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Pour parler de l'Europe il faut d'abord savoir parler de quoi on parle. Or l'approche géographique n'est pas un point de départ. Même pour les géographes le nom 'Europe' désigne dans l'histoire plusieurs choses différentes. 3 acceptions successives sont donc distinguées ici :
1er sens = celui de l'étymologie : direction, celle du soleil couchant. De part cette déf (probablement sémitique on ne peut situer ni même définir frontières de l'Europe)
2ème sens = celui d'un espace duquel on peut naviguer et à l'intérieur ou extérieur duquel on peut être.
3ème sens = celui d'un tout auquel on peut appartenir. Etre Européen ce n'est pas être dans un espace défini mais être un élément qui appartient à un tout. (ce qui était au départ l'Empire romain d'Occident s'est étendu jusqu'à la péninsule Ibérique et plusieurs autres espaces) On quitte donc le point de vue géographique pour s'intéresser au point de vue historique.
[...] On peut de la sorte parler d'un humanisme dans la pensée arabe. Mais si ses tenants s'expriment en arabe, il est de source orientale, iranienne, ou grecque. Il faut, finalement, d'une part que l'humanisme désigne une tentative pour accorder à l'homme, vis-à-vis de ce qui n'est pas lui compris Dieu) un statut de partenaire autonome, une dignité qui lui permet d'entrer dans un rapport libre avec les autres, et d'autre part entendre par islam non pas une culture composite, mais une religion telle qu'elle s'exprime dans les documents normatifs. [...]
[...] L'histoire de la culture est une continuité. Ainsi on a vu que les Grecs se savaient héritiers des barbares et que les Romains avaient la plus douloureuse conscience d'être des tard-venus par rapport au Grec. Il faut aussi rappeler que la scolastique a reçu de l'« arabisme non seulement une large part de son contenu, mais jusqu'à la formulation de la question fondamentale de la foi et de la raison. Et la pensée de langue arabe a hérité, elle-même de l'hellénisme. [...]
[...] MAIS on peut en saisir que le contenu et pas la forme. Le seul domaine que Romains ont inventé et légué à la postérité = le droit. Sinon tout ce que les juges concèdent à la romanité c'est d'avoir diffusé les richesses de l'hellénisme jusqu'à nous. C. Le peuple du départ Les Romains avouent volontiers ce qu'ils doivent aux autres. À la différence des Grecs qui revendiquent une autochtonie légendaire, les Romains rattachent leur origine à une non-autochtonie, à une transposition dans un sol nouveau. [...]
[...] Sommes-nous encore romains ? Cette perte du contact recherché avec les sources antiques n'est pas la plus grave. Ce rapport aux sources antiques n'est au fond que le paradigme de quelque chose de plus général, à savoir la secondarité culturelle, l'attitude romaine Plus grave serait la perte de cette différence de potentiel entre un classicisme et une barbarie qui semble constituer le moteur de l'Europe. Le classicisme (le pôle hellénistique peut se situer ailleurs que dans l'entretien de l'héritage grec, la barbarie peut être intérieure. [...]
[...] Identité culturelle Si le mot culture renvoie, conformément, à un sens originel, à l'effort personnel pour s'ennoblir l'esprit en s'élevant jusqu'à un modèle classique, il indique un enrichissement de l'identité de celui qui accepte de prendre sur soi un tel effort. Les sources de la culture européenne n'étant pas de nous rien ne nous invite à restreindre leur étude aux Occidentaux que nous sommes. L'approfondissement de la connaissance des cultures modernes que l'on en prend mène, aussi bien au niveau de l'individu qu'à celui de la communauté scientifique entière, à prendre en même temps une conscience aiguë de leur étrangeté. De la sorte étudier les études classiques n'est en rien s'occidentaliser. [...]
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