L’Europe, entre géopolitiques et géographie, Chapitre 4, Michel Foucher, Balkans ou Europe du SE ? Une énigme pour la géographie régionale, Georges Prevelakis
Europe du SE est une invention récente, nombreuses dénominations pour la région : Roumélie (pays des Roums, i.e. des chrétiens orthodoxes), Turquie d'Europe, péninsule balkanique (en se référant au relief), Balkans, … Evolution sémantique traduit évolution de la conceptualisation géographique de cette région.
Région longtemps à cheval entre Europe et anti Europe = ex de la présence turque (emblème même de l'anti Europe). Européanisation des Balkans, faisant suite au repoussement de la présence turque de l'autre côté du Bosphore, pose la question des limites de l'Europe = doit on exclure la Turquie de l'ensemble européen en allant à l'encontre des affinités politiques, économiques, culturelles, i.e. en total contradiction avec toute logique de régionalisation géographique …
Impossibilité de traiter de l'Europe du SE comme un ensemble régional bien délimité.
[...] Avantages d'une intégration de la région = - rôle de carrefour, notamment importance dans le contrôle du transit énergétique - ouverture vers l'est et là où devrait se jouer les grands équilibres mondiaux futurs - avantages démographiques, culturels Zone tampon : UE présente mais pas assez puissante / USA qui se désengage progressivement mais ne va pas abandonner ses acquis géostratégiques / Russie qui cherche activement à regagner son influence dans son ancienne chasse-gardée. Pourtant, politique active de l'UE ne peut se limiter à intégration de tous les pays de la péninsule balkanique et à la convergence à grands coups de financements et de subventions, d'autant plus que UE ne pourra accorder subventions comme elle l'a fait par le passé. Pourra participer au projet européen mais pour ça sa spécificité doit être reconnue et comprise. [...]
[...] Française, le mouvement philhellène, l'intervention militaire et diplomatique de l'Europe) = compétition des puissances européennes dans la région a poussé à la fragmentation. A la chute de l'Empire ottoman, la Turquie a du reconstruire son iconographie, ne pouvant se contenter de sélectionner des pans iconographiques et dans laisser d'autres de côté. Elle a alors entamé sous la figure de Ataturk une transformation iconographique conduisant à la Turquie moderne. Principal élément iconographique de cette Turquie moderne est la figure même d'Ataturk que l'on retrouve partout dans le pays. [...]
[...] - Territoires montagneux et étriqués forment un univers d'atomisation et de fragmentation confetti territorial qui favorise les identités locales de fermeture et de résistance aux influences externes. Importants contrastes internes à la région, notamment ville/campagne mais apparente unité vue de l'extérieur. Région soumises à d'importantes pressions extérieures, en lien avec la diversité des populations avec laquelle elle est rentré en contact = Arabes, Slaves, Européens. Mais avec transformation des circulations, recompositions de la région qui fait plutôt aujourd'hui figure de périphérie, voire de zone tampon. [...]
[...] V Les transformations iconographiques et territoriales L'Europe du Sud est comparable à un palimpseste Palimpseste = manuscrit écrit sur un parchemin préalablement utilisé, et dont on a fait disparaître les inscriptions pour y écrire de nouveau. Terme aussi employée par extension pour qualifier un objet qui se construit par destruction et reconstruction successive, tout en gardant l'historique des traces anciennes. Par exemple Olivier MONGIN parle de la ville palimpseste (La condition urbaine, la ville à l'heure de la mondialisation, 2005) Europe du Sud comme palimpseste car sur une vieille organisation iconographique et territoriale s'est superposée un système importé par l'Europe, après avoir effacé, en partie seulement, des pans entiers de l'ancienne écriture. [...]
[...] De plus mobilités tendent à défaire l'homogénéité iconographique des territoires . = nécessité de trouver un fond culture commun pour permettre coexistence dans les mêmes territoires = pose la question de la nature de ce fond culturel . ottoman ? Un lourd héritage d'hétérogénéité Populations faisaient partie d'une même société ottomane mais homogénéité que l'on ne semble pas retrouver aujourd'hui (multiplicité des langues, des religions, des idéologies nationalistes, différenciation économique, politique au niveau de l'intégration dans les organisations internationales). Hétérogénéité apparente est telle qu'elle est acceptée par la communauté internationale qui se sent obligé d'accepter la séparation spatiale malgré la multiplication de micro états. [...]
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