Découvert en 1606 par le Portugais Queiros, l'archipel du Vanuatu devint entre 1906 et 1980 un condominium franco-anglais. Le 30 juillet 1980, ce pays obtint son indépendance. Cette toute jeune République vanuatane, qui fait partie du Commonwealth comme bon nombre de territoires de cette région du Pacifique, connaît depuis lors des situations de crises chroniques marquées par une transition démocratique difficile. Avec, notamment, une opposition entre les populations dites francophones et anglophones, mais aussi de sérieuses divergences diplomatiques avec la France. Traumatisme social et politique aggravé d'autant par une situation économique inconfortable.
C'est après une présentation sommaire de la géographie de l'archipel, de sa population et de son art que ce dossier se consacrera à décrire tout d'abord la situation économique puis politique de ce pays. Ainsi, c'est à travers l'organisation et la répartition des activités humaines que nous verrons se dessiner les atouts majeurs du Vanuatu et les principales difficultés économiques qu'il rencontre. Puis nous aborderons les problèmes principaux, tant intérieurs qu'extérieurs, de la politique vanuatane. Enfin, nous conclurons sur une synthèse globale des évènements en nous posant la question de l'avenir de ce jeune pays en devenir.
[...] À tel point que certaines d'entre elles auraient pratiqué le cannibalisme. L'art de la population mélanésienne, encore très hiérarchisé, reste lié comme par le passé aux cultes des ancêtres et aux rites initiatiques marquant l'ascension du statut de l'individu dans le clan. Cette ascension sociale se manifestant par la possession d'objets manufacturés, ceux-ci sont très répandus sur les îles vanuatanes et se retrouvent en très grand nombre. De tous ces objets, les figures humaines et les effigies d'ancêtres sculptées sous des formes et des aspects divers : masques polychromes, tambours en bois monumentaux, mannequins funéraires (rambarand) arrivent nettement en tête de liste tant dans leur quantité que dans la qualité de travail et de créativité mise en œuvre ici. [...]
[...] Cet archipel est composé d'une douzaine d'îles principales et de quatre-vingts îles secondaires. L'île d'Espiritu Santo ( est la plus grande de l'archipel. Elle est suivie par celle de Malicollo et de Vaté où se dresse la capitale : Port-Vila. Ce chapelet d'îles et d'îlots s'étire du nord-ouest vers le sud-est sur près de 800 kilomètres en dessinant une sorte de Y légèrement incliné de l'île Torrès au nord, jusqu'à celle d'Anatom au sud. L'hinterland de la plupart des îles du Vanuatu est souvent d'un accès difficile, car ici le littoral plat cède rapidement la place à un relief très escarpé à mesure que l'on pénètre dans l'intérieur des terres. [...]
[...] À cela s'ajoutent aussi des activités économiques relativement variées en regard de la petite taille de ce pays et bien sûr une culture vivrière abondante, une pêche et une culture de rentes qui s'exportent bien. Avec enfin un tourisme en pleine expansion appuyé par le centre financier battant pavillon de complaisance de Port- Vila et de bonnes infrastructures hôtelières et aéroportuaires. Cependant, ces atouts subissent de multiples contraintes que ce pays a bien du mal à surpasser. Ainsi, nous l'avons vu, les dissensions internes entre la minorité francophone et la majorité anglophone posent encore de graves problèmes ici. [...]
[...] Ce fait notable pour l'avenir de cette jeune République ne doit cependant pas nous faire oublier les nombreux problèmes internes auxquels ce pays est confronté. Il faudra, en effet, un certain nombre d'années pour que les séquelles des évènements de 1980 qui compromettent durement son unité disparaissent des esprits. Ainsi, malgré des efforts d'ouverture, l'opposition entre les élites du nord et ceux du sud agit toujours. Preuve de cet état de fait, l'émeute qui éclata en mai 1988 à Port-Vila. [...]
[...] En ce qui concerne la politique extérieure, le Vanuatu doit ici aussi faire face à des problèmes dans cette partie du monde. Ainsi, par exemple, les accords signés avec l'U.R.S.S. dans les années 1985, permettant l'installation quasi permanente d'une flottille de pêche soviétique dans les hautes eaux de l'archipel. Ces accords à finalité commerciale et n'impliquant nullement, selon le gouvernement vanuatan de l'époque, une adhésion à un modèle politique de type cubain a entraîné une vive inquiétude de la part des Etats-Unis, de la France et de l'Australie : les grandes puissances de cette région Le non-alignement, par rapport aux grandes puissances mondiales, semble demeurer une des constantes de la politique extérieure du Vanuatu. [...]
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