communauté, intimité, anonymat, maison en bois, cités chinoises
A Tokyo et ailleurs, au Japon, les rues n'ont pas toujours de nom ni les immeubles de numéro. Le mieux est alors de disposer d'un petit plan d'accès dessiné à la main, et le taxi qui n'en sait pas plus que son client exhibe le papier ici ou là jusqu'à trouver le fameux endroit. Tout peut prendre beaucoup de temps, et les dîners privés dans une grande ville japonaise sont souvent un exercice stimulant, avec ou sans GPS. La chose apparaît stupéfiante à un Occidental : nous sommes de passage mais eux, vivant sur place, comment font-ils ?
[...] De la rue japonaise A Tokyo et ailleurs, au Japon, les rues n'ont pas toujours de nom ni les immeubles de numéro. Le mieux est alors de disposer d'un petit plan d'accès dessiné à la main, et le taxi qui n'en sait pas plus que son client exhibe le papier ici ou là jusqu'à trouver le fameux endroit. Tout peut prendre beaucoup de temps, et les dîners privés dans une grande ville japonaise sont souvent un exercice stimulant, avec ou sans GPS. [...]
[...] De nombreux quartiers branchés sont dédiés au luxe et au plaisir, claquant de bruit, d'argent et de lumière. Mais s'ils appartiennent à la mode ou aux affaires, leur animation participe directement de la vie de la cité. La ville ne fait pas étalage de quartiers isolés des autres, sur lesquels, les catégories favorisées de la population ont jeté leur dévolu et où les résidences luxueuses, cachées derrière leurs grilles ou leurs murs, ne laissent aucune place à l'habitat modeste ou au commerce de proximité, repoussés aux limites, cantonnés aux recoins. [...]
[...] Le minuscule musée de Shitamachi, proche d'un lac couvert de lotus, au Sud du parc d'Ueno, permet d'imaginer l'ambiance de l'époque. A Kyoto, ancienne capitale, on retrouve sans mal le dessin régulier des cités chinoises, leurs larges avenues rectilignes et l'ennui de leurs rues en damier. A ville ne devient plaisante qu'à sa périphérie, grâce à la ceinture approximative des temples. Rien à voir avec Tokyo, où dès qu'on s'éloigne des artères principales, le tissu urbain est un enchevêtrement de rues, de ruelles, de traverses, d'impasses, de recoins. Beaucoup de voies se terminent en interdisant tout repérage. [...]
[...] Si l'habitat traditionnel japonais a son charme, celui de la rue est d'une autre nature. Il ne faut pas y chercher un quelconque agrément d'ordre esthétique, au regard de nos critères habituels : pour limiter les effets des secousses sismiques, beaucoup d'habitations ne sont pas mitoyennes et les fils qui les alimentent (électricité, téléphone) ne sont pas enterrés ; d'où cette forêt de mâts et de transformateurs suspendus qui font la laideur si souvent dénoncée des villes japonaises. A Tokyo, les maisons anciennes dont l'Occidental est friand sont extrêmement rares on en trouve quelques-unes, construites en bois, dans le quartier d'Ueno, en bordure du cimetière la plupart ont été détruites et de plus récentes ont pris leur place, sans grâce particulière. [...]
[...] Dernier exemple de notre décalage : en arrivant à Tokyo, la première fois, j'étais bien décidé à m'enquérir du nombre d ses voies, indicateur classique permettant de mesurer l'étendue d'une métropole et d'établir d'instructives comparaisons ; au bout de quelques jours, j'ai renoncé à poser la question, tant elle s'est révélée vide de sens. Enfin, Tokyo est l'une des rares capitales contemporaines qui ignore le cloisonnement trop marqué de l'habitat. Bien sur, l'immobilier, résidentiel ou de bureau, est l'un des plus chers au monde. [...]
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