Sea, Sand and Sun sont les trois « S » relatifs au tourisme. Ils résument en effet les idéaux et attentes touristiques pour lesquels chaque année des millions de personnes se déplacent à travers le monde, plus ou moins loin, parfois aussi pour des motifs professionnels, et qui alimentent ainsi les flux de populations à l'échelle mondiale. Le tourisme est un phénomène géographique essentiel puisqu'il entraine une nécessité d'aménagement du territoire, c'est-à-dire une grande entreprise de modification et de façonnage territoriaux décidée, souvent, par des acteurs publics (généralement l'autorité étatique). Cet aménagement est nécessaire à l'accueil des touristes qui, par définition, séjournent au moins une nuit dans le lieu d'accueil, excluant ainsi du tourisme les excursionnistes (qui font l'aller-retour sans séjourner) et les migrations pendulaires (pour raisons professionnelles uniquement).
[...] L'impact économique du tourisme est donc un des ses effets essentiels. De plus, outre l'impulsion économique, le tourisme peut aussi permettre à un lieu d'acquérir une véritable domination, politique parfois, sur les lieux environnants. C'est le cas de la ville de Vientiane, capitale du Laos qui centralise le tourisme : elle est en effet au centre du réseau du hub touristique du Laos, et a ainsi une plus vive impulsion, d'autant que les régions qui l'entourent ont un faible potentiel touristique en raison de la production de drogue massive et de la traque militaire qui perdure contre la guérilla entre peuples Hmong et Laotiens. [...]
[...] Le tourisme s'inscrit alors, par l'homogénéisation sociétale qu'il entraine, dans le processus de mondialisation. Tout d'abord, le tourisme est, comme le processus de la mondialisation, lié à une évolution historique et sociétale. En effet, le tourisme a pu se développer grâce à un accroissement du temps libre par des mesures sociales (tels les congés payés en France en 1936). Cela a entrainé une modification des mœurs et du rapport au tourisme qui a ainsi pu se développer jusqu'à devenir un phénomène s'étendant sur toute la surface planétaire. [...]
[...] En effet, par an, le tourisme rapporte par exemple à la France environ 35 milliards de dollars. Le tourisme s'inscrit donc, dans le cas français, plutôt fortement dans l'économie globale et peut véritablement donner une impulsion à un lieu. En effet, le tourisme peut aussi contribuer à la croissance d'un pays (en augmentant son PIB annuel), mais aussi à son accroissement dès lors que l'aménagement du territoire qu'il suppose contribue à l'amélioration du niveau de vie de la population locale. [...]
[...] De plus, d'après la citation et le développement qui vient d'être fait, on voit que le tourisme est une activité lucrative, permettant des pratiques, qui peuvent être abusives, de pouvoir et de domination. Il nécessite des acteurs qui agissent dans un espace donné, formant un phénomène tant important et intégré dans les mœurs qu'il en devient presque institutionnel. Or, par ce qu'il a de systématique, le tourisme s'intègre parfaitement dans le processus de mondialisation, respectivement à la définition qu'en donnent Jacques Lévy et Michel Lussault. [...]
[...] L'exemple du tourisme rural met en évidence cette modification. En effet, on constate un développement des lieux d'accueil et des prestations dans des régions situées en bordure du bassin parisien, pour permettre aux Parisiens lassés de leur environnement de se couper du milieu urbain sans pour autant s'éloigner véritablement. Ainsi, le tourisme entraine une modification de l'espace, mais cette modification peut aussi être sociétale. De façon plus poussée, l'impact du tourisme peut radicaliser des dichotomies, et entrainer une véritable ségrégation. [...]
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