La piraterie en Asie du sud-est est un vaste sujet, auquel nombre d'ouvrages ont été consacrés.
Nous tenterons donc ici de présenter plus succinctement ce phénomène, de tenter d'en découvrir les causes et de voir les solutions qui ont été conçues pour y remédier.
Tout d'abord, nous pouvons définir la région de l'Asie du sud-est comme la zone allant de la Birmanie (Myanmar) aux Philippines et de la Chine à l'Indonésie. Il s'agit d'un concept qui inclut ou exclut arbitrairement certains pays, mais une certaine cohérence a été donnée à la région grâce à la construction de l'ASEAN (Association des nations de l'Asie du sud-est). L'ASEAN rassemble aujourd'hui l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande, Brunei, le Vietnam, le Laos, le Myanmar et le Cambodge. Du fait de cette organisation régionale qui compte divers Etats, il devient légitime d'étudier cette région du monde et ces pays ensemble. On peut alors les désigner sous l'expression “Asie du sud-est”. En outre, notre étude sur les pirates de la région nous conduira à élargir quelque peu la zone, puisque des pays comme la Chine ou le Japon ont des intérêts dans la lutte contre la piraterie.
[...] A leur apogée, dans les années 1550, les Wokou opéraient dans les mers d'Asie de l'est, remontant même parfois de larges fleuves comme le Yangtze. C'est le manque de stabilité politique à cette période au Japon qui peut être vu comme l'une des causes principales de l'apparition des Wokou. Parfois pirates, parfois marchands, ils utilisaient leur connaissance des lieux pour effectuer, avec succès, des expéditions. Les pirates se lançaient parfois dans des opérations de contrebande, et faisaient des raids contre des marines marchandes rivales. [...]
[...] A / Un problème aux enjeux économiques et diplomatiques Des enjeux économiques Nous avons déjà mentionné les enjeux économiques de la piraterie en introduction de cette essai. Nous avons parlé du commerce, notamment du transport de ressources énergétiques, mais aussi de l'augmentation des primes d'assurance de ce transport, du fait du risque d'attaques pirates. On peut simplement rappeler que plus de la moitie du tonnage de la flotte marchande mondiale passe donc chaque année par les détrois de Malacca, de Sunda ou de Lombok. [...]
[...] D'une manière générale, les gouvernements de la région préféreraient un soutien financier qui serait peut être plus efficace que de simples exercices conjoints en mer, mais qui serviraient certes moins les intérêts japonais. Les tentatives japonaises de règlement du problème pirate ont fait réagir l'autre grande puissance régionale, la Chine. Les autorités chinoise ont souvent été accusées de collusion avec les pirates, voire d'actes de piraterie directs. Pékin a répondu que les interceptions de navires s'inscrivaient dans la lutte contre la contrebande. Cette explication justifiait toutefois assez mal les arraisonnements en dehors des eaux territoriales, souvent à plus de 500 milles des côtés. [...]
[...] La piraterie moderne est une forme de crime organisé en haute mer. Les pirates utilisent des armes légères comme des fusils d'assault, des pistolets ou des lances-roquettes. D'ailleurs, les bateaux pirates se déguisent comme des bateaux pratiquant des activités tout à fait innocentes comme le transport de cargaison ou la pêche, afin d'échapper à la suspicion des autorités maritimes. Une opération pirate typique serait que le bateau pirate intercepte ou rattrape sa cible, l'équipage pirate montrerait ensuite ostensiblement son arsenal léger et menacerait d'ouvrir le feu à moins que la cible ne s'arrête et ne permette l'abordage. [...]
[...] En 2002, la disparition de navires et de cargaisons due à la piraterie avait déjà entraîné près de 200 millions de dollars de pertes directes par an. Toujours dans le domaine économique, bien qu'ils soit plus rarement mentionné, on peut noter la question de l'industrie touristique. L'enjeu étant d'une importante vitale, certains Etats n'hésitent pas, parfois à coups de mensonges évidents, à vanter la sécurité de leurs mers. Par exemple, au printemps 2000, les autorités malaisiennes déclaraient qu'il n'y avait aucune raison de s'alarmer d'une piraterie “contrôlée” grâce aux patrouilles conjointes menées avec l'Indonésie et les Philippines. [...]
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