On peut partir de la différence entre un risque et une catastrophe.
Le risque est potentiel tandis que la catastrophe est au contraire bien réelle. Par ailleurs la notion de catastrophe véhicule l'idée d'un événement ayant entraîné des dommages extrêmement importants.
La notion de risque est plus neutre à cet égard. Certains risques provoquent des catastrophes tandis que d'autres s'insèrent dans le champ du quotidien. Derrière cette idée d'une quotidienneté de certains risques on voit se profiler la notion de leur niveau d'acceptabilité (...)
[...] La société et ses institutions ont été crées par l'homme pour se protéger contre des risques de toutes sortes : on crée la justice pour se protéger du vol, la société pour se défendre des agressions, et Girardin considère que le faible a créer la religion pour fléchir le fort (ceux qui se souviennent de leurs cours de philosophie de Terminale reconnaisse l'argument développé par Nietzsche dans la Généalogie de la morale). Le contrat social devient une sorte de contrat d'assurance et Girardin préconise une étude scientifique des risques. A bien des égards cet ouvrage est prophétique. [...]
[...] Une géographie des risques doit impérativement insister sur cette situation duale à l'échelle planétaire. Deux conclusions préliminaires, en forme de réflexions, s'imposent : - l'inégalité entre pays riches et pauvres : coût financier des catastrophes dans les pays riches et coût humain de ces dernières dans les pays pauvres, nous y reviendrons. - Quelles conséquences doit-on tirer d'une situation où risques et dispositifs de sécurité s'équilibrent à un niveau homéostatique 100 fois supérieur à ce qu'il était dans les siècles passés ? [...]
[...] L'aversion contemporaine pour le risque Les catastrophes industrielles ne datent pas des dernières décennies. Celles du passé ont été beaucoup plus meurtrières qu'elles ne le sont aujourd'hui dans les pays développés. A vrai dire certains changements rendent les comparaisons très délicates. Ces changements portent sur la nature des risques industriels et sur l'existence d'une situation très contrastée en matière d'exposition aux risques selon le degré de développement des sociétés. Le risque industriel a changé de nature : on assiste certes à une réduction des défaillances techniques mais dans le même temps, on assiste aussi à un accroissement du potentiel destructeur des techniques employées. [...]
[...] La doctrine de la prédestination consiste à dire que le choix a déjà été fait par Dieu entre les Elus qui seront sauvés et les autres. Dieu a fixé dès l'origine le statut futur de chaque homme. Mais l'incertitude demeure car le fidèle ne sait pas ce qu'il en est pour lui. Dans cet état de solitude le protestant ne peut que cultiver sa foi afin d'acquérir par introspection la certitude subjective de son salut (il ne peut que tenter de se convaincre qu'il fait partie des Elus). [...]
[...] Le fait qu'à notre époque le risque ne soit pas perçu partout de la même façon légitime ce qu'on appelle l'approche culturaliste du risque. Même chose concernant l'évolution historique de cette perception/interprétation. La chronologie des perceptions donne en partie une image de ce qui se donne parfois dans la diachronie. Enfin il est essentiel de noter que face à un risque la réaction passe souvent par une adaptation cognitive et non par une adaptation factuelle. C'est un point très important : bien souvent, pour reprendre la formule de Descartes, on change l'ordre de ses désirs plutôt que l'ordre du monde, on change son rapport au risque plutôt que les déterminants factuels du risque en question. [...]
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