuer cependant à la formation politique et à affirmer le droit à la participation des plus pauvres. La mobilisation a donné aux militants un apprentissage politique et un contact avec les institutions administratives. Désormais, la plupart ont quitté le cadre trop étroit du quartier pour s'engager dans une ONG, un parti politique ou une administration publique. [...]

[...] La pauvreté peut- être définie comme les conditions économiques de suivie des individus, non seulement par l'incapacité de s'alimenter, mais aussi par celle de subvenir aux besoins d'une famille, en termes de logement, d'habillement ou de frais de transport. Aujourd'hui, le Brésil pour ses performances économiques, le seul membre du Mercosur tient sa place sur la scène internationale, mais il n'est que 12e en raison de son IDH. En de la population vit sous le seuil de pauvreté soit 30.4 millions de personnes. Les pauvres sont privés de couverture sociale et ont des revenus irréguliers avec le développement de l'emploi informel. [...]