En 1991, l'implosion de l'Union soviétique entraîne la disparition de l'Empire soviétique, État fédéral et multinational créé en 1922 par Lénine et met un terme à l'expérience communiste dans cet État à cheval sur l'Europe et l'Asie. La nouvelle Russie reste le plus grand pays du monde par la superficie (17 millions de km2 soit 30 fois la France). Elle est forte d'une population de 145 millions d'habitants (7e rang mondial) mais est plongée dans un véritable marasme économique et social. Elle est engagée dans une transition économique et politique difficile (passage d'une économie collectivisée, étatisée avec planification impérative et fort dirigisme de l'État à une économie libérale, capitaliste, privatisée et appliquant les lois du marché et passage d'un régime totalitaire à parti unique et fortement centralisé à une démocratie parlementaire de type occidental). En même temps, il a fallu réviser la richesse réelle du pays, la Russie ne serait plus que la 16e puissance mondiale, la 127e pour le revenu par habitant et la 63e pour l'IDH. On parle à son sujet de "puissance dévaluée". Parallèlement aux mutations économiques et politiques, l'organisation de l'espace russe est animée par de nouvelles logiques (loi du marché) et de nouvelles dynamiques. On parle de territoire en recomposition (réorganisation de l'espace selon de nouvelles dynamiques).
Dans quelle mesure les mutations économiques et politiques de la Russie entraînent-elles une recomposition du territoire ?
[...] Cette zone est le domaine des grandes cultures caractérisées par un paysage d'immenses parcelles de plusieurs dizaines d'hectares. Ce grenier de la Russie fournit les 2/3 de la production de blé, les 9/10ème de la production de sucre et de tournesol. Cependant, la Russie n'est pas une grande puissance agricole et n'atteint pas l'autosuffisance alimentaire. Les pesanteurs héritées de 70 années de collectivisme agraire, l'archaïsme du machinisme, les dysfonctionnements dans les transports, le stockage et la distribution (gaspillage) expliquent en partie les difficultés de l'agriculture russe. [...]
[...] Ces campagnes connaissent un véritable exode. Ces flux de population se dirigent vers le centre et les villes du sud de la Sibérie. Conclusion Pendant la période soviétique les autorités disposaient de l'arme de la contrainte comme outil d'aménagement du territoire. Aujourd'hui, on assiste à une recomposition du territoire obéissant à des logiques nouvelles, celles de la mondialisation et du libéralisme. Le contraste entre le centre occidental et les périphéries orientales se renforce. On distingue : une Russie européenne organisée autour de Moscou qui tire profit de la nouvelle donne ("repli sur la Russie utile , une Sibérie occidentale et l'axe du Transsibérien ("arc des villes dynamiques exploités pour leurs ressources (périphérie exploitée) où la restructuration des bassins industriels est très difficile et une Sibérie orientale , réservoir de matières 1res et d'énergie , où les contraintes naturelles sont fortes et le peuplement de plus en plus faible (périphérie délaissée). [...]
[...] Cependant, comme dans toute la Russie, les différents réseaux souffrent d'une densité insuffisante et de leur vétusté Le décalage population/ressources. La question des transports est d'autant plus essentielle que l'inadéquation entre la population et les ressources s'aggrave. En Russie occidentale, la presqu'île de Kola et l'Oural disposent de ressources minérales importantes. En revanche pour le charbon et les hydrocarbures, la production tend à diminuer dans la partie européenne. Le Donbass et le bassin de lignite de la région de Moscou ne représentent plus que de la production charbonnière. [...]
[...] Le poids de l'histoire 1. La conquête russe. La Russie s'est construite à partir du foyer moscovite dès le 15e siècle, ce qui explique en partie le peuplement plus dense et la mise en valeur de la Russie d'Europe. L'extension qui conduit aux frontières de l'URSS est historiquement très récente : le Caucase et l'Asie centrale deviennent russes au 19e siècle seulement. Cette expansion relève d'une aventure coloniale classique Le volontarisme soviétique. Le régime soviétique mène une politique de mise en valeur de l'Oural, de l'axe transsibérien et des îlots sibériens. [...]
[...] Les vieux bassins industriels. Les régions d'industrie lourde sont empêtrées dans la reconversion de leurs combinats obsolètes dont les productions ne trouvent plus de débouchés. Il s'agit de vieux bassins industriels de l'Oural et du sud de la Sibérie (Kouzbass, Ienisseï, Agara- Baïkal) Certaines régions agricoles. Beaucoup de régions agricoles affrontent de graves difficultés. Dans la région des terres Noires, les sols sont parmi les plus fertiles du monde mais l'agriculture intensive (productivisme) les a fragilisés et les rendements diminuent. [...]
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