Ce document est un débat imaginaire entre les présidents de l'Égypte et de l'Éthiopie, le représentant NBI (initiative du bassin du Nil) et Koïchiro Matsuura (ancien directeur de l'UNESCO. Voici des extraits du document : "Bonjour et bienvenue dans ce débat, aujourd'hui nous allons aborder la question suivante : « Le Nil appartient-il à l'Égypte ? ». Depuis toujours le Nil suscite de nombreuses divergences. Malgré l'établissement d'accords et de traités entre les pays concernés, le problème des eaux du Nil reste d'actualité.
Les dix pays qui bordent le Nil doivent se partager cette ressource qu'on appelle l'or bleu, sachant que cinq d'entre eux figurent parmi les pays les plus pauvres du monde. Ces derniers font face à une démographie qui ne cesse d'augmenter. À l'heure actuelle, l'eau est devenue un enjeu politique et économique considérable. Des estimations de la Banque Mondiale révèlent que plus d'un milliard de personnes seront privées d'eau potable dans moins de 50 ans.
Comme nous avons pu le constater, le Nil suscite bien des discussions et autres querelles diplomatiques. Et bien que les relations, entre les États, du bassin du Nil soient encore tendues, on peut néanmoins observer des changements qui laissent présumer une amélioration progressive de la situation. Mais bien sûr, même dans les solutions, des limites apparaissent."
"« Cette vallée de la discorde» n'est pas un facteur isolé, ce problème hydraulique touche « pas moins de quarante zones de conflits» à travers le Monde. Face à ce phénomène, on peut se demander si l'eau ne deviendra pas dans de proches années une richesse rare à l'origine de nouvelles guerres."
[...] Le Nil dispose d'un énorme potentiel encore inexploité. Sur tout son bassin, la population peut en espérer des avantages. Chaque pays peut prétendre à une part équitable du fleuve sans dommage pour les autres États. Paradoxale Éthiopie, qui dispose du réseau hydrographique le plus dense d'Afrique, après celui de la République démocratique du Congo, et où la sécheresse et les famines font partie du lot quotidien. Voilà un pays où l'irrigation peut radicalement changer la donne seulement des millions d'hectares potentiellement irrigables le sont en définitive. [...]
[...] Aujourd'hui autour de cette table en parler j'ai le plaisir de recevoir Monsieur Mohammed Hosni Moubarak, Président de l'Égypte Monsieur Girma Wolde-Giyorgis, Président Éthiopie, Audace NDAYIZEYE Représentant NBI (Initiative du bassin du Nil), et enfin Monsieur Koïchiro Matsuura Représentant UNESCO Alors pour commencer notre débat la 1re question que tout le monde se pose est la suivante : Pourquoi associe-t-on toujours le Nil à l'Égypte ? Pensez- vous qu'il y a un argument historique assez valable ? La parole est à Monsieur Wolde-Giyorgis : Le Nil, ce n'est pas que l'Égypte, il passe aussi par l'Éthiopie comme par d'autres pays. C'est l'histoire qui a fait une erreur et il faut y remédier. L'histoire a fait une erreur Ah mais veuillez excuser mon peuple pour avoir su profiter du Nil, pour en avoir fait le centre de sa culture depuis plus de 3000 ans ! [...]
[...] Ironie du sort peut être pas monsieur le président de l'Éthiopie. L'eau du Nil est une question de vie ou de mort pour l'Égypte certes, pays dont 95% des habitants dépendent du fleuve. Pour le Soudan par exemple, c'est 77% des habitants qui l'utilisent pour des besoins en eau fraîche. Sans oublier l'agriculture qui représente 88% de la consommation d'eau en Afrique. Eau commune pourrait rimer avec sacrifice commun. Tout repose sur ces pays riverains qui doivent ancrer d'importantes mesures sur leur terre afin de continuer à minimiser les conflits et faire en sorte que chacun puisse vivre convenablement. [...]
[...] Monsieur Hosni Moubarak, le Nil offre le cas exemplaire des difficultés auxquelles se heurtent les pays pauvres en mal de développement : une ressource limitée dans son potentiel, des problèmes alimentaires urgents et même dramatiques dans des pays en voie d'explosion démographique, des moyens financiers octroyés par des bailleurs de fonds étrangers, une dépendance très forte vis-à-vis des techniques importées depuis les pays riches, le tout induisant des conflits larvés qui pourraient bien devenir des conflits ouverts. Aucun des autres pays riverains du Nil n'entretient avec le fleuve ce lien fusionnel qui est spécifiquement égyptien. J'ai bien peur que l'Égypte mette en jeu son existence pour défendre ce qu'elle considère comme ses droits imprescriptibles. Monsieur NDAYIZEYE, je vous vois presser de répondre, quelle solution proposez-vous ? Chaque pays puise cette ressource à sa manière. Il s'agit aujourd'hui de l'économiser et de l'utiliser intelligemment. [...]
[...] Qui contribue vraiment à épuiser ces réserves ? Monsieur Matsuura je pense que vous avez une réponse à nous apporter ! Permettez-moi tout d'abord de remercier tous ceux qui ont contribué à l'organisation de cette réunion. Je salue également les éminentes personnalités présentes ici à cette occasion. Je me permets d'intervenir. La question des eaux du Nil et de leur partage entre les pays riverains est devenue, on peut s'en rendre compte, une source de tensions. il n'existe pourtant aucun cadre législatif international permettant de régler les conflits avérés ou latents qui concernent les eaux du Nil. [...]
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