L'Arménie, pays d'Asie occidentale est située en Transcaucasie, limitée au nord par la Géorgie, à l'est par l'Azerbaïdjan, au sud par l'Iran et à l'ouest par la Turquie. Vu sa position carrefour l'Arménie fut tout au long des siècles contrôlée et occupée par des puissances étrangères. L'événement le plus marquant de son histoire fut sans doute le génocide. Les Turcs étaient présents dans le pays depuis le XIe siècle et les Russes l'étaient depuis le XIXe. Aussi, quand la Première Guerre mondiale éclata, les Arméniens de Turquie et ceux dominés par l'empire russe durent choisir leur camp. Les premiers entrèrent dans la Triplice (Allemagne, Autriche-Hongrie et Italie) et les seconds combattirent du côté russe. Aussi, quand les Turcs et les Arméniens de Turquie furent écrasés en janvier 1915, les troupes turques décidèrent de se venger en massacrant des innocents arméniens. Commencèrent alors les déportations systématiques des Arméniens de l'Empire Ottoman qui devaient marcher des jours durant sans nourriture vers la Sibérie. Le génocide prit fin en juillet 1916, faisant un million huit cent mille victimes. Devenant par la suite république de l'URSS en 1936, l'Arménie obtint officiellement son indépendance en 1991.
Partageant ce lourd passé, Gumri la deuxième ville du pays après la capitale : Erevan est située dans le Nord-Ouest, près des frontières turques et iraniennes. À 126 kilomètres au nord-ouest d'Erevan, elle s'élève à 2000 mètres au-dessus du niveau de la mer, dans la région caillouteuse de Shirak. Le climat de cette région est continental. Les températures peuvent aller de –35° en hiver jusqu'à 34° en été. Par ailleurs, la région surnommée la « Petite Sibérie » connaît six mois d'hiver où il n'est pas rare de croiser quelques traîneaux. Afin de mieux comprendre la ville, il serait bon d'en étudier son histoire, puis sa population et sa société et enfin sa culture…
[...] Néanmoins , la ville possède de nombreux atouts architecturaux qu'il serait bon de souligner. Son centre historique bordé de petites rues et de hautes maisons est principalement constitué d'églises. On en compte sept sur l'ensemble de la ville. Parmi elles, quatre sont des églises Apostoliques, une est russe, une autre est grecque et une dernière est une église catholique. L' église grecque Uroms construite en 1850 est la plus haute église. L'église russe a été construite sur un plan original avec une croix courbée et un dôme brillant, ce qui lui valut le nom de Pplan qui signifie brillant Pendant les années soviétiques, les églises ont perdu leur rôle habituel, comme celle du Saint Signe construite en 1870 qui a été transformée en observatoire et celle de Saint- Sauveur qui devint un magasin de grain.(photo ci-dessus) Elles furent détruites par le séisme et sont actuellement en cours de reconstruction. [...]
[...] Dès lors, la population de Gumri s'accrut rapidement, contribuant à son essor et devenant presque entièrement arménienne. En 1837, Nicolas Ier nomma la ville : Alexandropol , en hommage à sa femme Charlotte de Prusse qui avait été baptisée Alexandra Fyodorovna après sa conversion au christianisme orthodoxe. La même année, une forteresse et des villages militaires furent construits dans la ville, qui devint un avant-poste russe ou poste frontière. Alexandropol était alors le centre administratif de l'Arménie orientale et devint le pôle le plus important de commerce et d'artisanat comme la forge, la charpenterie, la maçonnerie, etc. [...]
[...] La démographie baisse, puisque les habitants fuient la ville à la recherche d'un toit et d'un emploi. Beaucoup d'hommes partent travailler six mois en Russie, surtout dans le domaine du bâtiment, pendant lesquels ils envoient de l'argent à leurs familles. Ceux qui restent tentent de dynamiser l'économie en investissant dans de petites entreprises qui se sont effondrées lors du tremblement. Cependant, de nombreux bâtiments ont été reconstruits depuis, surtout des écoles grâce au nouveau plan urbain de 2005 qui cherche à reconquérir l'économie. Patrimoine et culture Gumri ne constitue pas un centre touristique majeur, comme Erevan. [...]
[...] Cependant, malgré les dégâts causés par le tremblement de terre, la ville développe désormais sa culture à travers l'artisanat, les reconstructions d'églises et de musées qui tentent à lui donner un autre visage. Un peu comme pour défier le temps et la nature, la ville cherche à cultiver ses traditions Bibliographie indicative Grousset René. L´histoire de l´Arménie, Payot p. Matafia Claude. Atlas historique et culturel de l´Arménie : Proche Orient et sud du Caucase du 8e au 20e Siècle, Autrement p. [...]
[...] Malgré l'occupation étrangère, la religion persista et depuis la chute de l'URSS, les chrétiens apostoliques se multiplient. Aujourd'hui, les Gumrétsi sont connus pour leur accent très prononcé, leur caractère vantard et leur sens de l'humour, étant donc l'équivalent de nos Marseillais. Très attachés à leur ville et à leur région, ils clament haut et fort leur appartenance à leur culture dominée par des personnalités venant de Gumri. Cependant, ils n'oublient pas leur passé douloureux, commémorant le 24 avril le génocide et pensant à leurs proches, victimes du tremblement. [...]
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