Naissance des tiers mondes, OUA organisation de l'unité africaine, conférence de Bandung, ONU Organisation des Nations unies, PMA pays les moins avancés, Extrême-Orient, NPI nouveaux pays industrialisés, États-Unis, URSS, ASEAN association des nations d'Asie du Sud-Est, économie
L'expression "tiers monde" est née sous la plume d'Alfred Sauvy en 1952, c'est-à-dire en pleine Guerre froide. Elle désigne littéralement les pays n'appartenant ni au bloc de l'Ouest ni au bloc de l'Est. Les pays en question présentent d'autres points communs : la plupart sont des colonies ou d'anciennes colonies fraîchement émancipées et accusent un retard important en matière de développement économique et social. Le pluriel - inhabituel - veut attirer l'attention sur une question clé : celle de l'homogénéité de ce "troisième monde". S'il est vrai que cette homogénéité est observable au sortir de la Seconde Guerre mondiale (l'entreprise de catégorisation de Sauvy le présuppose), qu'en est-il un demi-siècle plus tard ? L'objet de notre raisonnement sera donc de répondre à cette interrogation.
[...] La conférence de Bandung en 1955 constitue le véritable coup d'envoi de ce combat commun. En même temps que sa première grande médiatisation. Officiellement le non-alignement voit le jour à Belgrade en 1961. Le mouvement professe son hostilité de principe à l'impérialisme, affiché ou déguisé. Pour se faire entendre, il n'hésite pas à utiliser l'ONU comme tribune et multiplie les sommets internationaux. Des regroupements régionaux voient parallèlement le jour : ainsi l'OUA (organisation de l'unité africaine) en 1963 et l'A.S.E.A.N (association des nations d'Asie du Sud-Est) en 1967. [...]
[...] Les pays en question présentent d'autres points communs : la plupart sont des colonies ou d'anciennes colonies fraîchement émancipées et accusent un retard important en matière de développement économique et social. Le pluriel - inhabituel - veut attirer l'attention sur une question clé : celle de l'homogénéité de ce « troisième monde ». S'il est vrai que cette homogénéité est observable au sortir de la Seconde Guerre mondiale (l'entreprise de catégorisation de Sauvy le présuppose), qu'en est-il un demi-siècle plus tard ? L'objet de notre raisonnement sera donc de répondre à cette interrogation. I. [...]
[...] La marche difficile vers la démocratie Longtemps, les pays du tiers-monde se sont signalés par la prépondérance de régimes autoritaires, souvent militaires : à titre d'exemple, en 1985 exactement la moitié d'entre eux est dirigée par des militaires. Les raisons sont multiples : la brutalité de l'accès à l'indépendance y est pour beaucoup, joue aussi la persistance, en de nombreuses régions, de structures sociales traditionnelles et de l'analphabétisme, qui fait obstacle à l'apprentissage de la citoyenneté. L'instabilité de la vie politique constitue un second caractère marquant. Elle est due en grande partie aux effets désastreux du découpage des frontières, particulièrement en Afrique. [...]
[...] Ceci étant, il paraît que les choses changent un peu depuis les années 1980. La démocratie gagne en effet du terrain, en particulier en Asie et en Amérique latine ; de même que la cohésion nationale, sous l'effet de l'alphabétisation, et, plus largement de la modernisation des sociétés locales. Conclusion À l'évidence, il n'y a donc pas un, mais bien des tiers mondes, tant il est vrai qu'un demi-siècle de vie indépendante, mais aussi les transformations de l'économie et de la géopolitique mondiales ont introduit de profondes disparités au sein de ce « troisième monde » autrefois dominé. [...]
[...] L'effondrement du bloc de l'Est, au tournant des années 1990, marque la victoire de fait des modérés et de ce qu'on pourrait appeler le réalisme en matière internationale. II. La question du sous-développement Pendant longtemps les économies du tiers monde ont présenté une morphologie commune, héritée de la période coloniale ; on l'a baptisée échange inégal : exportation de matières premières, contre importation de produits manufacturés. C'est ce mode de relations que le mouvement non aligné a entendu combattre dès ses premières heures : en posant le principe de la maîtrise souveraine de chaque Etats sur ses ressources ; et, plus encore, en invoquant l'idée d'une dette historique des anciennes métropoles vis-à- vis de leurs anciens territoires. [...]
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