Urbanisme, pays en développement, habitat informel, Le Caire, Egypte, centralisation, démographie, géographie, inégalités sociales, agglomération, tissu urbain, réhabilitation, slum, squat, quartiers de grande hauteur, exode rural, délocalisation, pouvoirs publics, bidonvilles, politique publique, logements, mobilité, zabbâlîn
L'Égypte est un pays situé au nord-est de l'Afrique et est constituée à 94% de désert. Sa population est estimée à 89 millions d'habitants et la majorité de ces derniers vivent sur 5.5% du territoire. Le Caire, capitale de l'Égypte, est situé au nord du pays et à environ 200 kilomètres de la mer Méditerranée. Cette ville, du fait de sa localisation et de sa proximité avec le Nil, peut profiter de la plus grande attractivité agricole du pays et peut jouir d'une économie industrielle impulsée par une volonté politique forte depuis les années 1960. Centre névralgique du pays, Le Caire se caractérise par une forte centralisation. Ce dynamisme a fortement encouragé l'arrivée massive de migrants : la population est passée de « 5 millions d'habitants en 1968, à 17 millions en 2006 et atteindrait aujourd'hui 20 millions d'habitants ». Mais Le Caire est aussi l'une des villes les plus pauvres des pays arabes où les inégalités sont omniprésentes avec près de 40 % de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté.
[...] Analyse des politiques publiques face aux enjeux du développement urbain durable Les réseaux d'eau Dans les quartiers informels du Caire, les habitants ont dû s'adapter depuis de nombreuses années sans le soutien de l'État grâce à leurs propres moyens. Selon l'Agence allemande pour la coopération internationale (GIZ) des habitations sont connectés à un réseau informel n'ont pas d'eau courante et seuls 10% sont raccordées à un réseau d'assainissement, les 90% autres rejettent les eaux usées dans des fosses septiques. Dans les années 1980, une subvention avait été accordée par la Banque mondiale au gouvernorat du Caire pour investir dans des réseaux d'eau, d'égouts et d'électricité, mais seulement la moitié des installations ont été respectées, le reste des fonds ont été détournés. [...]
[...] La question de l'habitat informel n'était pas une priorité compte tenu des échecs précédents, notamment en ce qui concerne la création des villes satellites censées accueillir la population des quartiers non réglementaires. Les villes nouvelles furent en réalité un prétexte permettant aux autorités de délaisser ces populations. Mais les mentalités ont évolué avec l'arrivée du programme national de réhabilitation des quartiers informels en 1993 où le but était de modifier en profondeur la trame urbaine des quartiers non réglementaires en leur fournissant un accès en énergie et en élargissant les rues. [...]
[...] Représentation 1 : Projet du quartier informel du Triangle de Maspero Source : http://www.uia.archi/ Représentation 1 : Projet du quartier informel du Triangle de Maspero Source : http://www.uia.archi/ En 2014, le ministère d'État égyptien pour la rénovation urbaine et les établissements informels (MURIS) a organisé un concours international pour le renouvellement urbain du quartier informel du Triangle de Maspero qui se situe en plein centre-ville où vivent personnes. Le projet servira de point de référence pour le reste des quartiers informels du pays et introduira de nouveaux logements, de nouveaux commerces, et créera de l'emploi. Le but étant aussi de permettre aux habitants qui vivaient là de continuer à le faire dans la même zone tout en conservant le caractère et les attributs spatiaux. Pour résumer, plusieurs difficultés justifient la mise en place de politique de développement durable dans la ville du Caire. [...]
[...] Mais il n'en reste pas moins qu'ils n'ont pas été planifiés. Perspective et pistes d'amélioration Étant donné que toutes les politiques menées à l'égard de l'urbanisme non réglementaire se sont toutes soldées par des échecs, rien ne nous permet de prédire que cette urbanisation va se ralentir ces prochaines années. Nous pensons donc qu'un travail complet de recherche, de localisation et d'étude structurelle devrait être fait. En distinguant par exemple comme l'a fait l'AFD les quartiers informels en voie de consolidation ; les quartiers anciens ou dégradés de la ville et les quartiers en dur sans intervention de la puissance publique. [...]
[...] Au cours des années, les zabbâlîn ont donc dû s'adapter à plusieurs reprises face aux pressions de l'État comme l'interdiction de l'utilisation d'ânes qui ont dû être remplacés par des pick-up. Néanmoins leurs résiliences les ont conduits à être encore aujourd'hui des acteurs essentiels de la gestion des déchets et leurs compétences écologiques représentent un exemple de développement durable puisque leur économie contribue à faire vivre personnes et que leurs taux de recyclage des déchets estimés à 85% sont les meilleurs au monde. [...]
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