[...]
Le Sahara dispose d'importantes ressources naturelles.
L'eau n'est pas totalement absente. Au contraire la région dispose de ressources importantes grâce aux aquifères fossiles. L'exploitation de ces aquifères a permis l'irrigation et l'alimentation en eau des villes (ex : la « Grande Rivière artificielle » en Libye). Mais cette ressource n'est pas renouvelable.
La partie Nord du Sahara est riche en hydrocarbures. La Libye est un important producteur de pétrole (mais sa production a fortement diminué depuis la révolution), l'Algérie dispose de pétrole et de gaz. L'Egypte a des ressources moins importantes. La Sahara est aussi riche en phosphate (le Maroc dispose des plus importantes réserves mondiales), en uranium (le Niger est un des 5 premiers producteurs mondiaux), en fer (la Maurétanie).
Ces ressources du sous-sol sont essentielles aux économies des pays sahariens, qui sont majoritairement des pays très pauvres. Les économies des pays de l'espace saharien sont donc des économies de rente : l'essentiel des revenus provient de rentrée financières externes, fournies par l'exportation de produits primaires. Ces rentes sont source de richesses, mais les pays qui en bénéficient sont aussi dépendants des acheteurs et sont fragilisés par la volatilité des cours mondiaux.
Les ressources sahariennes attirent les convoitises des firmes des pays riches ou émergents. Elles sont souvent exploitées par des firmes transnationales étrangères. Par exemple, les mines d'uranium d'Arlit, au Niger, sont exploitées par Areva. Les investissements étrangers au Sahara sont donc importants.
[...]
La présence de ressources convoitées, les tracés des frontières, le faible contrôle des Etats sur des territoires presque vides et les flux qui traversent le Sahara génèrent des tensions qui aboutissent parfois à des conflits. Les révolutions arabes qui se sont déroulées dans certains pays de la partie Nord du Sahara ont renforcé l'instabilité de la région (Libye en particulier).
L'exploitation des ressources crée des tensions. Par exemple, les Touaregs du Niger contestent les conditions dans lesquelles Areva exploite l'uranium d'Arlit, pour des motifs économiques, environnementaux et politiques (...)
[...] Les investissements étrangers au Sahara sont donc importants. II. Un espace politiquement fragmenté, traversé par des flux A. De la fragmentation au désenclavement Lors de la décolonisation, l'espace saharien s'est retrouvé divisé en 10 Etats indépendants : le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye, l'Egypte, le Soudan, le Tchad, le Niger, le Mali et la Mauritanie. Mais les frontières, difficilement contrôlables, ne sont pas un frein aux échanges de nature variée. Historiquement, le Sahara a toujours été un espace de passages, de transit entre plusieurs mondes. [...]
[...] Le Sahara est ainsi traversé par des flux relativement intenses au regard de la faiblesse de son peuplement. B. Les flux de marchandises Les flux légaux sont principalement des flux régionaux entre le Maghreb et le Sahel, qui empruntent les routes transsahariennes : produits agricoles et bétail du Sud vers le Nord, carburants et produits de consommation courante du Nord vers le Sud. Un projet de gazoduc transsaharien allant du Nigeria jusqu'aux ports algériens doit permettre d'accroître les échanges entre le Sud et le Nord et diversifier l'approvisionnement en gaz de l'Europe. [...]
[...] Ensuite, le Sahara est un espace de transit pour des migrants clandestins. Ces flux sur de longues distances traduisent la position d'interface du Sahara, entre l'Afrique subsaharienne et l'Europe. L'UE européenne cherche à freiner ces flux migratoires, qui atteignent traditionnellement l'Europe par le détroit de Gibraltar, le canal de Sicile ou via les Canaries. L'UE a donc établi une zone de surveillance maritime gérée par l'agence Frontex, ainsi qu'une politique de voisinage avec les pays du Maghreb pour s'assurer de leur coopération dans la lutte contre les migrations clandestines. [...]
[...] L'exploitation des ressources crée des tensions. Par exemple, les Touaregs du Niger contestent les conditions dans lesquelles Areva exploite l'uranium d'Arlit, pour des motifs économiques, environnementaux et politiques. B. Des peuples sahariens qui s'opposent aux tracés des frontières L'annexion du Sahara occidental par le Maroc en 1975 est toujours contestée, par l'Algérie, mais aussi par le Front Polisario. Ce mouvement politique et armé revendique l'indépendance du Sahara Occidental. Des affrontements réguliers ont lieu entre combattants du Front Polisario. Dans les années 1980, les autorités marocaines ont construit un mur de sable militarisé pour éviter les attaques du Front Polisario. [...]
[...] Conclusion : En dépit de son climat difficile, le Sahara est un espace convoité car il dispose de vastes ressources énergétiques et minières. Il est traversé par de nombreux flux qui contribuent à l'insérer dans la mondialisation. Le contrôle de ces flux, souvent illicites, et celui des ressources, sont à l'origine de conflits et de la montée en puissance de mouvements islamistes. Le Sahara est actuellement fortement déstabilisé par les conséquences des révolutions arabes. L'intervention internationale au Mali est une conséquence de cette déstabilisation. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture