La ville est un concept qu'il n'est pas toujours facile de définir, et qui l'est encore moins lorsqu'il s'agit d'évoquer les villes à l'échelle d'un continent comme l'Europe. Selon Céline Rozenblat et Patricia Cicille, dans leur ouvrage Les villes européennes, analyse comparative, les « agglomérations urbaines » sont « un cadre pertinent pour les mesures et les comparaisons nationales et internationales ». On adoptera dès lors la définition de la ville européenne comme une agglomération, c'est-à-dire une unité urbaine étendue et fortement peuplée dans laquelle se concentrent la plupart des activités humaines. Sur le plan démographique, le seuil de 200 000 habitants semble être pertinent pour limiter les villes réellement « européennes » c'est-à-dire capables de jouer un rôle à l'échelle de l'Europe.
Cette définition met alors à jour une évidence : les villes européennes ne peuvent qu'être des territoires de puissance. Mais quelle puissance ? Il semble dès lors pertinent de s'interroger sur les caractéristiques, les facteurs et les nuances de cette puissance.
Pour ce faire, nous nous attarderons tout d'abord à étudier les manifestations de cette puissance qui revêt un caractère multiple, puis nous nous interrogerons sur la construction de celle-ci pour finir par mettre à jour une hiérarchie des puissances urbaines en Europe.
[...] La construction européenne amorcée dès le milieu du XXe s et les effets de la mondialisation jouent ainsi un rôle primordial dans le renforcement de cette puissance qui semble être à son apogée sur le continent européen à l'heure actuelle. Concentrant l'essentiel des hommes, des activités, des richesses et des pouvoirs, elles influencent forcément l'organisation des territoires qui les entourent, toutefois elles ne disposent pas toutes du même rayonnement et une hiérarchie paraît alors se mettre en place : Londres et Paris influencent et attirent le monde, de nombreuses métropoles rayonnent, selon divers critères, en Europe, et le reste des grandes villes continue d'influencer son propre territoire national, ou du moins de vastes régions, parfois transfrontalières. [...]
[...] On adoptera dès lors la définition de la ville européenne comme une agglomération, c'est-à-dire une unité urbaine étendue et fortement peuplée dans laquelle se concentrent la plupart des activités humaines. Sur le plan démographique, le seuil de habitants semble être pertinent pour limiter les villes réellement européennes c'est-à-dire capables de jouer un rôle à l'échelle de l'Europe. Cette définition met alors à jour une évidence: les villes européennes ne peuvent qu'être des territoires de puissance. Mais quelle puissance ? Il semble dès lors pertinent de s'interroger sur les caractéristiques, les facteurs et les nuances de cette puissance. [...]
[...] Les villes européennes sont donc des territoires de puissance multiple et multifactorielle ; si les phénomènes explicatifs influent sur l'ensemble des villes européennes, ils le font de façon diverse, plus ou moins intensément et plus ou moins positivement, et on peut dès lors mettre à jour trois types de villes européennes, selon l'intensité et le rayonnement de leur puissance. III. Les villes européennes : des territoires de puissance à rayonnement variable A. Des villes monde : Londres et Paris Deux villes se démarquent clairement des autres en Europe : Londres et Paris. Ces dernières sont considérées comme faisant partie des 4 villes monde, aux côtés de New York et Tokyo. Ce sont des villes internationalement reconnues, étant au centre d'une conurbation et disposant d'une aire urbaine vaste et peuplée, d'une atmosphère et d'une population cosmopolites. [...]
[...] Ce sont les capitales européennes, mais aussi d'autres grandes villes qui attirent notamment par le fait d'une spécialisation dans certaines fonctions (ex : Florence pour le tourisme ) C. Des villes nationalement ou régionalement puissantes C'est finalement la majorité des villes en Europe qui, à l'échelle de leur région voire de leur pays, sont tout autant des territoires de puissance. Ex. : Orléans et Tours pour la région Centre Ainsi, les villes sont devenues progressivement, au cours des siècles et surtout des dernières décennies, des territoires de puissance. [...]
[...] Les villes européennes : des territoires de puissance aux multiples facettes A. L'importance et les caractéristiques du phénomène urbain en Europe Aujourd'hui, plus des 2/3 de la population vivent en ville, dont plus de la moitié dans les plus grandes. Plus de 200 agglomérations urbaines ont plus de habitants et regroupent ainsi 40% de la population. On observe une concentration de plusieurs conurbations dans la dorsale rhénane, mais en dehors de cela, la répartition est plus ou moins homogène sur le continent. [...]
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