La mondialisation touche en général plus les villes que les espaces ruraux, celles-ci apparaissant comme les lieux les plus importants de concentration des pouvoirs politiques, de l'économie, de l'élaboration culturelle. Dans un continent, l'Amérique latine, où les villes sont plus importantes qu'ailleurs, et plutôt plus grandes, (hyperurbanisation, hyperconcentration urbaines...) -> impact particulier de la mondialisation. En plus, continent lié à l'Europe à l'origine, puis aux Etats-Unis, "extrême-occident" pour Alain Rouquié. Or souvent mondialisation est confondue avec occidentalisation. Ces villes hyper-occidentales, d'origine européenne, mais cosmopolites et métisses par nature (peuplement indien / noir / européen...), pourraient donc apparaître très intégrées dans le système-monde (O. Dollfus), à l'avant-garde de la mondialisation. Des "villes globales" (S. Sassen) au même titre que New York, Paris, Londres, participant à la culture mondiale, intégrées dans l'économie et les échanges globaux, ouvertes ? (...)
[...] ) ; les pôles urbains secondaires et, éventuellement, spécialisés dans des secteurs comme la finance, le tourisme, une industrie, un port, une agroville, etc. Ce sont des centres secondaires mais décisionnels sur des voies d'échanges importantes, ce sont des réceptacles d'IDE, elles peuvent pratiquer du marketing territorial ou elles accueillent une zone franche (donc, Belo Horizonte, Monterrey, Porto Alegre, Rosario, etc.) ; les villes à la marge, déconnectées, en crise, etc. Conclusion. Les villes d'Amérique latine et la mondialisation sont dans un rapport asymétrique : des villes de la périphérie du système-monde, qui ont peu de prise sur la mondialisation, mais qui sont très affectées par cette dernière. [...]
[...] En même temps, les villes latino-américaines sont un bon exemple aussi des ravages éventuels d'une insertion mal maîtrisée dans la mondialisation. Exemple de l'Argentine : déclin historique lié à une économie de rente extravertie qui n'a pas su "monter en grade" et qui aujourd'hui a perdu une bonne part de sa souveraineté face au poids des créanciers extérieurs, et de sa 11 richesse suite à la dégradation des termes de l'échange dominion honoraire au tiers-monde", comme titre Philippe Grenier à son article de la GU sur l'Argentine). [...]
[...] Il faut remarquer que ça a toujours été le cas : architecture sous influence depuis les ordonnances de Philippe II, puis l'haussmanisation, le style international des CBD, le modernisme brésilien Villes qui dans leur fonctionnement actuel comme dans leurs héritages portent la trace de cette ouverture aux vents du monde. Des villes duales victimes de la mondialisation "néolibérale" ? > Au final, les conséquences de cette pénétration des capitaux étrangers, et de la culture, dans cette troisième mondialisation (la première = grandes découvertes, la seconde = fin XIXème siècle, début XXème s.) semble surtout une hausse des inégalités : "gagnants" de la mondialisation, liés aux activités mondialisées (FMN, high-tech, tertiaire sup, import / export, etc.) et les perdants (fonctionnaires, activités locales et traditionnelles, petit commerce, etc.). [...]
[...] Retrait de Suez d'Argentine, manifs à Cochabamba (Bolivie) autour du prix de l'eau Investissements massifs de FMN qui pénètrent les marchés locaux, surtout USA et Européens. Déclin des industries locales, rachetées par des FMN qui imposent leurs marques. A Buenos Aires, on roule en taxi Renault 12, on fait ses courses à Carrefour, on achète Danone, on s'habille Gap, on mange Mc Do, etc. Apparition de centres commerciaux de style international, marques et enseignes mondialisées. Pénétration culturelle énorme d'une world culture qui n'est pas réductible strictement à la culture US (ou qui recycle en tout cas nombre de cultures locales). [...]
[...] > Villes d'Amérique latine = produit de la colonisation, projet impérial espagnol et urbanisation de facto de l'empire portugais. Conquête du nouveau monde = véritable point de départ de la mondialisation. Les villes d'Amérique latine en sont donc un pur produit, d'une certaine façon. La localisation des villes d'Amérique latine est le produit de la colonisation / mondialisation > façade est du continent, qui n'est pas qu'anecdotique : traduit le caractère extraverti de ces villes, ports pour drainer les richesses d'un continent vers un autre. [...]
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