En octobre 1870, près de 300 habitants de Chicago décèdent dans le Grand incendie et 10 km2 sont détruits. Pourtant le lendemain, on peut lire dans l'éditorial du Chicago Tribune les paroles suivantes : « au milieu d'une calamité sans précédent (…) les habitants de cette cité, jadis superbe, ont pris une décision : « Chicago ressuscitera »… » Ces lignes illustrent l'importance sans précédent de cet incendie qui a détruit une grande partie de la ville, mais surtout l'énergie d'une ville qui renaît de ses cendres : la catastrophe se transforme en une opportunité pour la ville de Chicago. Ce mythe d'une ville qui renaît après avoir été détruite par le feu, occupe une place centrale dans l'histoire de Chicago après 1870.
En quoi la nouvelle Chicago qui se construit après l'incendie représente-t-elle la puissance et de la modernité des Etats-Unis au XIXe siècle ? En quoi peut-on considérer Chicago comme une ville américaine modèle, un reflet et une illustration de la modernité américaine entre 1970 et le début de la première guerre mondiale ?
Pour répondre à ces questions, nous verrons que les travaux de reconstruction de la ville après l'incendie sont marqués par la volonté de bâtir une ville exemplaire (I), un révélateur de la puissance américaine dans le domaine économique, mais aussi culturel (II). Mais d'autre part, le modèle incarné par Chicago révèle rapidement ses limites, notamment en raison des crises sociales qui la traverse pendant la fin du XIXe siècle (III).
[...] Chicago : la volonté de créer une ville, incarnation de la modernité américaine A. Une ville de plus en plus attrayante Le grand incendie de 1871 permet de relancer le secteur de la construction. La population de la ville double entre 1890 et 1910, passant de à plus de En effet, alors que les survivants de la catastrophe s'attachent à faire revivre la ville, des milliers d'hommes arrivent de tout le pays pour participer à la reconstruction. C'est ainsi qu'au début des années 1890, la ville, grâce à son million d'habitants, est devenue la deuxième ville des Etats-Unis derrière New York. [...]
[...] Cette ligne est achevée en 1869. En 1883, une autre ligne, la Northen Pacific est construite pour relier Chicago et Portland. L'importance du trafic ferroviaire dans l'économie de la ville est telle qu'en du trafic s'effectue par le rail. Le transport par voie navigable ne représente alors à cette époque plus qu'une très faible part des échanges. D'autre part, la ville abrite le premier aéroport des Etats-Unis ; elle est aussi le second carrefour autoroutier du pays. Cette position centrale fait de Chicago un centre pour les congrès et les conventions : l'hôtellerie et le tourisme se développent, de même que la vente par correspondance et les chaînes de grands magasins, des banques et des sociétés d'assurances. [...]
[...] En 1886, la ville est marquée par la tragédie de Haymarket qui est réprimée violemment. La crise débute le 4 mai 1886 : une bombe est lancée contre les forces de police, tuant sept policiers et en blessant plusieurs autres, lors d'un meeting de protestation contre la mort de deux ouvriers grévistes des usines McCormick. Cet évènement revêt une importance nationale car il révèle la présence à Chicago, au cœur de l'Amérique, d'anarchistes et de socialistes révolutionnaires, notamment au sein de la minorité allemande. [...]
[...] Certains sociologues qui ont étudié ou enseigné à l'Université de Chicago fondée en 1892 sont couramment rassemblés sous la bannière de l'« Ecole de Chicago ou désignés par le terme de Tradition de Chicago Il faut noter qu'ils ne se sont jamais attribués eux-mêmes un nom : ce n'est que bien plus tard que ces termes furent employés pour les désigner. Leur attention se tourne vers la ville et l'étude de la pauvreté. La sociologie urbaine étudie particulièrement la distribution des classes sociales et des groupes sociaux au sein des espaces urbains. La ville est vue comme un organisme et l'organisation sociale est présentée comme une écologie. [...]
[...] Chicago: une ville américaine modèle au XIXe siècle ? Introduction En octobre 1870, près de 300 habitants de Chicago décèdent dans le Grand incendie et 10 km2 sont détruits. Pourtant le lendemain, on peut lire dans l'éditorial du Chicago Tribune les paroles suivantes : au milieu d'une calamité sans précédent ( ) les habitants de cette cité, jadis superbe, ont pris une décision : Chicago ressuscitera Ces lignes illustrent l'importance sans précédent de cet incendie qui a détruit une grande partie de la ville, mais surtout l'énergie d'une ville qui renaît de ses cendres : la catastrophe se transforme en une opportunité pour la ville de Chicago. [...]
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