Le Yémen est à la fois le pays de la péninsule arabique le plus peuplé – avec approximativement 24,6 millions d'habitants , estimation de 2009 – mais aussi le pays arabe le plus pauvre et sous-développé – il est classé parmi les PMA ce qui en fait le seul pays arabe appartenant à cette catégorie.
En effet, d'après les derniers classements du PNUD, le Yémen se situerait à la 153° position dans le classement du développement humain avec un IDH de 0,508. Le Yémen souffre de plusieurs maux chroniques qui peuvent expliquer partiellement cette situation économique inquiétante.
Ce pays connaît l'une des croissances démographiques les plus importantes au niveau mondial avec 3,46 %, croissance capable de doubler la population du pays en une génération – l'indice synthétique de fécondité étant de plus de 6 enfants par femme. Cette démographie « galopante » empêche tout décollage économique et entraîne par moment des phases de récession – la croissance démographique étant plus importante que la croissance économique.
[...] Le fait tribal qu'on croyait incorporé au sein du système administratif et effacé grâce à son instrumentalisation entreprise par l'Etat est en fait plus que jamais la donnée dominante du système sociopolitique yéménite. France diplomatie, Présentation du Yémen Diplomatie [En ligne] Février 2009, (consulté le 1er mai 2010) GAZZO Yves, The specifics of the Yemeni economy in Le Yémen contemporain, Karthala, Paris GAZZO Yves, ibid. SALAME Ghassan, Les dilemmes d'un pays (trop) bien situé in Le Yémen contemporain, Karthala, Paris AL-MAYTAMI Mohammed Abd-al-Wahid, La réforme économique au Yémen in Le Yémen contemporain, Karthala, Paris KOPP Horst, Oil and Gas in Yemen in Le Yémen contemporain, Karthala, Paris France diplomatie, op.cit DORLIAN SAMY, Zaydisme et modernisation : émergence d'un nouvel universel politique ? [...]
[...] Cette communauté est particulièrement virulente au nord du Yémen et notamment dans la ville de Saada, berceau yéménite du zaydisme. Cette montée en puissance du salafisme va entraîner de nombreuses épreuves de force entre fidèles de cette branche sunnite et zaydites compliquant encore plus la perception des conflits au Yémen Nord. La particularité tribale L'originalité du système politique et sociétal yéménite est la place dominante prise par le fait tribal dans ce dernier[12]. L'allégeance première de chaque individu est tout d'abord dédiée à sa tribu et la tribu est l'acteur principal en politique. [...]
[...] Saleh laisse une autonomie importante à certaines tribus au niveau économique par exemple, et tout particulièrement au niveau du trafic d'armes et de substances illicites, et confie des postes clés au sein de l'Etat mais exige en retour une allégeance de ces dernières au régime mais surtout d'être les relayeurs des politiques de l'Etat dans leur région d'influence respective. Cet échange de bon procédé fonctionne plus spécifiquement avec les tribus regroupées au sein de la confédération des Hashed. Ce lien privilégié entraîne automatiquement la marginalisation d'autres tribus qui ne reçoivent aucune aide financière et ne profitent d'aucune politique publique dont seules les tribus partenaires peuvent jouir. [...]
[...] En outre, il n'existe pas réellement de secteur privé au Yémen et les investissements extraétatiques sont très rares. Enfin l'économie du Yémen est largement dépendante de certains secteurs et mannes financières car ses structures sont cruellement déséquilibrées. Ainsi les principales ressources de l'économie yéménite sont le pétrole, l'économie souterraine, les transferts des travailleurs émigrés principalement d'Arabie Saoudite le commerce du qât[3] et les aides financières des organismes internationaux. Or ces ressources sont très volatiles, fragiles et échappent pour la plupart totalement au contrôle de l'Etat et celles transitant par l'Etat sont dilapidés, l'administration étant fortement corrompue Les investissements étatiques, aussi bien que privés, sont quasi inexistants. [...]
[...] Saleh a mis en place, avec l'aide du FMI et de la Banque Mondiale, un plan d'ajustement en 1995 visant à atteindre les grands équilibres pour assainir l'économie yéménite[5], préalable nécessaire avant de recevoir l'aide internationale des deux organismes financiers. Cependant ces politiques d'austérité et de politique budgétaire ont plongé le Yémen dans un état de famine et de manque provoquant de multiples mouvements de la faim, émeutes et combats armés à travers le pays. Cette situation quasi insurrectionnelle va provoquer une reprise en main autoritaire du pays. Les capacités étatiques de réformer l'économie yéménite semblent très faibles tant le pays est arriéré et les habitants dépendants des subventions étatiques. [...]
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