Politique de coopération au développement et aide humanitaire de l'Union européenne : est-ce que l’aide de la communauté européenne a atteint ses objectifs ?

Thèmes abordés

Politique, aide humanitaire, Union européenne, Europe, aide étrangère, croissance, pauvreté, pays en développement, bailleurs, économie, sécurité économique, sécurité politique, donateurs, puissances occidentales, aide au développement, gouvernement, exportation, importation, développement, stratégie, financement, Révolution verte, école, éducation, hygiène, bénéficiaires, Guerre Froide, allègement de la pauvreté, problème mondial, extrême pauvreté, CE Communauté Européenne

Résumé du document

L'aide étrangère a visé, dans le passé, deux objectifs potentiellement contradictoires. Le premier consistait à promouvoir la croissance à long terme et à alléger la pauvreté dans les pays en développement ; les bailleurs de fonds étaient motivés par un certain altruisme, mais aussi le souci de préserver leurs propres intérêts, car ils savaient qu'à long terme leur sécurité économique et politique bénéficierait de la croissance des pays pauvres. Le second objectif consistait à servir les intérêts politiques et stratégiques à court terme des donateurs. L'aide était alors accordée à des régimes politiquement alliés des grandes puissances occidentales. Il pouvait donc y avoir une contradiction entre les objectifs d'ordre stratégique et le souci de promouvoir le développement.

Extraits

[...] La Bolivie et le Zaïre, par exemple, ont tous deux reçu une aide importante, mais cette aide a donné des résultats très différents. La Bolivie a fait relativement bon usage des ressources après que les réformes mises en oeuvre au milieu des années 80 et durant les dix dernières années ont stabilisé le pays et jeté les bases de la réussite. Dans l'ex-Zaïre, en revanche, on a du mal à voir les avantages que le pays a tirés de l'aide massive dont il a bénéficié pendant des années. [...]

[...] La CE aurait raison de continuer à se concentrer dans ce domaine vu son expérience et le développement de son approche stratégique et sectorielle, qui se traduisent dans des politiques qui adressent clairement les faiblesses des projets précédents. Ce processus d'apprentissage et sa capacité à mobiliser de grandes subventions donnent un avantage comparatif à la CE dans ce secteur. ❑ Agriculture et Développement Rural L'aide CE pendant les années 1980 était concentrée dans toutes les régions, sur les Projets de Développement Ruraux Intégrés (IRDP) et les projets d'irrigation à grande échelle. [...]

[...] Les résultats ont été souvent décevants en ce qui concerne la protection environnementale et l'organisation de la société civile locale. Quand les problèmes institutionnels et de durabilité ont émergé à la fin des années 1980, la CE, ensemble avec d'autres donateurs, a changé son approche vers le développement de politiques sectorielles, et le soutien à la libéralisation des marchés agricoles. Alors que ces projets ont souffert d'un engagement gouvernemental limité, les approches sectorielles, avec un accent sur le renforcement institutionnel progressif et la coordination des bailleurs, donateurs, commencent à montrer leur potentiel. [...]

[...] La rapidité de la livraison d'aide de la CE est un problème. Les prix utilisés pour la constitution de fonds de contrepartie restent un facteur de désaccord général entre la Commission et les pays bénéficiaires, comme un certain nombre eux subventionnent les prix auxquels ils vendent les aliments. Un certain nombre de mesures appropriées ont été prises par la Commission afin de faire respecter des procédures transparentes et efficaces pour la constitution de ces fonds de contrepartie. L'efficacité financière de ce type d'aide a été généralement bon par rapport aux actions d'autres donateurs qui doivent opérer sous des restrictions d'achat et de transport (origine liée) (États-Unis, EM). [...]

[...] L'aide apporte tout à la fois des connaissances et des fonds. Elle prend le plus souvent la forme de projets d'investissement dans tel ou tel secteur, qu'il s'agisse de routes, d'approvisionnement en eau ou d'éducation. Il n'en reste pas moins que financer un projet n'augmente pas plus les dépenses dans le secteur visé qu'un don sans condition, autrement dit l'aide financière est par définition fongible. Choisir des secteurs nobles comme la santé primaire ou l'éducation ne garantit donc pas que les fonds seront bien utilisés. [...]