Les nouvelles mutations que connaissent les campagnes russes depuis la fin du communisme s'inscrivent dans une longue série de bouleversements qui ont affecté la ruralité russe depuis plusieurs siècles, la collectivisation du régime communiste à partir de 1917 en constituant un des tournants les plus violents. Les successives réformes du droit foncier qui établissent la propriété privée dans un pays d'économie collectivisée pendant 70 ans ne se sont pas accompagnées d'une décollectivisation massive (...)
[...] Les disparités au sein du monde rural se sont accentuées. Les insolents kottedjs de ceux qui ont su tirer parti de la privatisation contrastent avec la pauvreté de la majorité des ruraux dont les revenus moyens n'atteignent en moyenne que le tiers du revenu moyen des habitants de l'ensemble du pays. Dans les villages les plus éloignés des villes, bâti en mauvais état, peu de services, village isolé surtout au moment de la raspoutitsa (dégel) qui transforme les routes en bourbier. [...]
[...] La désorganisation du système soviétique a accéléré l'effondrement des productions et il faut attendre 1998 pour que certaines productions agricoles enregistrent un redémarrage et que se manifeste un certain dynamisme. Les surfaces cultivées diminuent, l'espace agricole se rétracte et les friches progressent. Plusieurs conceptions de la libéralisation agricole s'affrontent : économistes estiment que la privatisation des terres peut libérer les énergies individuelles, pourtant les premières réformes de la décennie 1990 ne vont générer ni un émiettement des domaines ni l'irruption massive d'un nouveau capitalisme agraire. [...]
[...] Cette coopérative a permis la reconstitution d'un réseau d'éleveurs travaillant dans un esprit mutualiste. Mais le dynamisme agricole semble se réaliser au profit des régions les plus dynamiques : sud de la Russie (Kouban), la moyenne Volga et la Sibérie méridionale. Un nouveau paysage rural se dessine en Russie, renouveau est perceptible dans certains secteurs agricoles et l'industrie agroalimentaire continue son développement. Russie est redevenue un grand exportateur de céréales, comme au début du XXe siècle mais les déséquilibres restent forts entre les régions, secteurs agricoles et types d'entreprises. [...]
[...] Les nouveaux acteurs de l'agriculture russe Fermes privées constituées par des personnes physiques : sociétés anonymes. Au départ très intenses en en 1995, agronomes, ingénieurs, cadres dirigeants des anciennes fermes collectives en ont été les principaux acteurs fin des avantages : stagnation. Les plus faibles disparaissent tandis que des fermes privées plus vastes et puissantes se sont imposées dans le paysage agraire, notamment dans le domaine de l'élevage extensif (Altaï, Volga). Crise financière de 1998 fait apparaître de nouveaux acteurs : le monde financier comprend l'intérêt d'y investir dans des agro-holdings, sociétés de très vastes domaines. [...]
[...] Cette stabilisation du nombre de ruraux est un reflet de la crise social russe. Une partie de la population urbaine,, en particulier les retraités a préféré s'installer dans les campagnes où les maigres ressources salariales peuvent être complétées par l'exploitation d'un lopin de terre. Mais elle traduit aussi un puissant mouvement de périurbanisation qui affecte désormais les métropoles russes. L'amélioration des conditions de vie dans des campagnes mieux desservies grâce à la généralisation de l'automobile privée, la libéralisation du marché foncier et la possibilité de construire des maisons vastes et confortables ont généré en Russie un processus comparable à celui qui affecte le monde occidental. [...]
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