« La disparition de l'URSS est la plus grande catastrophe géopolitique du XXème siècle ».
Cette phrase prononcée le 25 avril 2005 par Vladimir Poutine pourrait laisser penser que la
politique extérieure poursuivie par la Russie d'aujourd'hui serait tournée vers la réappropriation de l'héritage soviétique.
Pour autant, une analyse fine de la politique extérieure de la Russie appelle à nuancer considérablement cette affirmation provocatrice du Président russe.
En effet, depuis la dislocation de l'ancien Empire soviétique, la Russie a consommé une rupture tangible avec les objectifs et les méthodes utilisées par la défunte URSS.
Néanmoins, si la rupture est chose acquise, la Russie de Vladimir Poutine emprunte encore à l'ex-URSS non seulement des desseins communs, mais aussi une pratique voisine.
[...] La politique internationale de la Russie reprend-elle celle de l'URSS ? Introduction : La disparition de l'URSS est la plus grande catastrophe géopolitique du XXème siècle Cette phrase prononcée le 25 avril 2005 par Vladimir Poutine pourrait laisser penser que la politique extérieure poursuivie par la Russie d'aujourd'hui serait tournée vers la réappropriation de l'héritage soviétique. Pour autant, une analyse fine de la politique extérieure de la Russie appelle à nuancer considérablement cette affirmation provocatrice du Président russe. En effet, depuis la dislocation de l'ancien Empire soviétique, la Russie a consommé une rupture tangible avec les objectifs et les méthodes utilisées par la défunte URSS. [...]
[...] Le concept de sécurité nationale de 2000 présente l'affaiblissement économique comme une menace pour la sécurité de l'Etat. Abandon du développement économique autocentré, ouverture au capitaux étrangers, série de réformes visant à stabiliser l'économie de marché (loi autorisant les transactions foncières sur la terre agricole). Effort d'intégration économique auprès de l'OMC. On assiste aussi au développement du concept de l'arme énergétique stratégie énergétique de la fédération de Russie 2003). Renforcement de l'état de dépendance énergétique de ses partenaires Accords en 2003 et 2006 avec le Turkménistan pour l'achat de son gaz (mai 2007 avec le Kazakhstan). [...]
[...] Or, depuis la création de la Communauté des Etats indépendants, le concept de socialisme est définitivement abandonné. Le moteur idéologique de la politique extérieure est supprimé. En cela, la politique extérieure de la nouvelle Russie ne peut plus être la même. En parallèle à ce nouveau contexte international, la Russie de Vladimir Poutine et Medvedev entreprend de définir une nouvelle politique internationale aux postulats en rupture radicale avec le passé soviétique. Une politique extérieure qui rompt avec les réflexes soviétiques C'est l'œuvre de Vladimir Poutine à partir de son élection en mars 2000. [...]
[...] On le voit, la sortie de l'Empire n'est pas achevée. La politique russe a bien du mal à imaginer l'espace post soviétique autrement qu'en zone d'influence et à considérer ses anciens partenaires comme des états souverains et libres de leur choix. En ce sens, le rapprochement de beaucoup de ces états de l'Union européenne est insupportable pour les dirigeants russes Un positionnement et des méthodes proches de la doctrine soviétique Si, comme on l'a vu, les priorités ont changé avec l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, il n'en reste pas moins que la politique extérieure russe est encore largement empreinte de la stratégie soviétique définie dès 1922 par Lénine et largement mise en pratique à partir de la période de coexistence pacifique : la réunion des contraires : à la fois une action internationale orientée vers la contestation de la domination américaine en même temps qu'une coopération avec les mêmes pays occidentaux. [...]
[...] L'URSS a perpétué cette tradition dès 1917 en regagnant les territoires perdus au moyen d'accords bilatéraux contraignants et faussement conventionnels passés avec l'Ukraine, l'Azerbaïdjan et la Géorgie et en annexant les pays d'Europe centrale et orientale à la fin de la seconde guerre mondiale. La politique extérieure de la Russie aujourd'hui reprend la même volonté d'asseoir une continuité hégémonique dans ses anciennes républiques : cf l'intervention en Géorgie en 2008. Voir aussi la deuxième guerre de Tchétchénie en 99. Pour ce faire, elle utilise les populations russophones des anciennes républiques. A la tête de son parti Russie unie Vladimir Poutine a engagé une politique extérieure de contrôle de l'étranger proche. Depuis 2009, on parle de zones d'intérêt privilégié. [...]
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