Admettons que la mondialisation actuelle débute dans les années soixante-dix et qu'elle se traduise par la diffusion mondiale du capitalisme libéral aidée par les progrès des communications et la chute du communisme. Les barrières à la circulation des hommes, des capitaux et des marchandises s'effacent alors, expliquant l'explosion des flux de toute nature. Mais cette mondialisation, la troisième selon les Historiens, ne trouve-t-elle pas ses origines dans un long processus d'évolution ? Deux révolutions industrielles aboutissent à l'internationalisation du premier vingtième siècle dessinant un monde dans lequel les Européens contrôlent les trois quarts de la planète à travers leurs empires coloniaux. Croiser géoéconomie et géopolitique est nécessaire pour comprendre si le monde actuel s'inscrit dans la continuité, à savoir s'il s'observe des permanences, ou au contraire s'il est en rupture, c'est-à-dire en scission totale, avec ce que les historiens appellent la deuxième mondialisation.
[...] Si la mondialisation actuelle apparaît finalement comme l'aboutissement de processus à l'œuvre depuis la seconde industrialisation, il faut toutefois souligner qu'elle a clairement changé de nature. La mise en réseau à l'échelle mondiale, déjà bien visible en 1950, s'est s'accélérer au rythme des progrès technologiques et peut encore intégrer des régions en marge : plus qu'internationale, l'échelle est globale. Les entreprises, qu'elles soient productives ou financières, ont recherché et recherchent toujours les stratégies les plus à même de leur procurer des profits et aucun État n'a intérêt à en freiner la croissance, sinon à en capter une partie des bénéfices. [...]
[...] Dans la mondialisation, la croissance des volumes de marchandises est exponentielle : plus de milliards de dollars actuellement ; une nouvelle DIT s'est mise en place entre économies concurrentielles basée sur la croissance des échanges intrabranches. Le commerce est devenu plus complexe et des pays issus du Tiers monde viennent concurrencer les économies dominantes à l'instar de la Corée du Sud et ses champions nationaux, les zaibatsu (Samsung, Daewoo). Mais la grande nouveauté réside dans l'explosion des échanges Sud-Sud depuis vingt ans, reflets des mutations à l'œuvre. [...]
[...] La mondialisation profite aux grandes entreprises de production : les firmes multinationales (FMN) sont devenues transnationales (FTN). Une Division internationale du Processus de Production (DIPP) dessine une nouvelle planète industrie. La compétitivité devient le maître mot pour se maintenir face à la concurrence. Tout cela est-il nouveau ? Rappelons, pour comprendre, les stratégies des FMN : la stratégie d'approvisionnement conditionna de tout temps les agissements d'entreprises dépendantes de matières premières comme Michelin ou Exxon, cela est toujours vrai ; mais concernant la stratégie qui consiste à s'implanter là où se situe le marché de consommateurs, ceci est davantage une donnée actuelle, il suffit d'observer les firmes automobiles qui s'implantent toutes en Chine devenue le premier marché automobile mondial, où le groupe Renault-Nissan, dernier arrivé, vient d'inaugurer une usine de fabrication. [...]
[...] Pourtant face à la crise, les États sont venus massivement renflouer les caisses des banques au risque que le système financier ne s'écroule. La difficulté désormais est d'imposer des règles nouvelles au monde de la finance : le G20 y travaille, non sans difficultés. Car si les Grands de ce monde ont prôné la globalisation financière, ils peinent aujourd'hui à s'imposer à en croire la gestion des dettes souveraines : chaque jour les États doivent se financer sur les marchés, mais c'est la finance qui impose ses taux de crédit au rythme du bon vouloir des agences de notation ! [...]
[...] Tout en gardant cette logique du plus, plus vite, plus loin déjà vraie lors de la RI : navires à vapeur puis à propulsion diesel au début du XXème siècle. L'innovation en matière des transports accompagne les mondialisations successives et à chaque fois abaisse le coût des transports, facteur déterminant de la première mondialisation et de celle actuelle selon Suzanne Berger. Par ailleurs, les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) : Internet, téléphonie mobile, flux hertziens et satellites, fibres optiques mettent instantanément le monde en contact, faisant entrer dans une troisième révolution industrielle. [...]
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