Depuis quelques décennies notamment, les littoraux, qui constituent des interfaces entre la terre et la mer, font l'objet d'une véritable embellie. Milieux et espaces attractifs entre tous, bien des littoraux sont désormais menacés et subissent maintes dégradations, qu'elles résultent de facteurs naturels ou anthropiques.
Quelle est la part de responsabilité des sociétés humaines dans la dégradation des littoraux (c'est-à-dire, entre autres, leur érosion, la fragilisation du milieu...) et quelles réponses apportent-elles à ce phénomène préoccupant ?
Après avoir tenté de dégager l'impact du facteur anthropique, nous analyserons les réactions « spontanées » apportées face aux conséquences douloureuses de la dégradation du littoral. Enfin, nous verrons que celle-ci appelle des réponses plus appropriées ainsi qu'une véritable prise de conscience (...)
[...] La France, quant à elle, depuis les années 1970, a également pris conscience de la nécessité de pallier à la dégradation des littoraux, comme l'atteste le rapport Picquard 1973. Par la suite, en 1986, une loi dite littorale a été promulguée, définissant notamment une bande non urbanisable, tandis que des schémas de mise en valeur de la mer à savoir des essais de planification spatiale ont été mis en place. En outre, un Conservatoire du littoral s'efforce de protéger les littoraux de toute dégradation Cependant, l'impuissance fréquente des Etats face à ce phénomène lourd de conséquences s'accompagne de la mobilisation des organismes internationaux, ce qui témoigne d'une vive prise de conscience globale et d'une mondialisation du problème. [...]
[...] De plus, l'erosion de certains littoraux, et notamment des plages, rejaillit sur le plan économique, l'activité touristique diminuant –notons qu'on estime que 70% des plages du globe reculent, ce qui traduit un renversement leur tendance évolutive les plages étant des formes d'accumulation renversement dans lequel les sociétés humaines ont leur part de responsabilité). A terme, une dégradation trop poussée des littoraux pourrait nécessiter le transfert d'infrastructures et de populations, d'où de graves problèmes, notamment dans les régions très peuplées, comme le Bangladesh. Ainsi, on le voit, les conséquences d'une dégradation des littoraux sont considérables ; aussi les sociétés humaines se sont-elles penchées (les anglo-saxons et les pays riches, notamment) sur ces problèmes redoutables. [...]
[...] Cependant, il ne faut pas oublier que la protection des littoraux est aussi un choix de société. Les sociétés les plus avancées, notamment économiquement, sont souvent les plus soucieux de l'écologie et de la préservation de l'environnement littoral. Ainsi, les populations de la rive nord de l'espace méditerranéen ont réalisé et pris des mesures de protection plus tôt que celles de la rive sud. Par ailleurs, un dilemme apparaît souvent : faut-il ou non chercher à lutter contre la dégradation des littoraux ? [...]
[...] Les sociétés humaines, à leur insu, et faute d'avoir identifié pertinemment les causes de la dégradation des littoraux, ont contribué à cette dernière ! Ainsi , dans les sables d'Olonne, on a multiplié els ouvrages de protection afin de protéger le recul d'une dune ; or celle-ci était une dune fossile ; en Caroline du Nord, dans les Outer banks, l'urbanisation s'est développée en arrière d'une dune pourtant sujette à l'invasion de la mer lors des tempêtes ; aussi a-t-on renforcé la verticalité de cette dune, afin de protéger les habitations ; ce faisant, la réflexion des vagues s'est renforcée, de même que leur pouvoir érosif ; d'où la disparition de la plage ! [...]
[...] Pour logique qu'elle semble, la construction d'ouvrages de génie civil n'est pourtant pas sans inconvénient, comme nous allons le voir. En effet, pour faire face au recul des littoraux (du moins dans une certaine mesure, à l'érosion et à l'élévation du niveau de la mer, processus auxquels l'homme participe plus ou moins), l'homme a conçu divers ouvrages, qu'ils soient longitudinaux (brise-lames ) ou transversaux (épis) afin de limiter le recul du trait de côte et la turbulence dans la zone de déferlement (et donc, en un sens, la dégradation des littoraux)/ Or, nombreuses sont ou ont été les erreurs de diagnostic ! [...]
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