Dans un rapport de 2006, la Food and Agriculture Organization (FAO) indique que 843 millions de personnes souffrent de malnutrition dans le monde et environ 400 millions de sous-nutrition. On ne peut que s'étonner de la présence d'un tel chiffre dans un monde qui n'a jamais été aussi riche et dont le cadre naturel pourrait nourrir, d'après une estimation de Joseph Klatzman dans les années 1970, près de 12 milliards d'individus (...)
[...] Les modèles agricoles répondent donc de manière contrastée aux besoins alimentaires. Il faut alors se demander quels modèles, exemples prendre pour améliorer ce modèle agricole mondial actuel. Pour cela, il semble tout d'abord qu'il faille ne pas chercher de formule universelle, de solution miracle à appliquer partout. Il faut tenir compte des spécificités locales. Les solutions ayant permis le développement de l'agriculture des Nords, c'est-à-dire la mécanisation et la chimisation peuvent en effet ne pas convenir partout (elle peut augmenter l'érosion de sols déjà fragiles, notamment sous les latitudes tropicales, ne pas être acceptée par les populations). [...]
[...] La Libye ou l'Arabie Saoudite pompent ainsi massivement les nappes aquifères pour irriguer des cultures dans le désert. Les exportations de pétrole leur permettent aussi de dessaler à prix couteux l'eau de mer. Au Brésil, l'extension pionnière dans le Nordeste passe par un défrichement massif de terres qui s'appauvrissent peu à peu et deviennent progressivement des zones d'élevage intensif. Ces situations permettent à court terme de répondre aux besoins alimentaires, mais ne sont dans bien des cas que peu durables. [...]
[...] En effet, le danger d'une intensivité de l'agriculture doit être évalué, notamment en ce qui concerne le repos des sols, l'accoutumance de certains insectes, parasites ou champignons aux traitements chimiques etc. Tout cela pose la question de la durabilité des agricultures qui doivent aussi viables et équitables. Le système agricole mondial actuel permet donc insuffisamment de répondre aux besoins alimentaires. S'il semble n'avoir jamais offert de si nombreux, divers et réguliers produits, ceux-ci sont insuffisants pour offrir en quantité et en qualité suffisante des produits alimentaires à l'échelle globale. Les différents modèles agricoles répondent différemment aux besoins. Pour améliorer dans sa totalité le modèle agricole actuel, quelle voie choisir ? [...]
[...] Ce contraste entre excès et manque de nourriture permet de pointer l'existence de dysfonctionnements importants, ce qui n'est pas récent. Ainsi, lorsque les agriculteurs Français surproduisaient des denrées (blé et lait essentiellement) à la fin des années 1970, une partie d'entre eux se demandait pourquoi ne pas donner les surplus aux pays souffrant de la faim, problème que nous traiterons plus loin. Au niveau de la régularité, des crises de soudure sont encore observables en Afrique subsaharienne ainsi que dans les régions où de petits aléas peuvent se transformer en disette (dans les zones équatoriales, un petit manque d'eau peut avoir des conséquences importantes). [...]
[...] En effet, la réalisation des besoins alimentaires semble n'être possible que dans une perspective globale, mondialisée. Les contraintes naturelles empêchent de produire de tout partout, du fait notamment des caractéristiques édaphiques des plantes (c'est-à-dire les conditions climatiques, pédologiques nécessaires à leur croissance). Des échanges sont donc nécessaires et souhaitables. Pourtant, des mécanismes, comme la cotation des prix agricoles en bourse (Chicago, Winnipeg, Kansas City et Minneapolis pour les céréales, Londres pour les produits tropicaux, la Nouvelle Orléans pour la canne à sucre ) peuvent avoir des impacts désastreux sur les populations à cause des mécanismes spéculatifs sur des produits agricoles soumis à la loi de King car particulièrement vitaux pour l'homme. [...]
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