La croissance des villes dans le monde dans la 2ème ½ XXème siècle a réduit voire supprimé la spécificité des pays développés, et de l'Europe en particulier, par rapport au taux d'urbanisation. Cependant les villes européennes conservent des traits originaux issus de l'histoire :
- Un plan souvent spontané et radio-concentrique malgré des programmes urbanistiques aux tracés géométriques et des grandes percées aux XIXème et XXème siècles.
- Une trame et un développement urbains qui s'inscrivent dans les temps longs, surtout dans les quartiers centraux. Cette densité historique est renforcée par une attention particulière portée au patrimoine bâti. La croissance urbaine est commandée par les besoins d'une expansion économique endogène plutôt que contrainte par un exode rural. Le poids du passé dans le paysage est conforté par des taux de croissance assez faibles de la population urbaine au XXème siècle par rapport au reste du monde.
- Une urbanisation qui s'est appuyée sur les dynamiques fortes de bourgeoisies urbaines marchandes puis industrielles, en articulation plus ou moins étroite avec le pouvoir étatique.
- Une diversité et une mixité par rapport aux permanences historiques et aux complexités sociales.
La ville européenne se distingue donc nettement des villes des pays neufs développés et des villes où le pouvoir d'Etat ou colonial a déterminé une trame urbaine rigide.
[...] Il existe un regain d'intérêt pour les grandes villes et leurs quartiers centraux selon des modalités locales. L'importance économique et sociale de disposer d'une armature de métropoles fortes, attractives et bien insérées dans les réseaux mondiaux est soulignée par les Etats. Une attention renforcée est portée aux problèmes de sécurité, d'environnement et de maîtrise de la mobilité impliquant des mesures restrictives de l'usage de l'automobile, la promotion des transports en commun, voire un contrôle urbanistique ou fiscal de la péri-urbanisation. [...]
[...] Vandermotten (Christian), les grandes Villes européennes et leur structuration socio-économique I. Les spécificités de la ville européenne La croissance des villes dans le monde dans la 2ème XXème siècle a réduit voire supprimé la spécificité des pays développés, et de l'Europe en particulier, par rapport au taux d'urbanisation. Cependant les villes européennes conservent des traits originaux issus de l'histoire : - un plan souvent spontané et radio-concentrique malgré des programmes urbanistiques aux tracés géométriques et des grandes percées aux XIXème et XXème siècles. [...]
[...] - peu de ségrégations sociales entre les quartiers (les grands ensembles ne sont pas des ghettos de populations pauvres) mais au contraire une répartition homogène. - une péri-urbanisation très faible. Aujourd'hui, on assiste à une évolution très rapide liée à la libéralisation économique : hausse de la rente foncière dans le centre, constitution d'un C.B.D., périphérisation des populations pauvres. IV. Nouvelle économie, reconquête de la ville et exclusion sociale De nos jours, il existe un regain d'intérêt pour l'habitat en centre-ville dans la plupart des métropoles européennes (gentrification) : le Marais à Paris, Kensington et Chelsea à Londres, le Trastevere à Rome. [...]
[...] Ces éléments expliquent, au-delà des fondements théoriques communs, la grande variété des structures spatiales des villes européennes. III. Les grands modèles socio-spatiaux La structure de Paris est relativement concentrique : les propriétaires et les jeunes ménages sont davantage présents en banlieue mais le secteur riche inclut des arrondissements centraux jusqu'à la périphérie ouest alors qu'un secteur pauvre part du nord-est de Paris vers les banlieues. Cette situation est due au prestige plus grand des quartiers centraux, à la crise du logement et à la forte hausse démographique après les années 1950 qui n'a pu être résorbée que par la construction périphérique massive de moindre qualité. [...]
[...] La théorie des différenciations spatiales et le fonctionnement du marché du logement Cependant chaque ville européenne a une structure interne spécifique. Cette caractérisation des quartiers se modifie constamment sous l'effet des mouvements naturels et migratoires, des poussées économiques et des politiques d'aménagement. Beaucoup d'auteurs lient la structuration des quartiers à la superposition des impacts des trois facteurs : - le statut familial, déterminant une structure concentrique. - le statut ethnique, déterminant une structure en blocs. - le statut socio-économique, déterminant une structure sectorielle. [...]
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