La croissance agricole est incontestable, marquée par l'augmentation des productions et des surfaces cultivées. Les exportations agricoles du sous-continent représentent 10 % du total mondial, les ¾ des bananes, plus de la moitié du café, près de la moitié du sucre. Le Brésil s'est imposé comme un grand exportateur mondial de canne à sucre (premier rang), de soja, de café. Les jus de fruits concentrés de la région de Sao Paulo ont supplanté les jus de fruits de Floride sur le marché français (...)
[...] Ces structures marquent la limite du développement atteint: La permanence de la question agraire souligne donc le caractère inachevé du développement et le maintien d'un véritable conservatoire social de type colonial et paternaliste. Dans cette mesure, la question agraire est un héritage, essentiellement colonial, de nature moins économique que sociale, culturelle et politique (B. Bret, L'Amérique latine: de la réforme agraire à l'agro-industrie Agricultures et campagnes dans le monde, SEDES, 1996). Ces structures marquent la limite du développement atteint. Elles jouent aussi comme autant de freins au développement. Quelle relation entre les structures agraires et les niveaux de développement? [...]
[...] II- La question agraire comme limite du développement: Un véritable conservatoire social (B. Bret): Un héritage archaïque La question agraire marque une opposition entre trop petits et trop grands propriétaires, entre minifundistes et latifundistes. Dans ce système archaïque, la propriété de la terre compte plus que sa mise en valeur, elle matérialise un lien social inégalitaire et assoit une notabilité. La période coloniale a été la matrice du latifundio, grand domaine traditionnel de propriétaires absentéistes peu soucieux de mise en valeur. [...]
[...] Cette répartition obéit aussi à des impératifs naturels mais elle manifeste surtout un système économique et social d'exploitation. Un exemple: le Pérou: Le Pérou se compose de trois grandes régions: la région littorale, la Costa, fournit les produits agricoles exportables (sucre de canne, coton ) et une part des produits alimentaires destinés au marché intérieur dans le cadre d'une culture de plantations irriguées par les cours d'eau des Andes. Elle s'oppose à la région andine, la Sierra, consacrée à une agriculture vivrière, ou perdurent les archaïsmes des latifundios et minifundio: la pression démographique y est considérable et les rendements très faibles, de l'ordre de 6 à 12 quintaux à l'hectare pour le mais et de 6 à 11 tonnes pour la pomme de terre. [...]
[...] L'augmentation de la production va de pair avec la diminution de l'importance relative de l'agriculture dans les économies nationales: elle occupe aujourd'hui 30% des actifs en moyenne, contre 50% en 1965 et produit 10% du PNB, contre 20% en 1965 (30/40% dans les autres PED actuellement). Certes, l'héritage de structures archaïques pérennise une question agraire héritée qui témoigne d'un mal développement subi. Pourtant, dans ce contexte renouvelé, certains choix politiques, qui favorisent une croissance exploitant les inégalités, n'incitent-ils pas à parler d'un mal-développement choisi? III- Un modèle de développement fondé sur les inégalités? [...]
[...] Le bénéfice des plantations est réinvesti en dehors de la région, il n'y a pas d'investissement durable sur place car il n'y a pas de rentabilité possible. Dans le même temps, la pauvreté des propriétaires de minifundio, tout comme celle des sans-terre employés sur les grandes propriétés, ne permet pas la naissance d'un marché de consommation. Classe moyenne et développement cumulatif: A l'inverse, là ou il y a une classe moyenne à la campagne, le développement est cumulatif: les profits sont réinvestis dans la production industrielle car il existe un marché solvable sur place. [...]
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