Santé, climat et territoire

Résumé du document

Selon l'OMS, l'environnement serait responsable des 3/4 des 49 millions de décès annuels dans le monde. De fait, depuis Hippocrate, personne n'ignore plus l'impact crucial de l'environnement sur la santé humaine (à savoir, sur cet état de bien-être total, physique, social et mental), à commencer par l'impact du climat et des éventuelles modifications, au demeurant fort médiatisées : en effet, le réchauffement climatique, désormais admis par tous ou presque, suscite maintes inquiétudes, plus ou moins légitimes, quant à notre environnement et, partant, notre santé, si l'on considère que capital physique, naturel et capital humain sont solidaires. Ainsi, le climat, qui apparaît comme l'un des principaux paramètres du milieu physique naturel, pourrait fort bien être un facteur de risque - potentiel du moins - majeur. Cependant, loin d'être un phénomène homogène, il s'avère très variable et contribue sans doute à façonner des différenciations spatiales, et ce à différentes échelles : contribue, soulignons-nous, puisqu'il ne s'agit que de l'une des multiples variables qui interfèrent pour aboutir à divers états de santé. Quel est l'impact du climat sur la santé, et comment se matérialise-t-il dans les territoires, c'est-à-dire dans l'espace, concept central ? Il conviendra de s'interroger sur les risques que charrient les données climatiques.

S'il est possible de mettre en évidence des corrélations entre climat et santé à des échelles territoriales variées, elles pourraient être dans une certaine mesure modifiées dans la perspective d'un changement climatique. Reste que le rôle du climat sur l'état de santé de tel ou tel territoire doit être largement nuancé : l'espace est pétri par la société et l'intervention de l'homme, intervention qui rejaillit sur les données climatiques et leurs conséquences.

Après avoir tenté de dégager l'impact du facteur anthropique, nous analyserons les réactions « spontanées » apportées face aux conséquences douloureuses de la dégradation du littoral. Enfin, nous verrons que celle-ci appelle des réponses plus appropriées ainsi qu'une véritable prise de conscience (...)

Extraits

[...] Ainsi, une résurgence du paludisme serait surtout liée à l'abandon des luttes anti vectorielles et antipaludiques ou au contact de personnes atteintes avec des personnes non immunes, via des migrations De plus, malgré des conditions climatiques potentiellement favorables, dans nos contrées, le retour du palu est fort improbable ; et s'il devait revenir, il serait sans doute vite jugulé. D'ailleurs, dans les épidémies récentes en milieu intertropicales, le climat n'est sans doute pas vraiment à incriminer : ainsi, dans le Nord Ouest de l'Ouganda, en 1994, l'épidémie est due à la mise en culture de marais jusqu'alors jalonnés de papyrus secrétant une huile qui empêche le développement des anophèles ! A ce titre, soulignons l'importance des mesures préventives, de veille sanitaire et d'information de la population. [...]

[...] Quoi qu'il en soit, les températures auraient augmenté, en un siècle, de sur les terres en moyennes ; mais si réchauffement il y celui-ci s'avère différencié selon les territoires, entrainant d'ailleurs des effets plus ou moins négatifs sur l'environnement et la santé. Les processus rétroactifs ne manquent pas. Les conséquences d'un tel réchauffement sur l'environnement se répercuteront sans doute sur la mortalité et la morbidité, de façon directe ou non, via l'élévation du niveau des océans, la multiplication des cirses climatiques extrêmes ou un impact négatif sur les cultures, les productions vivrières ou les ressources hydriques, la diffusion de pollens ou encore la modification de milieux devenus propices au développement de vecteurs. [...]

[...] Il conviendra de s'interroger sur les risques que charrient les données climatiques. S'il est possible de mettre en évidence des corrélations entre climat et santé à des échelles territoriales variées, elles pourraient être dans une certaine mesure modifiées dans la perspective d'un changement climatique. Reste que le rôle du climat sur l'état de santé de tel ou tel territoire doit être largement nuancé : l'espace est pétri par la société et l'intervention de l'homme, intervention qui rejaillit sur les données climatiques et leurs conséquences. [...]

[...] Enfin, signalons la dengue, qui sévit dans des milieux tropicaux humides mais aussi au Texas et au Mexique. Si la fièvre jaune régresse dans les villes et augmente dans les zones rurales, ce n'est pas le cas de la dengue qui privilégie les milieux urbains, particulièrement attrayants, notamment en raison des densités humaines importantes, et donc des cibles potentielles pour les moustiques vecteurs du virus. Ainsi, ces différents exemples permettent d'affirmer la localisation tropicale de fléaux mondiaux qui hypothèquent l'état de santé des populations, et par là-même leur développement : ces territoires sont tout particulièrement favorables à la prolifération de virus ou de bactéries, et des vecteurs les inoculent à l'homme Toutefois, si une certaine corrélation entre climat et santé peut être pointée du doigt à ‘l'échelle mondiale, c'est également le cas, dans une certaine mesure, et avec toutes les nuances nécessaires, plus grande échelle : en effet, des disparités spatiales sont décelables en fonction d'aléas ou de données climatiques qui rejaillissent sur l'état de santé des populations. [...]

[...] Quoi qu'il en soit, paludisme, maladie du sommeil, dengue et fièvre jaune sont quatre des grandes épidémies qui menacent les pays tropicaux, pour des raisons climatiques dans une certaine mesure. Ainsi, la carte du paludisme se confond presque exactement avec la carte des régions tropicales : enjeu sanitaire au niveau mondial à 3 millions de victimes annuelles), transmise par des anophèles porteurs du protozoaire plasmodium, le paludisme est surnommé fièvre des marais ; appellation éloquente, puisque l'anophèle pullule dans les zones humides et marécageuses, et chaudes à la fois ; de la population mondiale est ainsi exposée au paludisme, essentiellement en zone intertropicale. [...]