Le géographe Jacques Lévy définit la mondialisation par "l'émergence dans tous les domaines de l'espace mondial". Cette spectaculaire mutation spatiale, bien qu'elle soit largement inachevée et qu'elle ne concerne pas tous les habitants de la planète, explique l'intérêt que le phénomène de mondialisation suscite. La mondialisation est donc la mise en relation généralisée des différentes parties du monde, d'abord par les échanges puis par l'internationalisation de la production. C'est donc un système de plus en plus ouvert ou la mise en concurrence des territoires s'accélère. Ce processus dominant pour structurer la planète déstabilise déjà le monde actuel et génère des contestations. Dans quelle mesure la mondialisation est-elle un sujet polémique qui fait paradoxalement évoluer les oppositions ? (...)
[...] Il existe d'ailleurs deux critiques majeures. La mondialisation libérale aggrave les inégalités entre les classes sociales et entre les nations. Les États les plus pauvres sont incapables, souvent endettés, à s'insérer dans la mondialisation. L'ouverture aux pays pauvres qui subissent une détérioration des termes de l'échange est défavorable. Les délocalisations augmentent le chômage et l'exclusion sociale dans les pays riches. La libération de certains secteurs économiques rend inaccessibles pour certaines catégories de la population des ressources comme l'eau ou l'énergie. [...]
[...] La capacité de la flotte mondiale a été multipliée par plus de 20 entre 1950 et aujourd'hui. Les flux sont très polarisés par la Triade UE et Japon) et la façade orientale de l'Asie (quinze États réalisent 70% des transports mondiaux). De même, la répartition des échanges mondiaux est très inégales pour l'UE pour l'Asie orientale pour l'Amérique du Nord pour l'Amérique latine et pour l'Afrique). La Triade effectue plus de la moitié des échanges mondiaux, le commerce se fait surtout entre ces pays. [...]
[...] La mondialisation actuelle fragmente spatialement et socialement la planète en renforçant les inégalités. Elle rend le monde plus instable et plus conflictuel. Toutefois la notion de mondialisation est complexe et elle a des aspects ambivalents. La mondialisation du capitalisme entraîne la mondialisation de la contestation. Les opposants évoluent en proposant des solutions alternatives. Ils souhaitent une globalisation économique plus maîtrisée et plus juste. Ces idées se diffusent, influencent les accords internationaux et pourraient déboucher sur ce que le géographe Laurent Carroué nomme "une nouvelle mondialité". [...]
[...] Les ONG montent en puissance. Avec les nouvelles technologies de l'information et de la communication, les opinions publique mondiale qui se dirige vers les réseaux associatifs internationaux ( ONG) émergent. Les ONG se développent dans les années 1980 dans les pays développés par le transfert de compétences des États dans les combats contre la pauvreté, le développement économique ou la lutte contre le SIDA. Certaines rejoignent le mouvement altermondialiste sur des revendications ponctuelles, notamment en rendant publiques les pratiques de certaines transnationales (pillage, surexploitation de la main-d'oeuvre). [...]
[...] Enfin, les flux sont contrôlés par les acteurs de la mondialisation: FTN, États, grandes organisation internationales. Les firmes transnationales réalisant un tiers du commerce mondial; elles gèrent l'espace mondial à leur profit comme zone de fourniture, de production ou de vente. Leurs investissements directs à l'étranger (IDE) entre 1980 et 2003 sont passés de à plus de 20% du PIB mondial. Les États les plus puissants abritent les sièges sociaux des FTN, impulsent la dérégulation et la libération du marché mondial, se concurrencent pour attirer les investissements des FTN. [...]
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