La région Baltique est un espace maritime de petite dimension (environ 400 000 km2) soit 18% de la superficie de la mer Méditerranée. Presque fermée, la mer Baltique débouche sur l'Atlantique Nord via la mer de Nord et est caractérisée par des golfes étroits et profonds ainsi que par la présence de nombreuses îles, en particulier le long des côtes du Danemark, de la Suède mais aussi de la Finlande. Cet espace qui a connu une grande prospérité commerciale à l'époque de la ligue hanséatique (1241-1630) est devenu un espace de confrontation pendant la guerre froide car l'URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques) occupait les Etats de la rive Sud (RDA et Pologne) et avait annexé les Etats baltes qui n'ont recouvré leur indépendance qu'en 1991.
Un nouvel ensemble géopolitique s'édifie autour de cet espace maintenant bordé par huit pays de l'Union Européenne : Allemagne, Pologne, Lituanie, Lettonie, Estonie, Finlande, Suède, Danemark d'une part et de la Russie d'autre part. D'où notre problématique : La Baltique est-elle un enjeu entre Europe et Russie ?
[...] Un premier tronçon de 917 km relie les gisements gaziers au terminal de Vyborg dans le Golfe de Finlande. Puis un gazoduc sous-marin de km traverse la Baltique pour rejoindre Greifswald en Allemagne. De là 2 branches partiront pour alimenter plusieurs pays européens dont la France. Le consortium chargé de la construction du gazoduc sous-marin est contrôlé par la société russe GAZPROM et par des entreprises allemandes telles que BASF. La transformation économique de l'espace de la Baltique à été spectaculaire au cours de ces 15 dernières années. [...]
[...] Les enjeux économiques de la région Baltique Un conseil des Etats de la mer Baltique est créé en 1992. C'est un forum régional de coopération ayant des objectifs politiques, sociaux, économiques et environnementaux. L'adhésion des pays Baltes à l'Union européenne leur a permis de s'insérer dans le tissu économique européen. Avec une croissance constante du PIB depuis dix ans dépassant les par an, ils renouent avec leur passé commercial et marchand. Au total millions d'habitants peuplent le pourtour de la Baltique avec près de 50 villes de plus de 1OO OOO habitants et environ 80 ports qui desservent un marché intérieur potentiel de 230 millions de consommateurs. [...]
[...] L'accord du 27 Avril 2004 exonère de droits de douane le transit de marchandises vers Kaliningrad provenant de la Russie. Malgré tout, Kaliningrad reste l'une des régions les plus pauvres de Russie, et contraste nettement avec ses voisins européens. Par exemple, les Polonais gagnent 2 fois plus que leurs voisins russes. Pour Vladimir Poutine le bon développement de cette région est un enjeu essentiel pour la stabilité de l'espace Baltique. La priorité de Moscou, outre la prospérité du pays, est l'augmentation de son influence en Europe. [...]
[...] A la fin de la guerre froide un nouvel ordre géopolitique s'édifie. La Pologne adhère à l'Alliance Atlantique en 1999. Les trois pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) intègrent l'Alliance Atlantique en Avril 2004 et l'Union européenne en mai 2004. La région Baltique est ainsi devenue une sorte de lac européen puisque seules les régions de St Petersburg et de Kaliningrad, n'appartiennent pas à l'Union européenne. La Finlande et la Suède adhèrent à l'Union européenne, mais n'appartiennent pas à l'Alliance Atlantique. [...]
[...] Côté Russe, la perception de l'espace formé par la Baltique a toujours été influencée par des considérations sécuritaires. L'enclave de Kaliningrad en est une parfaite illustration. II. L'enclave de Kaliningrad, révélateur de stratégies de puissance Les seules possibilités d‘accès russes à la mer Baltique donc à l'Atlantique, sont soit le port de St Petersburg soit le port de Kaliningrad. Ce territoire, berceau du peuple prussien, fut donné à l'URSS à l'occasion de la conférence de Postdam en juillet 1945. Kaliningrad, l'une des 89 régions de Russie, est entourée par la Pologne et la Lituanie, elle s'ouvre dans une zone de la mer Baltique accessible toute l'année par les navires contrairement au port de St Petersburg qui s'ouvre sur le Golfe de Finlande, gelé une grande partie de l'année empêchant ainsi tout trafic maritime. [...]
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