L'Amérique latine est indéniablement, bien plus que tous les autres ensembles régionaux dits du sud, un continent urbain (à 75%). Plus de 40% des Sud-Américains vivent dans des villes millionnaires et le continent compte quatre mégapoles de plus de 10 millions d'habitants. Cette originalité s'explique notamment par l'ancienneté de la présence urbaine ; à la fin du 18ème siècle, avec 15% de citadins, l'Amérique latine était la région la plus urbanisée de la planète. Même si le socle précolombien a laissé des traces, c'est indéniablement la colonisation qui installe la trame du réseau urbain actuel.
La transition urbaine précoce a favorisé l'émergence de très grandes villes, renforcées par un processus de métropolisation qui accélère la concentration des populations urbaines et des fonctions dans un petit nombre de villes dominantes.
[...] La capitale regroupe 77% des diplômés du supérieur et produit 50 à du PIB du Guatemala. Vers un rééquilibrage des réseaux urbains : La métropolisation a tendance, en termes démographiques, à marquer le pas. Les taux de croissance des capitales diminuent, se reportant sur les périphéries et les régions métropolisées qui favorisent l'émergence de villes secondaires de à 2 millions d'habitants. Cette dynamique favorise un rééquilibrage des réseaux urbains. On peut néanmoins affirmer que ces dynamiques permettent un rééquilibrage du réseau urbain vénézuélien par étouffement de villes secondaires, dont l'essor est sans doute lié à celui de la capitale. [...]
[...] Il convient donc de nuancer les visions apocalyptiques des villes latino-américaines, et de relativiser la macrocéphalie des plus grandes d'entre elles par l'observation des dynamiques d'urbanisation contemporaines du reste des territoires. La métropolisation induit néanmoins un nouveau défi, celui de la gestion d'aires urbaines très étendues, ou les distances se mesurent en plusieurs dizaines de kilomètres. [...]
[...] Les pays du Cône Sud, le Venezuela, certaines Antilles ont à la fois des sociétés très urbanisées, et des indicateurs de richesse et de développement élevés. Le rôle économique des villes s'élargit à la fin du 19e siècle, lorsque l'industrialisation vient compléter les fonctions tertiaires et commerciales qui dominaient jusqu'alors. La dépendance a retardé ce processus. Au début du 20e siècle, les foyers industriels urbains sont encore rares. (Medellín, São Paulo). L'économie de ces métropoles reste aujourd'hui marquée par une industrie puissante. [...]
[...] Les décennies suivantes ont montré qu'il n'en était rien. Ces nouvelles formes inscrivent dans l'espace l'inégalité profonde des conditions de vie des citadins. Stigmatisées comme étant la cause du chaos urbain contemporain, les périphéries d'habitat populaire ne sont cependant pas les seules responsables d'une croissance urbaine parfois décrite comme anarchique. La fièvre immobilière qui s'empare des villes dont la croissance économique est forte favorise aussi les constructions de buildings modernes et de quartiers résidentiels à tout va, souvent sans plan d'urbanisme Extension spatiale et densités urbaines : Les différentes composantes de la croissance provoquent un étalement spatial considérable des métropoles, dont les densités ont tendance à diminuer à mesure qu'elles s'étendent. [...]
[...] La place principale de chaque ville les regroupe : l'église, le palais, le marché fondent la trinité urbaine. La société coloniale, dont le métissage biologique et culturel est amorcé dès le 16e siècle, reste ainsi dominée par une très forte séparation des groupes dans l'espace, le projet colonial fonde aussi la ségrégation spatiale urbaine. Après les indépendances du premier 19e siècle, elle devient le lieu d'accomplissement du projet de modernité nationale. 2.- La ville, des indépendances aux années 1960 : Figure de la modernité De la civilisation au progrès : urbanisation et développement. [...]
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