Dramatisation discutable et discutée aujourd'hui.
Opposition entre les géographes qui développent l'idée d'une répartition plus équilibrée dans un souci de justice spatiale et ceux comme Denise Pumain qui affirment que les disparités sont stimulantes ou encore comme Jacques Levy provocateur dans « Osons le désert ».
Ce sont des dynamiques à la fois voulues par les politiques (décentralisation) mais aussi spontanées (héliotropisme, littoralisation), ils vont modifier la situation de l'après-guerre.
Mais aujourd'hui le problème n'est plus d'affaiblir Paris, il est question d'intégration à l'Europe et au monde.
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1947 : reconstruction du pays, mise en place du plan, un rôle important de l'état (sécurité sociale). Il y a un souci de « justice spaciale » marqué par une volonté de réduire les disparités de population et d'activités sur le territoire. L'ouvrage de Gravier va influencer les politiques : il estime que Paris a un poids trop important en France, que Paris même s'est développée au dépend du reste du pays (alimentée par l'exode rural entre autre). Le « désert » est exagéré, il s'agit d'une dramatisation car des régions sont peuplées et actives comme le nord du pays depuis la Haute Normandie jusqu'au Nord et la Lorraine, la région de Lyon, de Marseille, l'estuaire de la Loire. Mais si le terme de France du vide inventé par le géographe Roger Béteille n'existe pas encore comme la diagonale du vide, quelques régions perdent de leur substance et la partie à l'ouest de ce que les géographes vont appeler l'axe Le Havre-Marseille est encore relativement peu industrialisée. De ce fait, ce n'est que récemment que certains géographes (article paru dans les Annales de géographie) vont redécouvrir le texte de JF Gravier : une dramatisation sur fond d'idéologie ruraliste pour ne pas dire vichyste comme l'affirme l'auteur de l'article, si la terre ne ment pas on y décèle une haine de la ville et en particulier de Paris (...)
[...] Les politiques d'aménagement Il y a une décentralisation industrielle (la P.A.T emplois déconcentrés et non délocalisés, cette expression est relativement récente) qui va profiter surtout aux villes moyennes et grandes de l'ouest proches de Paris, Chartres, Orléans, Evreux, Le Mans, Caen, plus rarement du nord : Amiens, Compiègne ou de l'ouest Reins on a vu les limites de cette politique : Paris se réservant les emplois qualifiés, la province récupérant les emplois tayloriens La politique de métropoles d'équilibre en fait étendue aux villes moyennes puis abandonnée dans les années 1980. II. Paris atout ou handicap aujourd'hui ? A. [...]
[...] La France du vide, un inconvénient ? Quand J. Levy affirme osons le désert il veut dire que cela peut être aussi une bonne chose pour le pays, réserve d'espace de nature, d'aventure (le coût du terrain y attire des étrangers par exemple). A l'opposé, il est une contrainte de plus en plus forte pour les captifs qui ne peuvent se déplacer, faute de moyens ou de capacité (RMIstes, personnes âgées ou handicapées), la disparition des services y rend la vie plus difficile, l'isolement s'y accroît pour des milliers de personnes (peu d'empressement des médecins à s'y installer aujourd'hui). [...]
[...] Paris, une chance pour la France A. Paris, une locomotive pour le pays Il y a des investissements étrangers, des sièges sociaux, des high-tech mais en même temps tout ceci est concurrencé par Bruxelles, Francfort et surtout Londres, première place financière du monde et paradis fiscal. Il ne s'agit plus de déshabiller Paris au contraire il faut renforcer son image, à ce titre la perte des JO de 2012 a offert de Londres est révélatrice. B. Paris, re-distributive d'une part importante des richesses Paris redistribue une part importante des richesses qui s'y accumulent par le biais de l'impôt, par les transferts sociaux vers les régions en difficultés, par les flux de résidents secondaires et les touristes qui descendent vers les littoraux et les sud et surtout les retraités franciliens qui transfèrent de l'argent gagné à Paris durant leur vie active (créant ainsi nombre d'emplois dans le bâtiment, les services, les commerces Le géographe Laurent Davezies a ainsi souligné avec exagération qu'il fallait mieux attirer des consommateurs que des entreprises et qu'en gros les régions de production de richesse, Paris en premier lieu entretenait les régions consommatrices de richesse. [...]
[...] Opposition entre les géographes qui développent l'idée d'une répartition plus équilibrée dans un souci de justice spatiale et ceux comme Denise Pumain qui affirment que les disparités sont stimulantes ou encore comme Jacques Levy provocateur dans Osons le désert Ce sont des dynamiques à la fois voulues par les politiques (décentralisation) mais aussi spontanées (héliotropisme, littoralisation), ils vont modifier la situation de l'après-guerre. Mais aujourd'hui le problème n'est plus d'affaiblir Paris, il est question d'intégration à l'Europe et au monde. I. Paris et la désert français A. Le contexte 1947 : reconstruction du pays, mise en place du plan, un rôle important de l'état (sécurité sociale). Il y a un souci de justice spaciale marqué par une volonté de réduire les disparités de population et d'activités sur le territoire. [...]
[...] La diagonale Le Havre-Marseille moins pertinente avec une redistribution des hommes et des activités vers l'ouest, ainsi les régions jadis en retard se sont développées comme les Pays de Loire ou la Bretagne, des grandes villes du sud-ouest comme Toulouse, ville la plus dynamique du pays comme Montpellier, certes la diagonale du vide continue à se creuser dans le nord du Massif Central ou la Champagne, certains secteurs de la Lorraine ou de la Bourgogne. Des migrations vers le sud et l'ouest : une attractivité désormais supérieure à la région francilienne. [...]
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