Le plus vaste Etat du monde, la Russie, succède à l'Union soviétique. Elle en a conservé l'essentiel des structures spatiales et une partie du territoire, grande de 17 millions de kilomètres carrés, ce qui en fait toujours le plus vaste état du monde. Ses structures économiques sont en revanche bouleversées par l'abandon de l'économie planifiée, par la privatisation des entreprises et la libéralisation des marchés.
[...] Héritage d'un chantier ouvert dès la fin des années 1940, la voie ferrée du BAM (Baïkal-Amour- Maguistral) a été achevée en 1995 au milieu de polémiques à propos de son intérêt économique (trafic de 10 millions de tonnes de fret au lieu des 35 millions prévues). Cette organisation de l'espace ne correspond plus aux conditions du développement à l'époque de la mondialisation. Tout ce qui est nécessaire pour communiquer avec le reste du monde, pour s'insérer dans les flux internationaux, pour valoriser les compétences humaines individuelles est à revoir. Grands ports, équipements urbains, transports internationaux, télécommunications sont à mettre au standard international. [...]
[...] Les grands fleuves ne sont pas bien orientés, beaucoup s'écoulant de sud vers le nord, malchance supplémentaire car les flux majeurs sont orientés est-ouest. B. UNE NATURE MEURTRIE L'écologie est l'autre grand problème de la maîtrise du territoire russe. Dès les débuts de l'industrialisation, et plus encore au cours de la période soviétique, le développement économique s'est fait sans aucun égard pour la nature, un mépris assez généralisé tout au long du XXe siècle, mais qui a conduit ici à des catastrophes plus spectaculaires qu'ailleurs. Certaines se sont produites sur les territoires d'autres républiques, d'autres en Russie même. [...]
[...] Pourtant, tous reconnaissent que des réformes de grande ampleur sont inévitables. Toute période de désorganisation profonde favorise la violence, l'insécurité et diverses formes de crime organisé. La Russie traverse une telle période ; elle est aujourd'hui une grande puissance entre parenthèses dont les responsabilités internationales demeurent considérables en dépit de ses difficultés intérieures. Les attentats du 11 septembre 2001 ont été opportunément mis à profit par Vladimir Poutine pour resserrer ses liens avec les Etats-Unis et ont redonné à la Russie une stature internationale que le temps des troubles avait sérieusement écornée. [...]
[...] Les découpages administratifs internes au sein de la nouvelle Fédération de Russie sont complexes. Par l'assemblage des républiques, des territoires et des régions, en tout quatre-vingt-neuf sujets on voit combien il est difficile à la Russie de retrouver un équilibre institutionnel. Mais on voit surtout que ces découpages peuvent fournir matière à de dangereux conflits intérieurs. Des velléités d'indépendance se sont manifestées en Tchétchénie et elles ont dégénéré en une terrible épreuve de force avec une intervention militaire à la fin de l'année 1994. [...]
[...] UN PEUPLEMENT COMPLEXE La densité moyenne est d'un peu moins de 9 hab./km², moyenne qui ne signifie pas grand-chose, sauf globalement une faible occupation du sol. Les densités les plus fortes correspondent aux noyaux initiaux du peuplement russe, égrenés entre mer Baltique et mer Noire, soit dans ce qui constituait des clairières de forêt (Moscou), soit plus au sud, au contact des Terres noires (Kiev). C'est là que se trouve toujours la majorité de la population : 80% des 144 millions d'habitants vivent dans la partie européenne de la Russie. [...]
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