Si globalement sur terre la richesse et le développement économique des différents Etats progresse, il n'en demeure pas moins que de graves problèmes de santé des populations persistent, voire s'aggravent. Ce premier constat semble paradoxal dans la mesure où l'on aurait tendance à penser qu'un bon niveau économique est synonyme d'une bonne santé pour la population concernée. On remarque par ailleurs des différences de développement économique selon les espaces, à toutes les échelles ; tout comme il existe partout d'importantes disparités de santé. Il est dès lors légitime de se demander si les deux sont liés, si le développement économique est finalement garant d'une bonne santé ou non.
Le développement économique d'un pays concerne la production et la gestion de ses richesses, et ce au sein d'une politique particulière. Il génère ainsi un environnement socio-économique bien spécifique pour sa population que l'on pourrait alors supposer en meilleure santé en fonction de ce développement (...)
[...] En effet, la répartition des besoins de santé et de l'offre de soins est très inégale sur la planète. Ainsi les pays du Nord, ceux qui sont considérés comme économiquement développés, concentrent l'offre de soins, c'est-à-dire personnel médical et structures d'accueil des malades (hôpitaux et ce sont également eux qui gèrent la production et la diffusion de médicaments à l'échelle mondiale. Si tout cela permet aux habitants des pays du Nord de bénéficier d'une grande qualité et diversité de services sanitaires, et les faire apparaître ainsi comme en bonne santé, c'est paradoxalement dans les pays du Sud que l'état de santé des populations est le plus critique : ce sont eux qui ont le plus de besoins sanitaires, mais qui sont les moins bien pourvus en services de santé. [...]
[...] En effet, elles sont souvent à l'origine, par exemple, de pollutions aquatiques ou atmosphériques pouvant engendrer des intoxications, des maladies respiratoires, des malformations intra- utérines, etc. ainsi le développement économique n'est jamais totalement garant d'une bonne santé, ayant au contraire des effets négatifs sur cette dernière. Afin de montrer que les pays économiquement développés ne garantissent pas nécessairement une bonne santé pour la population, on peut également voir que l'état de santé est parfois totalement indépendant de ce développement économique, ce que l'on peut voir à travers le rôle des politiques menées par les différents Etats. [...]
[...] On peut ainsi constater que les pays du Sud sont toujours souvent confrontés à la présence de maladies infectieuses et parasitaires, dues en particulier à une mauvaise maîtrise de l'environnement naturel et à un manque d'informations certain quant aux comportements à avoir pour améliorer la santé ; alors que dans les pays du Nord le développement économique permet des facilités de communication pour diffuser ces informations, et une maîtrise sûre des contraintes environnementales naturelles. L'opposition entre pays économiquement développés au Nord et pays moins développés au Sud semble donc bien toujours valable dans le domaine de la santé à l'échelle mondiale. Mais les liens évidents entre bonne santé et développement économique sont également une constante à toutes les échelles. En effet, un développement économique faible ou difficile engendre de manière générale de la pauvreté dans un espace, quel qu'il soit. [...]
[...] Ainsi développement économique ne signifie pas bonne santé mais santé différente dont la gestion reste difficile quelle que soit l'échelle. Enfin nous avons pu envisager le développement économique au sens large comme élément non pas nécessairement garant de bonne santé, mais qu'il est possible d'utiliser pour améliorer la santé à toutes les échelles. Finalement la solution réside peut-être dans le fait de ne plus concevoir le développement économique uniquement comme concernant un espace global et collectif, mais comme tenant compte de l'individualité des habitants de cet espace en accordant une place importante à leur santé dans les politiques de développement. [...]
[...] La santé publique dépend donc bien de choix politiques des différents pays, d'où des inégalités parfois au sein d'un territoire d'un même Etat, qui ne permettent pas d'affirmer que développement économique égale bonne santé assurée partout et pour tous. L'on peut ici prendre l'exemple du Burkina Faso, pays d'Afrique, globalement économiquement peu développé, mais qui à son échelle présente de fortes inégalités spatiales de santé, car l'état sanitaire du territoire reflète les choix administratifs de l'Etat de privilégier les grandes villes (construction d'hôpitaux ) aux zones peu dynamiques mais pourtant peuplées et en difficultés. [...]
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