Pays pétroliers en voie de développement, pays émergents, pétromonarchie, pays pétroliers émergents, Antoine Van Agtmael, Petrobras, Lukoil, Total, ENI, ExxonMobil, puits off-shore, Arabie Saoudite
Ce mercredi 19 octobre 2016 a été une journée historique pour l'Arabie Saoudite et pour les marchés financiers avec l'emprunt géant de 16 milliards d'euros que ce pays a généré, ce qui constitue une entrée historique pour les capitaux étrangers dans cette pétromonarchie. De plus, cela constitue la plus importante levée de fonds d'un pays émergent, et elle s'inscrit dans la lignée de celles faites par le Qatar en mai 2016 et par l'Argentine en septembre dernier. Ceci peut paraître assez étonnant, car le développement et la puissance économique de ces pays se sont faits par le biais de ressources limitées comme le pétrole, qui sont aux antipodes des développements énergétiques que prônent les pays développés de nos jours.
[...] On y retrouve par exemple la firme Petrobras pour le Brésil et la firme Lukoil pour la Russie, qui ont été de réels moteurs pour leurs économies. De plus, on peut constater depuis les années 2000' et la recrudescence des demandes de pétroles dans le monde entier, un essor économique exponentiel pour d'autres pays pétroliers tels que les pays du Golfe ou le Kazakhstan, qui ont pu développer leur réseau international. On peut voir cet engouement pour ces pays émergents dans des investissements structurels pharaoniques, ce qui démontre que la rentabilité à court terme des énergies fossiles reste toujours d'actualité. [...]
[...] C'est pourquoi ils ont aussi décider de développer un soft power qui s'est beaucoup traduit par des investissements dans des infrastructures sportives comme le club de Manchester City pour les Émirats arabes unis, ou l'équipe cycliste créé par le Kazakhstan : Astana (du nom de sa capitale). C'est donc à travers l'importante manne financière que représentent ces pays pétroliers que leur place dans l'échiquier géopolitique et surtout géoéconomique s'est créée. Toutefois, certaines limites et certains points faibles apparaissent aux yeux de la communauté internationale comme des freins à une évolution vers le statut de pays développé. [...]
[...] II) Les stocks limités de pétrole et le changement de politique énergétique : un enjeu de développement à long terme pour les pays pétroliers. Le premier problème majeur auquel sont confrontés les pays pétroliers est évidemment la finalité des réserves de pétrole à très court terme, car ils vont devoir adapter leur développement à cette raréfaction. En effet, des pays comme le Qatar, qui génère 80% de son PIB grâce à ses ressources, possèdent un réel problème de diversification de leur économie ce qui les met en grand danger vis-à-vis d'un probable changement de politique énergétique des pays du Nord dans les prochaines décennies. [...]
[...] En outre, la principale limite de ces pays va être l'adoption par bon nombre de pays du Nord, de politique de développement qui prônent les énergies renouvelables comme certains pays d'Europe l'annoncent déjà. Toutefois, le passage aux énergies vertes dans les pays développés n'est pas encore réalisable financièrement, ce qui laisse quelques années de réflexions aux pays pétroliers émergents pour de nouvelles solutions de diversifications. En effet, outre le poids économique que coûterait par exemple à la France l'abandon du nucléaire, la perte des taxes sur le carbone ferait un manque à gagner de plus de 35 milliards d'euros par an en France, ce qui n'est absolument pas négligeable dans les politiques économiques d'un pays qui vise la reprise de sa croissance. [...]
[...] Enfin pour conclure, je dirais que le manque de transparence politique et de démocratie n'aide pas tous ces pays à construire une base durable et pérenne pour le développement, car il existe encore dans ces États de trop nombreux problèmes de corruptions. Leur manque de poids dans les négociations internationales ne les aide guère non plus à exister ailleurs que sur le plan géoéconomique, mais cette force va même peut-être être anéantie avec la raréfaction du pétrole, sa pénurie probable d'ici la fin du siècle, et même au plus proche de nous, si des pays développés comme les États-Unis d'Amérique arrivent à générer une autosuffisance pétrolière grâce aux forages de schistes. [...]
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