Le Tigre (1899km de long) et l'Euphrate (2700km) sont deux fleuves qui naissent en Turquie dans les monts tauriques avant de traverser la Syrie et l'Irak. Le bassin Tigre-Euphrate se déploie sur plusieurs aires climatiques aux contrastes aigus. De plus, il se caractérise par une forte variabilité saisonnière qui induit un décalage temporel entre les nécessités en eau du cycle végétal et les disponibilités de la ressource : un aménagement durable du bassin s'impose ...
[...] La Diala, l'Adhaïm le Petit Zab et le Grand Zab constituent les principaux charriages vers le Sud-Ouest de cette chaîne plissée calcaire. Dans sa partie supérieure, la pente du Tigre, plus prononcée que celle de l'Euphrate, facilite l'aménagement de son cours. En revanche, les vallées de ses affluents sont plus encaissées et compartimentées. Dans sa partie inférieure, sa pente est très faible, comme celle de l'Euphrate : il traverse Bagdad qui se situe à seulement 32 mètres d'altitude alors que l'embouchure est encore à 550km en aval. [...]
[...] Après la frontière avec la Turquie, le Sajour qui se déroule principalement en Turquie mêle ses eaux à l'Euphrate. A Raqqa, l'Euphrate reçoit le Balikh après 105km depuis sa source à Harran en Turquie. Enfin, à 54km au Nord de la frontière avec l'Irak, le Khabour, né en Syrie à Ras el Aïn, rejoint, après 460km, le cours de l'Euphrate. Le fleuve, après avoir parcouru 680km en Syrie, pénètre en Irak où il récupère les eaux du Wadi Tharthar lorsqu'elles ne sont pas retenues par les dépressions naturelles ou les marécages. [...]
[...] Conclusion Du fait de sa disposition spatiale sur plusieurs Etats, le bassin Tigre-Euphrate traverse plusieurs aires climatiques aux contrastes aigus. De plus, il se caractérise par une forte variabilité saisonnière qui induit un décalage temporel entre les nécessités en eau du cycle végétal, d'autant plus accrus lorsque les cultures sont situées dans des zones d'aridité, et les disponibilités de la ressource. Ces deux caractéristiques (des milieux contrastés et une inadéquation entre besoins et ressources) imposent d'aménager de façon durable le bassin Tigre-Euphrate. [...]
[...] pour le Tigre et de 8 000m3/s. pour l'Euphrate, soit respectivement 18 et 12 fois leur module spécifique. La variabilité du débit et la violence plus importantes du Tigre s'explique par la forte pente fluviale, l'encaissement des vallées et les forts débits de ses affluents. Du fait de cette variabilité des débits, le régime fluvial est "agressif"; les forts abats de pluie et les ruissellements très importants fragilisent ainsi la lithologie et empêchent l'alimentation des nappes souterraines. En raison du substrat fortement érosif, les populations rurales locales étaient habituées aux défluviations et aux déversements des crues dans des dépressions, l'eau pouvant noyer les cultures pendant de nombreuses semaines. [...]
[...] Autrement dit, la poursuite des prélèvements exponentiels, en cas de sécheresse, contraint à une grave insuffisance en eau. des cours d'eau internationaux une organisation spatiale sur plusieurs Etats Du fait de leur dépendance à des précipitations localisées dans l'espace et dans le temps, les débits du Tigre et de l'Euphrate proviennent respectivement à hauteur de 52% et de 89% de la Turquie. La Syrie et l'Irak, situés dans des zones d'aridité et de sécheresse, sont dépendants de ressources en eau exogènes, alors que ces mêmes fleuves constituent en Turquie 28,5% du potentiel des cours d'eau du pays. [...]
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