Respect des anciens, shôgun, ostracisme, kami, kimono, Japon
Le Japon conjugue passé et présent. Une Japonaise en kimono, hiératique, pianote un SMS dans le métro. Une procession de célébrants shintô regagne son sanctuaire. Un mariage traditionnel en grand arroi passe sur les hauteurs de Gion. Cet entrelacs de passé et de présent est évident mais n'explique rien. Le respect des anciens est une constante en Asie. Le poids de l'histoire s'ajoute à ce tropisme au Japon.
Depuis la fin du XIIe siècle (au début de l'époque Kamakura), l'archipel est régi par un système féodal qui se structure peu à peu. L'empereur règne sans gouverner, sinon dans l'intrigue.
[...] Utamaro et Hokusaï, par exemple, ont eu beaucoup de démêlés avec la censure de leur temps. Dans ce pays confiné, le raffinement de la culture et des arts a joué un rôle d'exutoire domestique pour atteindre à l'apogée de l'entre-soi. Les gens du peuple autant que les élites y ont trouvé une forme d'accomplissement, et c'est d'abord de l'étranger, des grandes puissances occidentales elles-mêmes en pleine mutation industrielle, que se sont exercées des pressions afin d'ouvrir l'empire à leurs nouveaux marchés. [...]
[...] Ce changement matriciel imperceptible aux Occidentaux, tout à leur victoire a été occulté par la nécessité de reconstruire le pays. C'est ce qui s'est passé : le Japon retrouve sa souveraineté en 1951, il est admis à l'ONU en 1956, Tokyo reçoit les jeux Olympiques d'été en 1964. En dehors du dôme calciné du Genbaku et de la base américaine d'Okinawa, quel signe apparent reste-t-il de la guerre ? Tout s'est passé pour le Japon comme si au fond cette longue aventure militariste n'avait pas été la sienne, mais celle d'un peuple, qui s'est éteint avec la défaite, la perte de sa souveraineté et la disparition symbolique de son dieu-guide. [...]
[...] Nous le fixons : plaques, commémorations, monuments, musées, dates fameuses, grands hommes, statues, noms donnés aux avenues, squares et impasses. Les Japonais fêtent le printemps, les enfants, les cerfs-volants, les cerisiers en fleur, les poupées ou la neige. Nous voyons le meilleur des mondes dans le devenir du nôtre. Les Japonais le perçoivent avec les vieux parfums d'un âge d'or, comme un arrière-plan d'immanence sur lequel se déroule la vie. Les Japonais participent à la course en avant, mais ils savent faire la part des choses. [...]
[...] Passé et présent juxtaposés au Japon Le Japon conjugue passé et présent. Une Japonaise en kimono, hiératique, pianote un SMS dans le métro. Une procession de célébrants shintô regagne son sanctuaire. Un mariage traditionnel en grand arroi passe sur les hauteurs de Gion. Cet entrelacs de passé et de présent est évident, mais n'explique rien. Le respect des anciens est une constante en Asie. Le poids de l'histoire s'ajoute à ce tropisme au Japon. Depuis la fin du XIIe siècle (au début de l'époque Kamakura), l'archipel est régi par un système féodal qui se structure peu à peu. [...]
[...] Ils ont adopté le système métrique sans abandonner le tatami, module anthropomorphique connu à la cour dès le VIIIe siècle. Il en existe deux types, celui de Kyoto étant un peu plus grand que celui de Tokyo. Le tatami est l'étalon de toutes les constructions contemporaines. La coutume représente au Japon la seconde source du droit, après la loi, mais avant la jurisprudence des tribunaux. Les lois pour épouser son époque, les coutumes pour respecter son histoire. Les Japonais ne sont pas procéduriers. [...]
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