L’Europe, entre géopolitiques et géographie, Chapitre 3, Michel Foucher, Recomposition aux confins de l’UE et de la Russie, Gilles Lepesant
Présentation d'une Europe aux limites multiples et superposées, mais au fond c'est avec l'Est et non le Sud (de l'autre côté de la Méditerranée) que les relations institutionnelles de l'UE sont les plus ténues (pas de préférence commerciale avec les pays voisins à la différence de ceux du Maghreb ou Turquie par ex).
Contexte qui débouche en 2003 sur accords bilatéraux de la PEV = moins ambitieux que l'élargissement, mais plus avancé que les relations contractuelles établies jusque-là puisqu'esquisse la création d'un espace éco de libres échanges, la convergence des normes, l'interconnexion des réseaux devant éventuellement aboutir à une nouvelle division du travail. Processus qui tend à confirmer (s'il aboutit) à revalorisation des logiques régionales après longue phase de délocalisation vers l'Asie :
Facteurs répulsifs : hausse du pétrole et de fait du fret, hausse des salaires en Chine, saturation de certaines infrastructures portuaires + risque de piraterie qui tendent à privilégier voie terrestre Facteurs attractifs : volonté de répondre rapidement à la demande, stabilité politique, économique et fiscale, sécurité juridique, qualité de la MO.
Pour autant transition géopolitique des états du voisinage européen pas encore achevé.
[...] Forte polarisation de la géo économique de l'Ukraine, surtout dans le secteur industriel : - Production agricole largement concentrée = 4 oblasts (sur 25) réalisent plus de 25% de la production = au sud pas assez de précipitations, à l'ouest sol moins riche et structures d'exploitations plus petites (modèle morcelé de l'est polonais) - Dans le secteur industriel, Ukraine utile est russophone = concentration sectorielle (industrie minière, métallurgie, machine) et concentration géographique à l'est. Malgré cette concentration, n'interdit pas intégration à l'ouest car marché russe et loin de prévaloir. [...]
[...] Les enjeux énergétiques Deux mers et deux isthme = points de passages cruciaux pour la sécurité énergétique de l'UE (notamment en lien avec pôle russe). Entre mer Caspienne et mer Noire Pétrole = 3 axes principaux qui évacuent les ressources de la Caspienne : - Le CPC (Caspian Pipeline Consortium) = de Tengiz (Kaz.) à Novorossisk - Bakou-Supsa = sortie du pétrole d'Azerbaïdjan. 7Mt/an - Le BTC (Bakpou-Tbilissi-Ceyhan) = relier Azerb au port de Ceyhan au sud de la Turquie via la Géorgie Mt par an. [...]
[...] Azerbaïdjan = secteur pétrolier représente 60% du PNB ce qui a permit au pays de connaitre taux de croissance parmi les plus élevé du monde ces dernières années mais perspective de réserves déclinantes (pic de production atteint en 2010 Arménie = forte croissance liée à l'essor du bâtiment (en lien avec les remises et les grands projets énergétiques), l'exploitation de métaux dont le cuivre, la production de diamants mais modernisation agriculture qui occupe plus de 50% de la PA reste inachevée malgré réformes depuis 2003. Enclavement compensé par des liens étroits avec la Russie. [...]
[...] Pourtant, développement des réseaux énergétiques accompagne, voire précède les processus d'intégration et d'élargissement de l'UE. Pays de la PEV comptent pour : - 33% dans les importations de pétrole de l'UE - dans les importations de gaz de l'UE - Beaucoup des pays qui ne sont pas producteurs sont des pays de transit - Pour les pays producteurs, énergie occupe place essentielle dans l'économie : Russie du PIB), Algérie du PIB) Dispositifs et instruments mis en place pour renforcer capacité d'interconnexion dans l'Union + faciliter transfert d'énergie: - TRACECA (Transport Corridor Europe Caucasus Central Asie) 1993 = intégrer le Caucase au réseau européen - INOGATE (Interstate Oil and Gas Transport to Europe) = coopération internationale pour développer l'intégration des réseaux énergétiques. [...]
[...] Conclusion Mise en place d'institutions fiables est la condition principale pour que la libéralisation de l'économie profite à l'état et non à quelques clans et pour que les investissements étrangers (vecteurs de modernisation) ne soient pas rebutés par le risque-pays. PEV basée sur des solidarités concrètes mais nécessite forte volonté des pays partenaires car s'agit pour eux d'assimiler l'acquis communautaire sans assistance financière prévue dans un processus de pré-adhésion. Encadré 1 Les conflits gelés - Haut Karabakh, enclave arménienne en Azerbaïdjan = revendique son indépendance en 1988 et l'entérine sous la forme d'un référendum en 1991. Intervention des troupes arméniennes et mort de 20.000 personnes. Cessez le feu en 1994 mais négociations infructueuses. [...]
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