En 1971, suite à une hausse subite de la fécondité qui a fait doubler la population en l'espace de deux générations, Zhou Enlai, un homme politique chinois qui participa à la création du Parti communiste chinois, lance une directive pour la limitation des naissances. Le slogan est "wan, xi, shao" (tard, espacé, peu), préconisant le mariage tardif, l'espacement et la réduction des naissances, surtout pour les urbains.
Zhou Enlai fixe des quotas de naissances. Les autorités sont chargées de désigner les femmes autorisées à concevoir un enfant (...)
[...] Zhou Enlai fixe des quotas de naissances. Les autorités sont chargées de désigner les femmes autorisées à concevoir un enfant. Des normes sont aussi fixées : l'âge légal du mariage passe à 28 ans pour les hommes et 25 ans pour les femmes s'ils vivent en ville et respectivement 25 et 23 s'ils vivent en zone rurale[2], les citadins pouvaient avoir deux enfant et les gens de la campagne trois[3], l'avortement obligatoire en cas de grossesse non autorisée et un espacement entre la première et la deuxième naissance[4]. [...]
[...] La Chine met en place une énorme propagande à coup d'affiches publicitaires, de tracts, de brochures, d'émissions radio, etc. Des réunions sont aussi organisées et si des gens n'y assistent pas, ils ont le droit à une visite à domicile de la part des organisateurs. Si l'on se réfère aux statistiques officielles, le taux de natalité serait passé de 34 à 18 pour mille en neuf ans. L'effet voulu a été obtenu puisque l'indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) a fortement chuté durant la décennie 1980, passant, en 1970, de 5.8 enfants par femme à 2.2 en 1980[6]. [...]
[...] Si une femme n'était pas autorisée à tomber enceinte, elle pouvait être contrainte à avorter, chose interdite en Chine, à sept ou huit mois de grossesse[10] ou même être stérilisées de force. Il y aurait aussi des intimidations, comme les incendies de maison ou des tortures et plus radicalement, des exécutions[11]. En 1984, les autorités autorisent les couples qui vivent en zone rurale à avoir un deuxième enfant si le premier est une fille. Les garçons sont préférés car les assurances sociales sont quasi nulles à la campagne et c'est pourquoi, lors du mariage, l'épouse s'installe dans la famille de son mari et s'occupe de ses beaux-parents. [...]
[...] Officiellement, cette politique a pu éviter 400 millions de naissances et la Chine compte aujourd'hui environ 1,3 milliards d'individus, ce qui correspond aux prévisions de Deng Xiaoping. Mais elle a aussi entraîné la non-déclaration de beaucoup d'enfants, surtout dans les campagnes. Ils sont considérés comme des sans-papiers et n'ont aucun droit. Ils seraient estimés à 200 millions[13]. Déficit de filles La politique démographique a réussi à réduire les naissances mais elle a aussi créé un déficit de filles en raison de la préférence des familles pour les garçons. [...]
[...] De plus, les couples issus de minorités ethniques sont autorisés à avoir trois ou quatre enfants8. En 1997, l'Etat chinois accorde également aux couples des villes composés de deux enfants uniques le droit d'avoir deux enfants. Depuis 2002, avoir plusieurs enfants n'est plus interdit. Il faut cependant s'acquitter d'une taxe de 510 euros par enfant, ce qui est quatre fois le salaire moyen d'un citadin. Si un enfant naît dans l'illégalité, des amendes sont prévues et le hukou, petit livret assurant la gratuité des transports, de la scolarité, etc. ne sera pas délivré. [...]
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