Territorialisation et frontières de l'espace maritime

Thèmes abordés

Façade maritime, eaux territoriales, États côtiers, Zone Economique Exclusive, litiges frontaliers, mer de Chine méridionale, intérêt stratégique, géopolitique, richesses maritimes, commerce international, Burundi, découpage de l'espace maritime, puissances militaires, Montego Bay, ligne de base

Résumé du document

Il existe des différences entre frontières terrestres et maritimes. Les frontières maritimes sont des objets géographiques moins abordés que leurs homologues maritimes. Ce sont des objets géopolitiques dont l'importance est sous-estimée. On ignore souvent le tracé des frontières maritimes, ou encore les territoires maritimes que les États se sont appropriés. On évoque souvent les États selon leur superficie émergée, mais rarement en ce qui concerne leur superficie maritime contrôlée. Pourtant, bien souvent, sur le plan juridique, économique ou encore commercial, un espace maritime équivaut à un espace terrestre. Si elles sont ignorées, ces frontières maritimes sont d'une importance majeure, car sources de tensions voire de conflits.
Les frontières maritimes sont des objets géopolitiques récents (XXe siècle), ce qui est dû à l'augmentation du nombre d'États, et donc à l'augmentation du nombre de flottes que l'on retrouve sur les mers et océans. Le commerce maritime s'est également développé de manière exponentielle. Depuis le début du XXe siècle, on sait aussi de mieux en mieux exploiter les richesses maritimes (richesses halieutiques, hydrocarbures, terres rares, etc.).

Extraits

[...] Cet État pense que tout l'espace maritime doit être approprié. Il n'y aurait plus, dès lors, de concept de haute mer. Les États souhaitent de plus en plus s'approprier le territoire maritime. En parallèle au découpage maritime, des litiges frontaliers apparaissent. Territoires maritimes et litiges frontaliers Quand deux États sont face à face, en principe, il existe une règle d'équidistance. Cependant, il existe un prolongement des frontières terrestres vers la mer. Par exemple entre la Slovénie et la Croatie. Dans la baie de Piran, en théorie, la frontière est censée passer à équidistance. [...]

[...] On considère que cet enclavement est plus une contrainte pour les États du Sud, que pour ceux du Nord (les pays émergents possèdent tous une façade maritime, alors que les PMA tels que le Mali, le Niger . sont presque tous enclavés). Il est admis qu'en Afrique, un pays enclavé aura en moyenne 1,5 points de croissance en moins qu'un État qui possède une façade maritime, à développement égal. L'exemple du Burundi peut être intéressant de ce point de vue. La question du ravitaillement du Burundi se pose. En effet, traditionnellement, les routes partent vers l'Ouest, car ce pays était une colonie belge, comme le Congo. [...]

[...] De plus, l'Angola et la RDC sont des pays relativement instables. On dessine alors une nouvelle voie d'accès par la Tanzanie. Par conséquent, les produits importés coûtent jusqu'à 50% de plus que sur le littoral et les prix des produits exportés sont augmentés de 30 à du fait du passage par un port étranger, des lourdeurs administratives dans les États où les marchandises transitent, et de la corruption. L'enclavement engendre donc de nombreuses contraintes pour le Burundi. De même une façade maritime permet aussi le développement de revenus liés au tourisme (exploitation touristique des littoraux). [...]

[...] Toutefois, la Croatie est contre. Le problème s'est alors posé lors de l'entrée de la Croatie dans l'Union européenne. En effet, la Slovénie faisait déjà partie de l'UE et si elle met son veto, la Croatie est empêchée d'entrer dans l'Union européenne. Les Croates ont alors accepté de négocier, et les États européens ont fait pression sur la Slovénie afin qu'elle fasse également des efforts. La Cour internationale de justice a alors été saisie. Le cas de la mer de Chine méridionale est également très parlant, concernant les îles Spratleys et Paracels. [...]

[...] Aujourd'hui, cette zone sert notamment au contrôle des migrations. Tous les États ne revendiquent pas de zone contiguë. Enfin, la ZEE (Zone Economique Exclusive) ne peut s'étendre au-delà de 200 milles nautiques. Les États n'y exercent aucun contrôle, mais ont une liberté totale et exclusive concernant l'exploitation des ressources contenues à l'intérieur de cette ZEE (ressources halieutiques, hydrocarbures, terres rares . Elle peut être étendue jusqu'au contour du plateau continental. La France, grâce à ses confettis d'Empire, possède la deuxième ZEE du monde après les États Unis. [...]