La superpuissance américaine - publié le 05/07/2010

Résumé du document

L'un des faits marquants du XXe siècle est l'affirmation de la puissance politique, économique, culturelle et militaire des États-Unis. Partout dans le monde, le « rêve américain » et « l'American way of life » ont fasciné bien des générations… pourtant, depuis une quarantaine d'années, cette puissance est de plus en plus contestée et les attentats du 11 septembre 2001 ont mis fin au mythe de l'inviolabilité du territoire américain.

Il est donc permis de s'interroger : les États-Unis sont-ils encore une puissance hégémonique ou faut-il parler désormais d'une puissance en déclin ?

L'agriculture bénéficie de sols riches et de climats variés, l'industrie d'un sous-sol riche en matières premières et ressources énergétiques, le commerce de la présence de nombreux cours d'eau et de l'ouverture sur trois façades maritimes. Le système économique, le capitalisme libéral, est performant. Il repose sur la propriété privée des moyens de production, l'économie de marché et le culte de la réussite personnelle. Sur les 100 premiers groupes industriels mondiaux, 40 sont américains.

Extraits

[...] L'espace agricole se modifie peu à peu. Les anciennes belts, vouées à la monoculture, diversifient leurs productions. La maîtrise de l'eau permet d'irriguer les régions arides de l'Ouest (Imperial Valley). Les nouvelles techniques d'élevage multiplient les feed lots Dans le contexte d'une agriculture moderne, qui nécessite des capitaux, mais de moins en moins de bras, les exploitations familiales des farmers reculent au profit des sociétés du corporate farming sociétés anonymes associant exploitation agricole et activités complémentaires (ex : production de fruits + transport + assurance). [...]

[...] Le jean et les baskets sont devenus une mode universelle de la jeunesse Les Etats-Unis ont fait de leur langue un instrument de domination et le vecteur de la mondialisation. L'anglo-américain est devenu la langue de communication internationale, dont la maîtrise est de plus en plus indispensable. Il favorise le brain drain des chercheurs, qui trouvent aux Etats-Unis un environnement propice à leurs travaux. Il infiltre même les langues nationales par le biais de nouveaux vocables (fast food, jogging). Les Etats-Unis sont les leaders mondiaux sur le plan des médias, qu'ils utilisent pour conforter leur domination culturelle. [...]

[...] La puissance américaine est contestée à l'extérieur. Sur le plan politique, la chute du communisme ne laisse pratiquement pas d'alternative à la démocratie libérale incarnée par les Etats-Unis, mais quelques pays continuent à se réclamer d'une autre idéologie, comme la Chine et Cuba. Sur le plan diplomatique, la fin de la menace soviétique diminue l'influence exercée par les Etats-Unis sur leurs alliés, notamment européens, qui n'hésitent plus à faire entendre leur différence (la France au sujet de l'Irak en 2003). [...]

[...] Elles ont retrouvé la compétitivité grâce à la flexibilité de l'emploi, à la baisse de la fiscalité et à l'innovation préparée dans les parcs technologiques. Les industries traditionnelles (textiles, sidérurgie) ont décliné. La puissance du pays repose désormais sur les industries agroalimentaires (Philip Morris) et sur celles nécessitant un haut niveau de technologie : chimie, informatique (Microsoft), aéronautique (Boeing) et aérospatiale (NASA). L'espace industriel fait l'objet d'un rééquilibrage général. Le redéploiement des activités sur le territoire obéit à une nouvelle logique. [...]

[...] Les grandes entreprises américaines préfèrent parfois investir dans le monde plutôt qu'aux Etats-Unis, accélérant ainsi le vieillissement des installations nationales. Sur le plan monétaire et financier, le dollar est concurrencé par le yen, qui reste une monnaie forte malgré la crise asiatique de 1997, et par l'euro, créé en 1999, et qui semble s'affirmer après des débuts hésitants. Par ailleurs, depuis quelques années, les investissements étrangers aux Etats-Unis dépassent les investissements américains dans le monde et l'aide au développement accordée par le Japon dépasse l'aide américaine. [...]