Travailleurs chinois, première guerre mondiale, migration chinoise, appel à la main d'oeuvre chinoise, stratégie du gouvernement chinois, lieutenant colonel Truptil, Service d'organisation des travailleurs coloniaux
En 1939, Wu BenZhong, un Chinois installé en France, raconte dans un ouvrage en français de quelques dizaines de pages, l'histoire des travailleurs chinois de la Première Guerre mondiale. Il rappelle la contribution de ces travailleurs à l'effort de guerre des Français, rappelle les morts chinoises de cette guerre, mais surtout, appelle les Français à venir en aide à la Chine, envahie par le Japon depuis plusieurs années, dans la guerre sino-japonaise qui préfigurait la seconde guerre mondiale. Ce texte avait donc un objectif politique très clair, mais il permet tout de même de montrer que la Chine, ou du moins des Chinois, ont participé à la première guerre mondiale aux côtés des puissances de la Triple Entente, la France, le Royaume Uni, la Russie. Dès lors il s'agit de comprendre quelle est la mesure de leur contribution. S'agit-il comme cette publication de 1939 le soutient, d'une participation active, alliée, au conflit mondial ? Ou s'agit-il simplement d'une forme de migration chinoise comme il y en eut au XIXe siècle ?
[...] Les plus qualifiés sont affectés à des unités de réparation de chars. Leur salaire était de 1 fr/jour pour les travailleurs non qualifiés fr/jour pour les travailleurs qualifiés qualifiés, peu de temps de repos. Après la fin de la guerre, les travailleurs chinois de France et du Royaume- Uni sont en partie renvoyés en Chine, mais une part des travailleurs est conservée pour les travaux de la reconstruction : le désobusage, inhumations . C. Leurs conditions de vie Les travailleurs chinois étaient en grande partie cantonnés à leurs camps : cet objectif était réalisé par la coercition, mais aussi de manière incitative : dans les notices de Famin on trouve l'idée de respecter au maximum les coutumes et les habitudes des travailleurs. [...]
[...] Le recrutement et le transport Le recrutement des travailleurs fut donc très délicat, notamment pour la France. En effet, le projet de recrutement a été lancé en 1915, à un moment où la Chine est encore neutre et donc le projet est mené de manière clandestine. Le lieutenant-colonel Truptil représentant du ministère de la guerre français, se rend en Chine, mais se fait passer pour un ingénieur agronome pour mettre en place le recrutement des travailleurs. Les homologues chinois font de même, des sociétés se forment pour organiser concrètement le recrutement, comme la société Huimin, mais en réalité la société Huimin ( travailleurs recrutés) est créée par Liang Shiyi, le secrétaire général de Yuan Shikai et fervent partisan de la participation de la Chine à la guerre aux côtés de la Triple Entente. [...]
[...] - 2,75 fr puisque dès lors les frais sont facturés aux Chinois, ça revient en grande partie au même . Dans les années 1920, les salaires sont encore revalorisés et atteignent 20 fr/jour. Les services employeurs étaient donc tenus de respecter ces obligations de SOTC vis-à-vis des travailleurs chinois concernant le salaire, les soins médicaux, mais aussi la nourriture dont la composition était prévue contractuellement. En ce qui concerne les Britanniques, les travailleurs chinois étaient utilisés pour tous les travaux nécessaires à la vie de l'armée britannique en France. [...]
[...] Les travailleurs sont donc transportés par navire jusqu'en France. Les transports français passent par l'océan Indien, le canal de Suez pour atteindre Marseille, mais c'est dangereux et des sous-marins allemands coulent certains des navires comme l'Athos, en février 1917, faisant 754 victimes dont 543 travailleurs chinois . D'autres navires passent par le cap de Bonne-Espérance puis Gibraltar et Marseille. Plus la guerre sous- marine s'intensifie, plus on décide de changer l'itinéraire et on passe par le Pacifique et le canal de Panama, à l'image des Britanniques. [...]
[...] Il est donc constamment question d'éduquer les travailleurs chinois, de les former aux techniques professionnelles, à la pratique du français . Des organismes comme la Mission Laique s'y sont attelés pendant la guerre. Un projet de formation de grutiers chinois dans le port de Rouen relève aussi de cette logique. Mais en définitive, ce projet civilisateur en reste au stade de bonnes intentions et ne débouche pas sur des succès probants : le projet de grutier est ainsi un échec. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture